Le nouveau système de points en F1 sera-t-il accepté ? Les avis divergent
Mais les patrons d’équipe semblent plutôt "pour"
Les avis sont déjà partagés, alors que les parties prenantes de la Formule 1 se préparent à discuter de l’extension du système de points actuel.
La Commission F1 discutera d’une proposition jeudi, soumise par les petites équipes mais qui aurait également été soutenue par Red Bull, visant à étendre les places dans les points jusqu’à la 12e place (voir le détail dans notre article ici).
Avant le 30 juin, l’unanimité n’est pas nécessaire : six équipes sur les 10 doivent voter en faveur d’une éventuelle proposition concrète pour que la règle fasse ses débuts en 2025.
"La concurrence est rude," a déclaré le patron de l’équipe Red Bull, Christian Horner.
"On a l’impression qu’il y a deux groupes en Formule 1 en ce moment, et les équipes qui sont 6e à 10e se battent aussi durement que les 5 premières. Chaque point a donc été durement gagné pour elles."
"Je pense que c’est une de ces choses où il suffit d’analyser les chiffres, d’examiner ces analyses et de se dire : qu’est-ce que cela changerait réellement ? Je serai donc impartial à cet égard lorsqu’il faudra voter."
"Mais bien sûr, les points signifient aussi de l’argent en plus. Je comprends donc les inquiétudes."
Fait intéressant, le pilote RB F1 soutenu par Red Bull, Yuki Tsunoda, ne semble pas enthousiaste.
"Quand tous les pilotes marquent, vous n’êtes pas aussi motivé. Maintenant, si nous sommes 9e ou 10e, c’est comme une victoire pour nous. Je serais heureux si nous continuons ainsi."
Laurent Mekies, son patron, l’est par contre : "Bien sûr que j’aime ça."
"Nous avons six constructeurs et Red Bull Racing, ce qui fait sept équipes de haut niveau. Il est presque impossible d’expliquer à nos partenaires que nous nous battons pour la 11e place, ce qui ne rapporte rien. Je ne vois même pas de côté négatif. Avoir de bonnes équipes sans points n’est pas bon pour le sport, je pense."
Alex Albon, chez Williams F1, est d’accord : "Je ne changerais pas le système même si nous peinons à entrer dans le top 10. La qualité des places décrochées sert déjà à nous départager."
L’un des plus grands partisans de ce changement est Haas F1, une équipe régulièrement dernière au cours des dernières saisons mais bien meilleure cette année.
"Quel est l’inconvénient ? Actuellement, nous avons trois équipes avec zéro point et je ne pense pas que ce soit bon pour le sport," dit Ayao Komatsu.
"Si quelqu’un obtient des points pour les 11e et 12e places, il y aura moins de personnes avec zéro point. Donc, je pense que c’est plus clair pour les fans et pour la motivation de tous ceux qui travaillent dans une équipe également. C’est bien mieux de finir 12e avec un point ou 11e avec deux points - c’est une récompense."
"En l’état actuel de la proposition, cela ne fait aucune différence pour ceux qui marquent de gros points. Cela n’a de conséquences que pour, disons, les cinq derniers. Si vous regardez ces dernières années, cela changerait peut-être changé une seule position autour de la 8e-9e place au championnat du monde. Ce n’est donc pas un énorme changement."
"Mais pour les fans, ce serait bien de voir les 11e et 12e places récompensées. Esteban Ocon était 11e dimanche donc il aurait eu deux points et Alpine n’aurait plus de score nul."
Qu’en pense Esteban Ocon d’ailleurs ?
"Eh bien, c’est comme mettre un pansement sur une grosse coupure. Appelons ça comme ça. C’est une façon d’aider la situation actuelle. Cela fonctionnerait certainement parce que nous aurions marqué des points [en Chine]. Mais je préférerais pouvoir courir vers l’avant et voir chaque équipe plus proche. Et je pense qu’il est juste de dire que c’est un petit gain par rapport à ce que nous essayons de faire, c’est-à-dire de rapprocher toutes les voitures du peloton pour qu’un jour une F1 puisse finir aussi bien 2e que 14e selon les circuits, vos réglages ou vos erreurs."
Le pilote Haas, Kevin Magnussen, irait quant à lui encore plus loin.
"Peut-être donner des points à tout le monde. 50 points à la 1ère place puis étaler jusqu’à la dernière, un peu comme en IndyCar. Cela ne changera rien au sommet, mais cela rendrait les courses plus intéressantes pour les cinq derniers."
Ferrari, une équipe qui évolue justement au sommet, ne serait pas contre le système qui sera proposé jeudi selon Frédéric Vasseur.
"Je ne suis pas contre. Et venant d’Alfa Romeo, je comprends parfois parfaitement la frustration que vous faites un méga week-end, mais s’il n’y a pas d’abandon devant vous alors vous terminez 11e et la récompense est nulle."
"Pour le moment, vous pouvez terminer 11e ou 20e et c’est pareil sur le plan comptable, donc je peux comprendre la frustration que cela suscite."
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