Le cancer de son père a changé le management de Wolff en F1
Il revient sur un ‘trauma’ personnel
Toto Wolff est aujourd’hui un directeur d’écurie mais aussi un homme d’affaires à succès (il possède un tiers de l’équipe Mercedes F1). Ce que l’on sait moins, c’est que rien ne lui fut donné pour acquis et que le directeur d’écurie le plus couronné de succès dans l’histoire de la F1, a aussi eu un passé plus difficile.
Il y a eu d’abord les difficultés d’argent. Pour pouvoir financer sa carrière de pilote, Toto Wolff avait du rechercher des financements là où il les trouvait. C’est ainsi que le site The Race lui évoque une anecdote drôlatique : Toto Wolff avait fait l’homme-sandwich à Vienne, avec une cape et un masque dorés…
« L’histoire est absolument vraie, mais c’est l’une des plus embarrassantes. J’étais un pilote de course en herbe, et j’essayais vraiment de gagner de l’argent pour courir partout où je le pouvais. »
« Il y avait donc ce magasin d’électronique en Autriche, il existe toujours, qui a environ 100 points de vente. C’était à une heure de route de Vienne. Et c’était avant Noël. J’y suis allé seul. Et je devais porter une cape dorée, qui allait jusqu’au sol. Ce n’était pas seulement une cape, c’était comme une robe de bal avec la cape. Et il y avait, je crois, une sorte de bâton. »
« Je distribuais des bons d’achat pour ce magasin d’électronique. J’étais debout en plein centre-ville, sur une sorte de marché, en train de distribuer ces bons, et c’était tellement embarrassant avec le costume. J’espérais qu’il n’y aurait personne que je connaisse. »
Il y a le comique et il y a le tragique : le père de Toto Wolff apprit qu’il était atteint d’un cancer au cerveau - alors que Toto avait 8 ans. Le père mourut avant que le fils ne commence sa carrière de pilote.
Toto Wolff est revenu avec beaucoup de pudeur sur ce drame personnel.
« Il y a différents degrés de traumatisme. Je ne parle pas des traumatismes causés par la violence ou la guerre. Mais perdre un parent est un traumatisme. Et tout ce qui y est lié, parce que ça a pris beaucoup de temps pour que ça arrive. »
« Cela me suit tous les jours. Parce qu’en tant que mari, en tant que père, en tant que chef d’entreprise, en tant qu’ami, j’aime juste éviter que quelqu’un autour de moi vive la même expérience que moi. »
Ce drame a eu des conséquences sur sa gestion chez Mercedes : Toto Wolff se veut très protecteur des siens, comme s’il avait une deuxième famille dont il fallait prendre soin.
« C’est ma responsabilité de m’occuper de tout le monde dans cette organisation, et de ma famille. C’est peut-être aussi parce que j’ai dû prendre des responsabilités à un très jeune âge pour ma sœur et moi. »
« Ce que ça déclenche chez moi, c’est un instinct... ’c’est ma tribu, et je dois protéger ma tribu, quoi qu’il arrive’. Cela déclenche une réponse émotionnelle en moi. Ce n’est même pas quelque chose que je fais exprès. Je peux analyser rationnellement ce que je fais. Mais je ne sais pas, ça sort tout seul. »
« C’est la partie la plus importante. Je ne laisserai personne s’en prendre à qui que ce soit au sein de la tribu. »
Au Grand Prix d’Azerbaïdjan 2017, après que l’appui-tête de Lewis Hamilton se soit détaché, Toto Wolff a pu mettre en pratique cette philosophie de management.
« J’ai eu une interview, quelqu’un m’a demandé de dire qui était responsable du décollement de l’appui-tête, et de nommer la personne. Cela m’a fait monter dans les tours. »
« C’est ma responsabilité de protéger le groupe. C’est de protéger chaque individu au mieux de mes capacités au sein de la tribu. »
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