Le report de la saison est-il un vrai désavantage pour Mercedes F1 ?

Cela est loin d’être acquis…

Par Alexandre C.

18 mars 2020 - 18:01
Le report de la saison est-il un (...)

En raison de la pandémie de Covid-19, la saison de F1 ne devrait pas commencer avant la fin du mois de mai, à Monaco – ou même à Bakou, en juin. L’intersaison 2019-2020 sera ainsi exceptionnellement longue, et la saison 2020 devra au contraire se tenir sur un laps de temps particulièrement resserré. Si la vie se fige, le sport reprendra bientôt ses droits. Il est alors légitime de se demander à qui profite (ou non) un tel report…

Premier épisode de cette série avec les champions en titre : Mercedes F1.

Les désavantages du report pour Mercedes

Mercedes était certainement l’équipe qui avait le plus impressionné lors des essais de Barcelone. La raison la plus spectaculaire en fut bien sûr l’utilisation du DAS, qui donnerait un avantage d’un ou plusieurs dixièmes (selon les circuits) à l’équipe, lui permettant aussi d’augmenter sa vitesse de pointe en lignes droites et d’économiser les Pirelli. Mais d’un point de vue plus général, Mercedes avait aussi soufflé les observateurs en présentant une monoplace largement revue, malgré la stabilité du règlement aérodynamique.

Sous cet angle, le report du début de saison pourrait ainsi apparaître comme un désavantage pour Mercedes. Les mois de développement supplémentaire (sous réserve, évidemment, que la vie professionnelle dans les usines reprenne bientôt, même s’il est sans doute toujours possible aux ingénieurs de travailler à distance) pourraient ainsi donner l’opportunité, aux écuries concurrentes, de rattraper leur retard sur le plan aérodynamique, en s’inspirant de Mercedes, ou en comblant leur retard brut en termes de points d’appui. Il faut d’ailleurs se rappeler que c’est en début de saison dernière que Mercedes avait creusé l’écart, en enchaînant une série impressionnante de doublés.

Quant à savoir si ce délai permettra aussi aux écuries de pointe de copier le DAS, rien n’est acquis : en effet, ce DAS nécessite des mois de développement pour être mis en place sur une voiture (et les millions d’euros afférents). Et de surcroît, il sera interdit l’an prochain. L’intérêt de le copier, sur une saison 2020 forcément raccourcie, apparait ainsi contestable, en tout cas à coup sûr pour une équipe de milieu de grille.

Les opportunités du report pour Mercedes

Il est ainsi fort possible que ce report ne nuise pas tant que cela – voire profite – à Mercedes F1. Tout d’abord, si la supériorité de la monoplace demeure évidente en juin prochain, les autres équipes (Red Bull, Ferrari…) n’auront que très peu d’intérêt à développer leur voiture actuelle, et bien plus à se concentrer sur la saison 2021. La saison 2020 serait ainsi rapidement pliée, le développement des monoplaces et donc l’avantage de Mercedes se figeant.

Sur le plan de la courbe de développement, il est du reste très probable que Mercedes ait beaucoup de marge à trouver : comme l’avait indiqué James Allison, le directeur technique, la monoplace argentée a été largement revue et dispose d’une courbe de progression très intéressante – au moins équivalente à celle des autres écuries de pointe. Et lorsque l’on connaît la puissance de frappe de Mercedes sur le plan de l’ingénierie…

Enfin, ce délai supplémentaire devrait permettre à Mercedes de régler ses problèmes moteurs chroniques, qui ont empoisonné ses essais de Barcelone. Il s’agissait du seul vrai talon d’Achille de l’équipe allemande. Si ce dernier point est réglé, elle pourrait apparaître plus invincible que jamais…

En définitive, les concurrents de Mercedes, même avec ce report qui semble pourtant leur ouvrir une opportunité, auraient bien tort de se réjouir : pas plus que Ferrari ou Red Bull l’an dernier, le délai ne semble sur le papier en mesure de contester la domination allemande…

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