La Red Bull RB1 de 2005 part en apesanteur pour un pit stop ! (+ vidéo)

Sans gravité, les mécaniciens ont eu un sacré défi

Par Franck Drui

21 novembre 2019 - 14:16
La Red Bull RB1 de 2005 part en (...)

Une monoplace de Formule 1 en gravité zéro ? Qui aurait imaginé que cela soit possible un jour ? L’équipe de mécaniciens de l’écurie Red Bull Racing l’a fait et franchit ainsi une nouvelle étape dans l’exercice périlleux et chronométré des arrêts aux stands.

Red Bull Racing était en quête d’un nouveau défi après trois arrêts aux stands record en l’espace de trois courses cette saison (Silverstone en 1’’91 ; Hockenheim en 1’’88 ; Interlagos en 1’’82). Et, cette fois-ci, ils ont mis la barre (très) haut ! Car c’est à près de 33 000 pieds (10 km) au-dessus de la terre, à bord d’un avion d’entraînement Ilyushin Il-76 MDK, qu’ils ont décidé d’effectuer le « pit stop » ultime.

Ce record spectaculaire, réalisé avec l’aide de l’agence spatiale russe Roscosmos et du centre de formation des cosmonautes Youri Gagarine de Star City où la monoplace RB1 de 2005 a été acheminée, est la preuve que Red Bull Racing ne recule devant aucun challenge !

Pendant une semaine, 16 membres de l’équipe de mécaniciens ont suivi un entraînement intensif de cosmonaute pour se préparer à plusieurs vols en apesanteur dans le fuselage de l’appareil, accompagnés de la F1 et d’une équipe de tournage.

Chaque vol consistait en une série de paraboles, l’aéronef prenant de la hauteur avec un angle de 45°, puis chutant à pic pour produire un temps d’apesanteur d’environ 22 secondes avant de remonter pour effectuer la même trajectoire.

À savoir que le « pit crew » n’avait pas 22 secondes pleines pour changer les roues. En effet, il fallait prévoir du temps avant et après chaque période d’apesanteur pour soigneusement sécuriser la voiture et son équipement. Car si le véhicule (qui pèse 400 kg sans le moteur), les pneus ou même les mécaniciens n’étaient pas correctement arrimés au moment où la gravité revenait, les choses pouvaient vite tourner à la catastrophe.

De fait, chaque séance de tournage était réduite à environ 15 secondes. Ce qui a poussé l’équipe dans des retranchements techniques et physiques qu’elle n’avait jamais côtoyés.

« Mon estomac tenait le coup, mais j’avais l’impression que ma tête allait exploser », a déclaré le coordinateur logistique, Mark Willis. « Il a fallu deux ou trois rotations pour comprendre ce qui se passait. Au début, je ne pouvais pas réfléchir normalement. Mon cerveau ne comprenait pas ce qui se passait… Deux ou trois vols paraboliques ont été nécessaires pour parvenir à me remettre les idées en place. Nous en avons fréquenté des lieux inédits et nous en avons fait des choses incroyables avec cette voiture. Mais ce défi reste le plus fou de tous ! Il n’y a tout simplement rien de comparable. »

Le mécanicien en chef, Joe Robinson, a affirmé que, physiquement, c’était le défi le plus difficile que l’équipe ait jamais réalisé - mais aussi le plus cool et le plus amusant.

« Ça a été bien plus exigeant que je ne le pensais », renchérit-il. « Vous réalisez à quel point la gravité est essentielle lorsque qu’elle disparait ! Cela vous met au défi de penser et d’opérer différemment – et c’est génial. C’était une occasion unique dans une vie et honnêtement, j’aurais pu continuer pendant un mois. »

La vidéo :

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