La relation compliquée de Michael Andretti avec la F1
Deux fois en tant que pilote avant ses difficultés actuelles
Michael Andretti est candidat à une accession à la F1 avec son équipe, Andretti Global. Mais la Formule 1 et Liberty Media se refusent pour l’instant à l’accepter, et il devra faire une demande via le processus classique de la FIA pour tenter d’avoir sa place.
S’il est nouveau qu’il rencontre des obstacles pour devenir propriétaire d’équipe en F1, ce n’est pas la première fois que la catégorie reine lui pose problème. En tant que pilote, l’Américain a également une relation compliquée avec la discipline.
En 1986, il aurait pu effectuer ses débuts en Formule 1 à domicile, à l’âge de 23 ans. Il était alors en pleine ascension et était proche de récupérer un baquet libre en F1. Mais la FISA de Jean-Marie Balestre en décida autrement.
Son nom était pourtant connu de la F1, puisque son père Mario avait obtenu le titre de champion du monde huit ans auparavant. Et son début de saison très réussi en CART l’avait rendu encore plus populaire en son pays.
Une crainte de la FISA vis-à-vis du CART ?
Lors du Grand Prix du Canada, Patrick Tambay se blessa aux pieds et dut déclarer forfait. Il pilotait alors pour Team Haas, l’équipe de Carl Haas, et la possibilité de recruter un Américain aux côtés d’Alan Jones pour la course suivante à Détroit se présenta, avec Andretti.
Mario d’abord, fut contacté par Haas, mais à 46 ans, il repoussa la proposition. Carl Haas se tourna alors vers son fils Michael, qui n’avait pas de Superlicence. La FISA lui refusa le précieux sésame et autorisa Allen Berg à remplacer Andretti.
Balestre prit certainement cette décision pour museler l’importance du CART en tant que discipline capable de dénicher des talents, et alors que la relation entre la F1 et les Etats-Unis n’était pas au meilleur de sa forme. Mais le refus d’autoriser un Andretti à courir amplifia ce lien conflictuel qui les opposait.
Une situation qu’il est facile de comparer à l’actuelle, avec le refus de la F1 d’autoriser Andretti à s’inscrire en tant qu’équipe, et celui de donner la Superlicence à Colton Herta. Les conséquences seront certainement moindres pour la F1, tant elle est déjà populaire outre-Atlantique.
Le fiasco de 1993 avec McLaren F1
Fort d’un titre en CART en 1991, Michael Andretti décida qu’il était temps de s’attaquer à la Formule 1. Lorsque McLaren F1 lui proposa de faire équipe avec Ayrton Senna, il se lança à l’assaut de ce défi sans hésitation.
Mais le résultat fut bien moins bon qu’espéré, Andretti souffrant de la comparaison face à des stars montantes plus jeunes que lui. Et surtout, il ne vit pas la lumière face à un Senna frustré d’une monoplace moins performante qu’espéré, et déterminé à en tirer le maximum.
Il se termina cinquième en Espagne et sixième en France en guise de meilleurs résultats lors des 12 premières courses de la saison. Ses 3 points étaient alors très maigres face aux 53 amassés par Senna, malgré la domination de Williams et d’Alain Prost.
La rédemption vint lors du Grand Prix d’Italie sous la forme d’un podium, mais cela ne fut pas suffisant pour Andretti, qui perdit son volant juste après. Mika Häkkinen le remplaça, et l’Américain retourna en CART.
Trente ans plus tard, Andretti fait de nouveau face à un grand défi pour atteindre la F1, cette fois dans un rôle différent. Nul doute que s’il y parvient avec le soutien de Cadillac, ce sera une grande réussite pour celui à qui la Formule 1 n’a pas réservé que de bons moments.
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