La popularité de la F1 serait en chute libre, la FOM dément
Red Bull et Verstappen nuisent-ils aux audiences de la F1 ?
La F1 séduit-elle moins que l’an dernier ? Pour Buzz Radar, une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle, c’est indiscutable.
En analysant la quantité (et la teneur) des commentaires sur la F1 sur les réseaux sociaux, le cabinet est clair : « Tant que la F1 continuera à être dominée par un seul pilote et une seule équipe, elle perdra beaucoup de l’audience gagnée récemment durant l’ère Liberty Media. »
Après avoir analysé plus de 75 millions de posts sur les réseaux sociaux sur presque dix ans, les données sont cruelles pour la saison 2023 de F1.
Les mentions sur les réseaux sociaux ont chuté de 70,2 % sur le premier semestre 2023 (par rapport au premier semestre 2022). Le nombre de nouveaux followers sur les comptes F1 est en chute libre aussi : - 46 %.
Si la F1 avait certes connu une franche progression encore en 2022, le nombre d’impressions produites sur les réseaux sociaux, en 2023, est inférieur aux années 2021 et 2022. Et même nettement inférieur (jusqu’au triple).
« La comparaison des données entre 2022 et 2023 a révélé des baisses significatives dans les mentions globales de la F1, ainsi que des chiffres alarmants dans la croissance de nouveaux followers » confirme le cabinet.
« La portée du contenu lié à la F1 sur les différentes plateformes sociales a également diminué, ce qui contraste fortement avec les progrès constants observés chaque année. »
Au niveau de la teneur des commentaires, les mots décrivant le plus la saison 2023 de F1 selon les fans, seraient : « pas bonne » et « ennuyeuse. » Les mentions « fun », « great » et « exciting » reculent de -500 % environ.
Ce n’est certes pas le premier recul de la F1. En 2018, quand Lewis Hamilton écrasait la discipline, le cabinet avait noté une chute aussi des impressions produites sur les réseaux sociaux.
En 2021, la F1 était mentionnée 3,19 millions de fois sur les réseaux sociaux ; en 2022, c’était le double ; et en 2023, le chiffre retombe à 1,8 million alors que la saison approche de sa fin…
Au contraire, quand une saison est plus disputée, comme en 2016 entre Nico Rosberg et Lewis Hamilton, ou bien sûr en 2021, le nombre d’impressions progresse.
Des pics d’audience sur les réseaux sociaux ont été aussi atteints l’an dernier, en particulier lors de Grands Prix polémiques : comme en 2022, quand Carlos Sainz a défié les consignes d’équipe Ferrari à Silverstone ; ou quand Max Verstappen a gagné le titre au Japon après une confusion sur le nombre de points. En 2020, dans une saison relativement moins suivie, c’était la victoire de Pierre Gasly à Monza qui avait mis le feu aux réseaux sociaux.
Une progression qui reste satisfaisante au long cours
Cependant, si l’on voit le tableau d’ensemble, la progression de la F1 reste importante sur le moyen terme.
La F1 est le sport qui a le plus progressé en termes de mentions sur les réseaux sociaux entre 2016 et 2022 (+ 80 %), à l’exception de la Premier League indienne et l’UEFA Champions League.
Il faut d’ailleurs aussi rapporter le nombre d’impressions au nombre de courses par an, note le cabinet : « Fait remarquable, la F1 est parvenue [à faire des progrès] bien qu’elle ait accueilli le moins d’événements parmi les cinq sports les plus populaires. Les chiffres de 2022 provenant de seulement 22 week-ends de course, contre 285 matchs de la NFL, y compris le Super Bowl qui, d’année en année, est l’un des événements sportifs dont on parle le plus au monde. »
« La seule année où la croissance a ralenti a été en 2018, et la plus forte croissance a été en 2021, lorsque la F1 a gagné environ 14 millions de nouveaux followers sur tous les réseaux. Cela fait de la F1 le sport avec les réseaux sociaux à la croissance la plus rapide de tous les sports majeurs au cours de cette période. »
Une conclusion logique pour Liberty Media : augmenter le nombre de GP et sanctionner les gagnants
La volonté de Liberty Media d’augmenter le nombre de courses, y compris sprint, se comprend ainsi très bien à la lecture de ce rapport !
De même que l’on comprend les mesures envisagées pour pimenter les week-ends avec le format de course sprint (avec l’idée initiale de mettre en place des grilles inversées). À l’avenir, la F1 pourrait-elle même aller plus loin, en allant vers plus de restrictions aérodynamiques pour le 1er du championnat ?
La F1 dément ces données
Cependant, quelques jours après la publication de ces données, la FOM a tenu à démentir les chiffres avancés par Buzz Radar.
Tout d’abord selon la FOM, le nombre de followers sur les comptes de la F1, en 2023, n’a pas progressé de ‘seulement’ 489 000 (selon Buzz Radar), mais de 3,7 millions. Soit huit fois plus…
Toujours selon la FOM, le nombre d’engagements sur les réseaux sociaux, en 2023, serait lui aussi en progression à hauteur de + 4 % (par rapport à 2022, soit 1,5 milliard d’engagements en 2023).
Enfin la FOM rappelle une donnée que ne mentionne pas Buzz Radar : les réseaux sociaux de la F1, sur le deuxième trimestre 2023 (une période certes courte), auraient connu la 2e meilleure progression mondiale pour le nombre de followers s’agissant d’un championnat sportif, juste après la Liga (championnat espagnol de football).
La bataille de chiffres s’engage donc – Buzz Radar sonne l’alerte, la FOM veut rassurer. La vérité est-elle d’un seul côté ou entre les deux ?
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