La prudence de la FIA, une sage leçon tirée du crash de Norris ?

Masi explique à quel point il a écouté le retour des pilotes

Par Alexandre C.

30 août 2021 - 17:09
La prudence de la FIA, une sage (...)

La leçon du samedi a servi pour le dimanche : c’est ainsi que l’on pourrait résumer la gestion sécuritaire de la FIA, durant ce week-end de Grand Prix à Spa.

Le samedi en qualifications, Michael Masi, le directeur de course de la FIA, avait décidé de lancer la Q3 malgré la pluie et les avertissements répétés notamment de Sebastian Vettel. Lorsque Lando Norris s’est ensuite lourdement crashé au Raidillon, le pilote Aston Martin F1 avait eu une verte colère (« Bordel, je l’avais dit ») ; ensuite Vettel a répété que Masi ne devait « pas être fier » de sa gestion.

Le lendemain pour la course, la FIA n’a pris aucun risque : face aux conditions, que ce soit à 15 ou 18h, le drapeau vert n’a pas été brandi.

Masi a-t-il été influencé par la gestion critiquée du samedi ? A-t-il craint un « Norris bis » et une autre polémique ?

Il reconnaît en tout cas avoir pris en compte le retour des pilotes (en qualifications) pour la gestion du dimanche…

« Sur la base de ce qu’ils m’ont dit, et après avoir fait l’expérience des conditions de ce circuit, et tout le reste, nous n’aurions probablement pas pris le départ de toute manière. »

« Mais c’est aussi un avantage d’avoir ce recul, en écoutant ceux qui ont piloté sur ce circuit dans ces conditions. Parce que chaque circuit est un peu différent dans la façon dont l’eau arrive, et la façon dont le pneu réagit. »

« Les qualifications ont donné au pilote une bonne référence, ils m’ont donné un feedback incroyable sur ce qui peut et ne peut pas arriver, ce qui a évidemment aidé mon processus pour la course. »

« Tous ceux à qui j’ai parlé ou que j’ai croisés étaient très disposés à me dire ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire, ce qui m’a beaucoup aidé. »

C’est l’occasion pour l’homme de la FIA de réaffirmer qu’il co-gère les week-ends de course, en écoutant notamment grandement les pilotes.

« Nous avons toujours fait comme ça. C’est aux pilotes de nous donner un feedback par radio, et nous l’avons fait à Hockenheim 2019, nous l’avons fait pour la Turquie 2020, partout. »

« C’est un retour en temps réel de leur part à ce moment-là sur ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas gérer en fonction du circuit. »

Norris et Vettel appuient la FIA

Il n’y avait de toute manière pas le choix pour la course : car comme le souligne Lando Norris, la visibilité était quasi-nulle sur la piste dimanche.

« Si vous n’êtes pas en première position, vous allez avoir un gros accident parce que vous ne pouvez pas voir où vous allez. »

« Beaucoup de gens ne comprennent pas à quel point, en voyant des caméras embarquées, la situation est mauvaise pour le pilote, avec toute l’eau qui arrive sur votre écran et la quantité de sprays que vous recevez. Ces lumières clignotantes qui sont censées être si brillantes et tout ça, vous ne pouvez pas les voir à moins d’être à cinq ou dix mètres de la voiture, et si un pilote commence à aller lentement, à tourner ou se crasher, vous ne saurez pas qu’il est là avant de le percuter. Vous n’avez aucune chance de conduire comme ça. »

Fort logiquement, Sebastian Vettel a lui aussi soutenu pleinement le choix de ne pas faire partir les 20 F1 à 280 km/h dans le Raidillon...

« C’était en fait plus mouillé la deuxième fois [à 18 heures]. La priorité est toujours que nous soyons en sécurité. Nous ne voulons pas que quelqu’un soit blessé, ni dans la voiture, ni chez les spectateurs. C’est toujours la priorité numéro un. »

« Ce n’est probablement pas une décision populaire mais c’était la bonne décision dans les conditions que nous avions. »

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