‘Le karma existe’ : Wolff ne veut que des victoires à la loyale
Une référence à Abu Dhabi 2021 ?
La gestion d’une équipe de F1 n’est pas qu’une question d’aérodynamique, de performance, de finances : la part du management et de la psychologie est également très importante.
Toto Wolff se rappelle un exemple extrême, soulignant l’importance de l’aspect mental et psychologique dans une équipe de F1. Cela remonte bien sûr à 2016 et à la guerre civile opposant Lewis Hamilton à Nico Rosberg.
Toto Wolff avait alors pris une décision radicale : échanger les mécaniciens de ses deux pilotes, pour ramener la paix dans les garages, ou du moins essayer. Il se souvient.
« Nous n’avons pas échangé tout le monde exactement, mais les principaux mécaniciens ont été échangés. Nous avons réalisé que les deux côtés du garage devenaient assez agités et trop compétitifs au sein de leur propre structure, donc nous voulions nous assurer qu’il n’y eût pas trop d’affrontement entre les deux côtés du garage. »
« Tout le monde fait partie de la même équipe, tout le monde est payé par la même société, et il était donc important de montrer que vous n’êtes pas l’équipe Nico Rosberg ou l’équipe Lewis Hamilton, vous êtes l’équipe Mercedes. Sans vouloir nuire à l’un ou l’autre des pilotes, nous avons simplement décidé que nous devions faire un point ici. »
« J’essaie toujours d’évaluer le pire des cas. Si je peux faire face au pire des cas, je suis prêt à aller de l’avant. »
Reste que Toto Wolff, qui s’intéresse aujourd’hui aux études en psychologie sur son rare temps libre, est quelqu’un de très compréhensif au quotidien. Très loin de Helmut Marko par exemple, qui met constamment une pression d’enfer à ses pilotes...
« Je ne sais pas si ne pas faire cela [l’approche de Helmut Marko] nous donne un avantage sur les autres constructeurs, car nous sommes tous différents dans notre approche. Le sport est, après tout, un produit de divertissement et la mentalité de "gagner à tout prix" est quelque chose que j’aurais approuvé il y a quelques années. C’est tout à fait la manière américaine d’écraser l’adversaire, quoi qu’il en coûte. »
« Aujourd’hui, je veux toujours gagner, mais je veux gagner de la bonne manière. J’ai des valeurs et un état d’esprit que je veux défendre dans l’équipe. Je crois en l’humilité, en l’honnêteté, en l’intégrité et en la transparence. Ce sont des ingrédients qui sont importants à long terme. »
« Vous pouvez avoir quelqu’un qui gagne mais qui ne gagne pas de la bonne manière, mais cela ne va pas durer. Et... le karma existe. »
Entre les lignes, on pourrait croire que Toto Wolff vise Christian Horner ou Max Verstappen...
« Je ne regarde pas une course ou une saison, je regarde sur dix ou vingt ans. »
« Ma perspective est à long terme parce que je suis copropriétaire de l’équipe. Mon temps ne s’achèvera pas avec mon contrat de travail, ce qui me permet de voir au-delà de ma "durée de vie" de la prochaine décennie. Je veux pouvoir regarder en arrière et dire : "Nous avons agi de la bonne manière et nous avons réussi". »
« Je prends un réel plaisir à travailler avec notre personnel et à continuer à prospérer, à gagner des courses, à être dans la course, et à continuer à développer une équipe et une organisation sportives performantes. Cela ne s’arrête jamais. C’est le voyage qui compte - le reste va sur Wikipedia, que personne ne lit de toute façon. »
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