La plaignante de l’affaire Horner est ’perturbée, effrayée, intimidée’
Et fatiguée par les "tentatives de diversion" de Red Bull
L’ancienne assistante personnelle de Christian Horner, qui a mis à jour la tumultueuse affaire Horner en révélant les comportements inappropriés de son patron, se retrouve désormais dans une situation personnelle très difficile.
C’est une personne proche de la famille de l’ancienne assistante de Horner qui a révélé qu’elle est en colère, mais aussi apeurée et triste, alors que l’affaire n’a rien donné de concret pour elle.
L’enquête indépendante a été classée sans suite, mais un accord amiable aurait été trouvé pour une somme qui se situerait entre 750 000 et un million de livres. De quoi lui offrir réparation pour les torts causés, même si ceux-ci sont toujours officiellement présumés et non avérés. Red Bull a en tout cas confirmé l’existence d’une clause de confidentialité.
Mais un tel accord laisse évidemment penser que le clan Horner n’était pas exempt de tout reproche. Depuis l’accord amiable, l’assistante a été écartée de l’équipe, tandis que Horner est proche de devenir le seul maître à bord chez Red Bull, ce qui doit évidemment renforcer le sentiment d’injustice vécu par la victime.
"Il est impossible pour les gens de comprendre ce que c’est pour elle" a déclaré cette personne à la BBC. "Elle ne peut pas parler et ne veut pas parler. Mais je peux vous dire ce que cela lui fait. Chaque fois que je lui demande quelque chose, elle fond en larmes."
"Elle dit qu’elle n’a personne à qui parler parce qu’elle n’a pas le droit de parler. Elle est très perturbée, très en colère, très effrayée, très intimidée, très seule. Et je pense qu’il est impossible pour les gens de comprendre ce qu’elle vit sans être à sa place."
Des messages WhatsApp authentiques
Beaucoup de théories sont nées sur les réseaux sociaux pour défendre Christian Horner, allant de la volonté de son assistante de profiter de sa célébrité, jusqu’à une création artificielle des messages WhatsApp présents dans un Google Drive par lequel le scandale est né.
Cette personne proche de la victime confirme que les messages étaient authentiques, et déplore que Horner et Red Bull ne communiquent pas clairement sur leur nature : "Nous pouvons tous lire les messages WhatsApp et chacun peut se faire sa propre idée sur le caractère approprié ou non de la relation entre un directeur général et une assistante."
"Comme Christian l’a dit, il veut tirer un trait sur cette affaire. Si la procédure a été équitable et indépendante et qu’aucun acte répréhensible n’a été constaté, pourquoi ne pas le faire de manière transparente, et pourquoi Christian ne nie-t-il pas l’existence de ces messages WhatsApp ?"
Elle rappelle aussi que le lien hiérarchique en fait autre chose qu’une simple relation entre deux personnes : "J’ai l’impression que certaines personnes pensent qu’il faut être deux pour danser le tango, mais c’est injuste. C’est une tentative de diversion. La question est de savoir si Christian aurait dû faire ce qu’il a fait en tant que PDG."
"Elle a dû mal à comprendre" les conclusions
Esseulée chez Red Bull après avoir travaillé dur pour atteindre son rang et être le bras droit de Christian Horner au quotidien, la plaignante n’a pas eu gain de cause et voit aujourd’hui celui qu’elle décrit comme son harceleur être en passe de devenir le grand patron du groupe Red Bull.
"Elle a du mal à comprendre comment, compte tenu des informations, un processus indépendant a pu aboutir aux conclusions qu’il a tirées et aux actions qui ont suivi."
"Il est choquant, mais pas surprenant, de constater à quel point elle est bouleversée. Il y a eu de nombreuses offres financières, mais aucune ne l’a intéressée. Elle ne peut pas parler à ses amis, elle n’est autorisée à parler qu’aux membres de sa famille directe."
"Vous avez une femme célibataire qui a suivi la bonne procédure et qui a l’impression de ne pas être entendue, et c’est une procédure totalement injuste. Il faut une femme très courageuse pour faire ce qu’elle a fait. Et malheureusement, c’est une situation très médiocre."
"Elle a été menacée avec du jargon juridique"
La victime a accepté un accord amiable parce que Red Bull lui a mis la pression, et cette personne proche confirme aussi que l’équipe l’a menacée tout au long de l’affaire pour qu’elle cède et accepte des termes avantageant Horner.
Cette méthode, comparable aux procédures bâillon, est souvent utilisée par les grandes entreprises, dont le département légal est souvent très puissant. Le résultat est souvent la peur ou la résignation chez la victime, qui peut alors accepter un compromis plutôt que de se battre jusqu’au bout.
"Il est possible de s’inscrire auprès d’un tribunal du travail, qui est public. En tant que proche, je peux vous dire que je suppose que Horner, comme il l’a fait à chaque étape, fera tout ce qu’il peut pour s’assurer que le tribunal du travail ne soit pas public."
"Malheureusement, la date est encore loin. Elle a été menacée avec du jargon juridique à chaque étape, tout comme les médias. Elle a maintenant été suspendue et il est clair que Red Bull suit un processus visant à la licencier."
Red Bull a assuré que ce n’était aucunement le cas, même si la suspension est bien confirmée : "Christian n’a pas tenté [de régler ça en privé]. Et elle n’a pas été suspendue avec l’intention de la licencier."
"Christian est en position de force"
En jouant la montre et en laissant des doutes subsister, Red Bull et Horner permettent de faire oublier cette histoire, et d’ajouter un flou supplémentaire sur l’ensemble des faits. La question est de savoir quand l’appel aura lieu, et quand les faits pourront être avérés : "Elle est déterminée à ce que la vérité éclate."
"Elle veut simplement travailler dans le sport et s’inquiète beaucoup de sa réputation et de sa capacité à être embauchée par qui que ce soit. Elle a passé toute sa vie dans le sport automobile. D’un côté, elle est très inquiète et a peur pour son avenir, de l’autre, elle est très déterminée à ce que la vérité éclate au grand jour."
"Parce qu’elle ne peut pas parler ouvertement à ses amis, je pense qu’elle a refoulé toute cette peur et cette inquiétude et qu’elle ne peut pas communiquer ouvertement avec ses amis et sa famille pour qu’ils la soutiennent et la conseillent, parce qu’elle respecte les termes et les conditions qui lui ont été imposés."
"Il est évident qu’elle n’a pas pu dire un mot ou même s’identifier, alors que Christian est en mesure de donner suffisamment de commentaires parce qu’il est en position de force et d’influence pour donner sa version de l’histoire et qu’elle a été complètement réduite au silence."
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