Le crash de Bottas menace le budget aéro de Mercedes F1
En raison des budgets plafonnés, il faut peser chaque euro
Le crash de Valtteri Bottas, face à George Russell, n’a pas fait que gaspiller des précieux points pour Mercedes au classement des constructeurs : c’est aussi une destruction quasi-complète de voiture très embêtante, au moment même où Mercedes est sous pression en raison des budgets plafonnés. En effet, le montant des réparations ne fait pas partie des exceptions de ces budgets plafonnés, et devra donc être déduit du budget global de l’équipe. C’est donc potentiellement autant d’évolutions en moins apportées au cours de l’année !
« La situation n’est pas amusante pour nous. C’est un gros accident, notre voiture est presque à jeter dans un environnement à plafond budgétaire, ce n’est pas ce dont nous avions besoin, et ça va surement limiter les évolutions que nous devions faire » déclarait déjà Toto Wolff hier soir.
C’est pourquoi après la course, Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, revenait avec inquiétude sur l’examen de la voiture de Valtteri Bottas, pour savoir ce qui pouvait être sauvé…
« Ces dégâts sont étendus, et qu’il y ait ou non des dommages du côté de l’unité de puissance est l’une des choses que nous devons vérifier soigneusement. Comme il n’a pas terminé la course, la boîte de vitesses n’est pas un souci. Mais le facteur nouveau pour nous cette année est que nous sommes tous soumis aux budgets plafonnés. Ce genre de dégâts n’est pas vraiment dans le plan. »
« Nos pilotes ont été incroyablement bons pour traverser les saisons sans trop casser de voitures ces dernières années, et certainement en termes de facture, sur le coût du carbone et des matériaux… ce sera assez large et important du coup. Nous allons donc voir ce que nous pouvons récupérer de la voiture pour la remettre en état pour Portimao. Mais c’est assez inquiétant quand vous avez ce genre d’incidents. »
« Si vous avez une série de ce genre de gros accidents qui font des dégâts importants - et cela a été mauvais pour nous, parce que nous avons eu un aileron avant cassé avec Lewis [Hamilton] aussi - alors nous allons certainement dépasser notre allocation pour ce que nous avons à dépenser pour les pièces. »
« Dans un monde idéal, vous les utilisez jusqu’à la fin de leur vie, vous ne les cassez pas, et tout ce que vous cassez, avec un peu de chance, ce sont des pièces en fin de vie ou quelque chose qui est sur le point d’être obsolète. Mais ce n’est absolument pas le cas ici. Il s’agit donc d’un facteur de plafonnement des coûts, et l’argent doit bien venir de quelque part. En fin de compte, si cela devient un gros problème, cela peut commencer à affecter votre budget de développement. Nous devons donc être attentifs à cela à l’avenir. »
Shovlin avertit ainsi Valtteri Bottas, Lewis Hamilton (et George Russell) : gare au prochain crash.
Mais Mercedes a pu au moins sauver la mise grâce à la 2e place, inespérée, de Lewis Hamilton, après sa sortie de piste en dépassant la Williams de George Russell.
« Au 31e tour, il était difficile d’imaginer comment les choses pourraient être pires. Donc, partir d’ici en étant toujours en tête des deux championnats est un grand soulagement et je suppose que nous devrions être reconnaissants pour cela. »
Shovlin en a dit plus aussi sur les dégâts récoltés par Lewis Hamilton en début de course, face à Max Verstappen, sur sa dérive latérale (endplate).
« La pièce initiale a été bien endommagée par le dégât sur l’aileron avant, mais ça s’est légèrement amélioré quand la dérive latérale s’est totalement décrochée. Mais on avait toujours des dégâts, et beaucoup de perte d’appui et sur l’équilibre de la voiture. C’est pourquoi nous avons été un peu surpris lorsque Lewis a pu se rapprocher de Max à la fin du relais en intermédiaires. Nous n’avons pas eu le temps de changer l’aileron, ça a toujours été difficile pour mettre Max sous pression. C’est devenu un problème quand Lewis était dans le trafic et il a donc, sans ces pièces, perdu beaucoup de temps et de positions. La suspension de la course nous a permis de réparer la voiture. »
Enfin pour expliquer la très mauvaise prestation de Valtteri Bottas dans le peloton, Shovlin évoque, comme en qualifications, des difficultés à " chauffer les pneus ", surtout au niveau du grip arrière.
« Dans l’ensemble, un week-end frustrant et un week-end où nous avons de nombreux domaines à améliorer. »
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