La remontada de Hamilton plaide pour les grilles inversées pour Leclerc

Les qualifications sprint en prennent pour leur grade

Par Alexandre C.

14 novembre 2021 - 16:02

La remontée fantastique de Lewis Hamilton (de la dernière à la 5e place) en qualifications sprint hier, a-t-elle vraiment plaidé pour le format des Sprint F1 ? N’était-ce pas plutôt un argument mettant en valeur le potentiel des grilles inversées, puisque sans pénalité, Lewis Hamilton aurait dû partir premier et n’aurait sans doute dépassé que Nikita Mazepin pour lui prendre un tour ?

« Exactement, exactement, je pense que c’était divertissant » répond ainsi par exemple Charles Leclerc (qui a fait aussi les frais de Lewis Hamilton) quand on lui demande si les qualifications sprint d’hier n’étaient pas plutôt un test grandeur nature des grilles inversées.

« Évidemment, je n’ai pas regardé la course mais en voyant qu’il était si proche de moi après 20 tours déjà, je pense qu’il y a du potentiel pour cela. »

« Voir une voiture rapide partir de l’arrière et revenir autant… ça pourrait être excitant si beaucoup de voitures rapides partent de l’arrière ! Nous verrons bien. Je ne sais pas quels sont les plans, mais je suis sûr que la FIA va se pencher sur la question et essayer de trouver la meilleure solution, la plus excitante, surtout pour samedi. »

Autre argument pour les grilles inversées : le spectacle proposé par les qualifications sprint, dans le milieu de grille, n’a pas tellement convaincu certains dans le paddock. A commencer par Fernando Alonso chez Alpine.

Et l’Espagnol de défendre dans la foulée le règlement 2022, à la plus grande joie sans doute de Ross Brawn.

« Si vous mettez toutes les voitures dans l’ordre, elles finiront comme elles ont commencé. Nous avons vu que si vous mettez un ordre inverse ou si vous pimentez les choses comme Hamilton, il y aura beaucoup d’action. Donc, voyons ce qu’ils pensent pour l’année prochaine. »

« Ce que nous avons vu prouve un peu que nous avons besoin de rendre les voitures un peu plus proches les unes des autres. »

« Parce qu’il n’est pas possible qu’une voiture parte dernière à Monza [Valtteri Bottas] et finisse sur le podium, et que dans une course de durée normale [au Brésil] Lewis aurait également terminé sur le podium. Aucun sport ne devrait être comme ça. »

Chez Williams aussi, George Russell a trouvé les qualifications sprint "trop processionnelles." Et le pilote Williams veut que les sprints le soient un peu moins...

« J’aime le concept, je pense qu’il faut l’affiner pour le pimenter un peu. »

« Ils sont trop courts, il n’y a pas de variabilité avec les arrêts aux stands, les pneus, les stratégies, et ce n’est probablement pas assez long pour obtenir cette dégradation dans le pneu. Donc, à moins que vous ne soyez Lewis et que vous partiez de la dernière place, vous allez probablement finir là où vous avez fini le premier tour. »

Daniel Ricciardo a enfin apporté une note dissonante : il reste un pilote aimant les courses traditionnelles, où le meilleur part devant et reste devant.

« Ne vous méprenez pas, le fait qu’il soit parti à l’arrière a rendu la course plus excitante. »

« C’est dur parce que ça ne pourrait pas être plus excitant, mais je reste fidèle à l’idée qu’une victoire doit être une victoire. Et je sais que c’est juste une course de sprint ou autre, mais je pense que ça a peut-être moins de valeur. On peut peut-être s’en sortir avec ça. Mais j’ai toujours l’impression que pour franchir la ligne d’arrivée en premier, vous devez être le meilleur pilote, au moins pour la course elle-même. »

« Donc si vous l’avez fait uniquement parce que vous vous êtes qualifié en dernier mais que vous avez été mis en pole, je ne sais pas quelle satisfaction vous pouvez en tirer. C’est probablement plus un sentiment de satisfaction personnelle qui me ferait m’éloigner de cette idée de grille inversée. »

« Mais d’un point de vue du spectacle, je comprends que cela pourrait susciter un peu plus d’excitation, c’est certain. »