Le Grand Prix de Miami subit un nouveau revers (provisoire)
La situation se complique mais rien n’est encore perdu
Un accord de principe a certes été trouvé entre la F1 et les promoteurs du Grand Prix de Miami, pour l’organisation d’une course à partir de 2021. Mais il faut encore que le projet soit validé par les autorités locales, le comté de Miami-Dade en l’occurrence.
Passer ce cap n’a rien d’une formalité, étant donné la forte opposition locale à ce projet, qui avait déjà conduit la FOM à retirer ses projets d’un circuit en centre-ville, pour le déplacer en banlieue, près du Hard Rock Stadium. La F1, consciente du danger, avait même lancé une action de lobbying politique pour sauver le projet.
Avant un vote crucial, Sean Bratches, le directeur des opérations commerciales pour Liberty Media, s’était rendu en personne à Miami – juste avant de partir à Los Angeles, pour un F1 Festival impliquant Valtteri Bottas, Max Verstappen et Daniel Ricciardo. Il était accompagné du double champion du monde Emerson Fittipaldi.
Mais rien n’y fait : le conseil des ‘county commissionners’ du Comté, hier, a voté sur ce projet, et le résultat ne risque pas de plaire à Liberty Media.
Deux votes ont été tenus, mais le Maire du comté de Miami-Dade, Carlos Gimenez, peut encore y apposer son veto, dans les neuf jours. Or Carlos Gimenez est justement l’un des plus fervents défenseurs du Grand Prix… Mais son veto pourrait être surmonté par un vote des deux tiers de la Commission, ce qui ne semble pas atteignable pour le moment.
Le premier vote a rajouté des étapes à franchir pour que le projet de Grand Prix puisse finalement se tenir. Les promoteurs devront ainsi subir une audience publique (le 10 décembre) pour que leur projet soit examiné de fond en comble.
Le second vote risque de causer un cauchemar logistique à la F1 : il interdit, pendant un évènement sportif, de fermer, même de manière temporaire, une route barrant l’accès à une zone résidentielle. Ce vote vise ainsi à répondre à la fronde de nombreux riverains. Si les promoteurs veulent tout de même fermer une route, il faudra qu’ils fournissent et paient, de leur propre poche, des études que la Commission du Comté pourra étudier.
Résultat des courses : ce travail de paperasserie supplémentaire risque de retarder les travaux et l’organisation du futur Grand Prix de Miami. Or de nombreux travaux doivent être menés autour du Hard Rock Stadium, là où est censé se situer le circuit, avec une date limite contraignante, celle de la course : mai 2021. Le Grand Prix devra-t-il donc être retardé d’une année ?
La F1 risque d’être également agacée en entendant certains arguments, fallacieux, brandis par les opposants au projet. Un membre de la Commission a surestimé de manière grossière les décibels produits par une F1 moderne ; quand un autre a assuré que deux courses de Formule 2 s’étaient déjà tenues autour du Hard Rock Stadium.
Betty T. Ferguson, ancienne membre de la Commission et qui mène l’opposition au Grand Prix, a eu cette formule tranchante : « C’est comme si la F1 courait dans un dortoir. La majorité des habitants de Miami Gardens ne veulent pas voir la F1 courir au Hard Rock Stadium. Ne permettez pas aux promoteurs de la F1 de nous rouler dessus, comme si nous n’étions pas des humains. Nous ne pourrons jamais empêcher la F1 de produire des dommages mortels pour notre santé, des pertes définitives d’audition, surtout pour les enfants. »
Le maire de ce quartier des Miami Gardens, Oliver Gilbert, a eu des mots plus nuancés : « Nous comprenons qu’il s’agit de business touristique, mais il faut que notre quartier soit un endroit où il fait bon vivre. »
Ce n’est qu’après l’audience publique du 10 décembre que l’on saura si la Commission avalise, ces précautions incluses, le projet de Grand Prix. Vu l’opposition que suscite ce projet, rien n’est encore acquis…
Carlos Gimenez, le maire de Miami-Dade, peut encore apposer son veto aux deux votes de la Commission. Le fera-t-il ? Ses dernières déclarations le laissent présager : « La F1 serait un évènement formidable. J’espère que nous pourrons faire en sorte de régler les problèmes qui pourraient affecter la communauté. »
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