Lawrence Stroll, de père de Lance à fer de lance

Le businessman a prouvé son intérêt pour la F1

Par Emmanuel Touzot

1er février 2020 - 12:12
Lawrence Stroll, de père de Lance (...)

Le rachat d’une partie d’Aston Martin par Lawrence Stroll met forcément en perspective le scepticisme qui entoure parfois le milliardaire et sa famille, puisqu’il a prouvé avoir un véritable plan de marche en Formule 1.

L’arrivée du nom Stroll en Formule 1, en 2016, entourait les premiers essais de Lance avec Williams, lorsque son père a financé un programme privé avec une ancienne monoplace pour une valeur estimée à 70 millions d’euros.

Fils de milliardaire à l’expérience très limitée, Lance Stroll est arrivé très jeune en F1 et a clairement bénéficié de l’argent familial pour trouver une place dans la catégorie reine du sport automobile.

Bien évidemment, son parcours en F3 était solide et il a rapidement montré un sens de la course particulièrement affûté en F1, avec des départs réussis et surtout, un podium à Bakou durant sa première saison.

Mais si sa réputation de pilote payant le suit de près, elle a vite été couplée à l’image de mécène intéressé de son père, qui semblait prêt à dépenser sans compter pour placer son rejeton dans une monoplace, coûte que coûte.

Cependant, Stroll père a rapidement annoncé avoir dans l’idée de racheter une écurie pour s’installer à long terme, et de manière nette, en Formule 1. Il a notamment réfléchi à investir chez Williams, où il finançait déjà une partie de la saison en 2017 et 2018, chez Haas, et chez Force India.

La mise en faillite de cette dernière durant l’été 2018, et le placement sous administration dont elle a fait l’objet, ont représenté pour le Canadien l’occasion idéale de lancer son projet, et il s’est porté acquéreur, à la tête d’un consortium canadien, de l’équipe qu’il a rebaptisée Racing Point en 2019.

Lorsqu’il a racheté le team, beaucoup ont commencé à douter de ses réelles motivations et surtout, de son implication à long terme. Mais il n’était pas non plus rare d’entendre du positif à son sujet, notamment par celui qui avait créé l’équipe dans sa forme initiale, Eddie Jordan.

L’Irlandais avait en effet adoubé Stroll : "Je peux vous dire que l’homme est dévoué à la réussite. Regardez ce qu’il a fait avec Tommy Hilfiger. Regardez ce qu’il a fait avec Michael Kors."

"Regardez ce qu’il a fait avec toutes les marques dans lesquelles il a été impliqué. L’homme a une touche de Midas. S’il peut mettre 10% de cette touche dans cette équipe, cette équipe sera absolument géniale."

Une autre voie bien connue du paddock s’est élevée en faveur du milliardaire, en l’occurrence celle de Bernie Ecclestone. L’ancien propriétaire de la F1 connaît bien Stroll et a assuré qu’il était erroné de penser que le Canadien ne cherchait qu’à placer son fils.

"Ce n’est absolument pas le cas. C’est un commercial" a déclaré le Britannique, qui rappelle également que Stroll est un passionné. "C’est un gars qui aime la compétition. C’est un gars du sport automobile."

Aujourd’hui, force est de constater qu’il faut donner raison à Jordan et Ecclestone. Devenir propriétaire d’une équipe n’était que la première étape d’un plan plus large pour Stroll, qui avait comme dessein un projet plus large, celui de mener le retour d’un constructeur dans la discipline reine du sport auto.

Compte tenu de la vision large et à long terme de l’homme d’affaires, on comprend presque mieux pourquoi le nom peu inspirant de Racing Point a été donné à son équipe. Celui-ci ne restera pas dans les annales de la F1, et on réalise aujourd’hui que Racing Point n’était qu’une équipe de transition vers une nouvelle ère pour la structure.

Et c’est ainsi qu’il s’est porté acquéreur d’une part conséquente de la marque Aston Martin, dont le nom sera utilisé pour remplacer Racing Point, et qui s’impliquera de manière officielle en F1 à partir de 2021, et non comme simple sponsor, comme c’est le cas avec Red Bull.

Un nouveau futur s’ouvre donc devant l’ex-équipe Jordan / Midland / Spyker / Force India, et la crédibilité de Stroll est également en hausse en F1, mais aussi dans l’industrie automobile, puisqu’il siégera au Conseil d’administration d’Aston Martin.

De la même manière qu’il s’est adapté au monde de la mode, Lawrence Stroll a fait une entrée remarquée dans le milieu de l’automobile et de la course auto en approximativement trois ans, et est aujourd’hui un leader d’industrie, et non le simple mécène pour un fils à qui il paye un volant en F1.

Aston Martin F1 Team

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