Le droit de veto de Ferrari essuie un tir de barrage des autres écuries

Un privilège historique en question

Par Alexandre C.

24 mai 2019 - 08:11
Le droit de veto de Ferrari essuie (...)

La négociation des Accords Concorde devrait être l’occasion de remettre en question les privilèges historiques d’un certain nombre d’écuries. Parmi ces privilèges, un fait en particulier parler : le droit de veto de Ferrari, dans toute décision importante qui viserait à modifier l’architecture de la F1.

De manière compréhensible Mattia Binotto a estimé il y a quelques semaines que ce veto servait, en réalité, à « protéger » toutes les autres équipes.

Tel n’est pas l’avis de ces « autres équipes » censément visées par Mattia Binotto.

Red Bull, par la voix de son directeur Christian Horner, a estimé que ce droit était « d’un autre temps ». »

« On peut dire, ‘OK, c’est un filet de sécurité pour ceux qui représentent les équipes.’ Mais en dernier ressort, Ferrari ne représente qu’elle-même. Donc probablement, si nous écrivons les nouveaux accords sur une feuille blanche, alors, cela ferait sens que ce droit ne soit plus là, et que les règles soient les mêmes pour tout le monde. »

Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, a rejoint la position de son homologue de Red Bull, en adoptant un ton plus ironique.

« C’est très sympathique de la part de Ferrari d’offrir ses services pour représenter les intérêts des équipes ! Mais je pense que nous avons tous des intérêts divergents. La F1 elle-même veut faire ce qui est le mieux pour son propre intérêt dans le sport – et cet intérêt rejoint, je pense, l’intérêt optimal de toutes les équipes. »

« Ferrari apporte énormément à ce sport, et cet apport peut être reconnu de différentes manières. »

Cyril Abiteboul, qui essaie de renforcer la place de Renault dans la gouvernance du sport, rejoint lui aussi le front anti-Ferrari.

« Il faut que la F1 aille de l’avant, et ne soit pas sur la défensive. Si l’on juge que le pouvoir de bloquer un processus est positif pour le sport, ce n’est probablement pas bon. Nous reconnaissons complètement le fait que Ferrari apporte au sport quelque chose de bien particulier, ce qui peut être reflété, probablement, dans les accords commerciaux, mais pas dans la gouvernance du sport. »

Claire Williams estime que cette question du droit de veto n’est qu’un indice de plus, montrant que c’est la gouvernance de la F1 dans son ensemble qui devrait être réformée.

La directrice adjointe de Williams estime, comme Bernie Ecclestone, que la F1 est « bien trop démocratique. »

« Je sens que la F1 et la FIA devraient davantage endosser la responsabilité de la définition des règlements. Nous dirigeons trop la F1 d’une manière collégiale, ce qui nuit à tous puisque nous poursuivons tous nos propres intérêts. »

« Il faut se pencher sur ce sport, étudier sa soutenabilité dans le futur, protéger son véritable ADN. Le faire d’une manière collégiale peut être très difficile. »

« Je ne pense pas vraiment qu’une équipe devrait avoir un droit de veto, cela ne fait aucun sens pour moi. »

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