Le boycott des réseaux, une opération trop anglo-anglaise pour que Mercedes et la F1 y participent ?
Débat sur le caractère mondial de l’initiative…
Priée par Lewis Hamilton de rejoindre le boycott des réseaux sociaux ce week-end, pour protester contre le manque de modération des contenus, la F1 a dit repousser cette initiative #EnoughIsEnough, mettant en avant le reste de ses campagnes pour promouvoir l’inclusion et la diversité.
Lewis Hamilton a dit même ne pas comprendre pourquoi la F1 ne rejoignait pas une telle initiative.
Forcément, la question allait se poser chez Mercedes : l’équipe allemande, en pointe sur les questions de diversité, allait-elle rejoindre le boycott ?
Interrogé en conférence de presse, Toto Wolff a dit défendre la position de la F1. L’engagement du sport et conséquemment de Mercedes ne se mesure pas à ce black-out, et Toto Wolff dit que son équipe n’a rien à démontrer en la matière. Il a surtout mis en avant le caractère très "britanno-britannique" de l’initiative : Mercedes, entreprise mondiale, et la F1, sport global, n’ont donc pas forcément à s’y engager.
« Je pense que la Formule 1 et Mercedes ont montré leur engagement dans la lutte contre le racisme tout au long de l’année, non seulement l’initiative visuelle #WeRaceAsOne, mais nous avons aussi lancé plusieurs campagnes pour accroître la diversité. »
« Nous avons investi des ressources considérables dans la mise en place de ces programmes et nous laissons aux pilotes le soin de décider s’ils veulent participer à un boycott basé au Royaume-Uni. »
« Lutter contre le racisme avec un outil très différent est nécessaire. Nous sommes, la Formule 1, un sport mondial, et c’est à chacun de décider s’il veut se joindre à cette initiative britannique. »
Chez McLaren aussi, la pression était certaine puisque Lando Norris et Daniel Ricciardo vont rejoindre à titre personnel le mouvement.
Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, évidemment, ne qualifierait pas cette campagne de black-out d’inopportune, ni le refus de la F1 d’y participer directement de "déplacé". Et comme Toto Wolff, Seidl préfère renvoyer la balle sur les individus, non sur une écurie.
« Avec ce que nous avons vu l’année dernière avec #WeRaceAsOne, je pense que la Formule 1 a montré que nous sommes assez unis dans notre façon de voir beaucoup de choses. »
« Encore une fois, pour moi, ce que je n’aime pas, c’est quand on insiste de trop nombreuses fois, en demandant [encore et encore] comment chaque individu, organisation, équipe ou pilote s’exprime concernant ces questions. »
Chez Red Bull, Christian Horner a laissé à Max Verstappen et Sergio Pérez également le libre choix de participer ou non.
Le directeur d’écurie a rappelé lui aussi que cette initiative était très anglo-anglaise, sous-entendant donc que la F1, sport global, n’avait pas forcément à la rejoindre.
« Évidemment, c’est une initiative très centrée sur le Royaume-Uni, mais nous ne tolérons pas le racisme, de quelque manière que ce soit. »
« Dans la lignée de ce que permet le détenteur des droits commerciaux sur ce sujet, les pilotes ont la liberté de prendre les mesures qu’ils jugent appropriées. »
Zak Brown chez McLaren est d’ailleurs allé dans le même sens en esquissant une formule : « Je ne pense pas que dans ce monde une taille unique convienne à tous » pour critiquer la vision trop « nationale » de cette initiative.
La Formule E, qui est un championnat du monde de la FIA, a pourtant rejoint l’initiative en question, ne la trouvant donc pas « trop anglaise ».
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