La Formule 1 possède encore des opportunités commerciales inexploitées
La transformation numérique du sport, un domaine à développer
La course du Grand Prix de Formule 1 de France approche à grands pas, l’occasion pour Mehul Kapadia, Global Head of Marketing chez Tata Communications, d’examiner les opportunités commerciales inexploitées de la transformation numérique du sport.
Ce weekend, les fans de Formule 1 ont pris d’assaut Le Castellet et son circuit. Mais le nombre de spectateurs qui suivront la course à distance dépassera de plusieurs millions le public présent sur place.
Cela n’est pas inhabituel. En ce qui concerne la plupart des grandes manifestations sportives, la majorité des spectateurs ne se trouvent pas dans le stade, sur le circuit ou sur le terrain : ils sont chez eux, en train de suivre la compétition à la télévision ou encore sur leur mobile.
Ces dernières années, les avancées des technologies numériques et des médias sociaux ont totalement révolutionné l’expérience des fans, leur permettant de regarder le sport et de s’y impliquer à leur gré, qu’ils soient sur place ou de l’autre côté du globe.
Pourtant, un récent rapport (Show me the money !) souligne que les organisations sportives se contentent d’effleurer le sujet lorsqu’il s’agit de monétiser les formidables opportunités offertes par les nouvelles plates-formes numériques. Le sport tire traditionnellement ses revenus de la vente des droits de radiodiffusion. Cependant, la popularité du streaming à la demande démontre que les spectateurs qui s’y intéressent par voie numérique s’attendent désormais à choisir le moment ainsi que le lieu où ils vont visionner leur compétition favorite.
Ainsi, tous les spectateurs, mais surtout les plus jeunes, souhaitent regarder du contenu à n’importe quel moment, sur n’importe quel écran, pouvoir mettre en pause, revenir en arrière ou visionner les temps forts à leur guise.
En outre, la retransmission classique des manifestations sportives omet souvent de prendre en compte les différents éléments qui permettent de transformer des spectateurs occasionnels en fervents supporters. Par exemple, les fans sont de plus en plus attirés par la personnalité des sportifs, en particulier ceux qui les touchent de plus près. Les stories que les stars mondiales partagent sur leur compte Instagram ou Facebook les rendent ainsi plus accessibles que jamais.
Dans le monde de la F1, l’une des meilleures techniques de narration consiste à se concentrer sur le parcours des pilotes vedettes. Les histoires d’outsiders et de rivalité sont universelles. Dans cette mesure, le numérique est un moyen d’enrichir la conversation, pour que davantage de personnes suivent les courses.
Et c’est là que réside la plus belle opportunité de monétisation : les fervents supporters sont plus enclins que les spectateurs occasionnels à dépenser de l’argent pour voir une manifestation en direct, acheter des produits dérivés ou s’abonner à une application OTT.
Les sports tels que le football ou la Formule 1 se sont déjà constitués un public international, mais la technologie numérique peut aussi permettre de s’adresser à des fans dans des régions qui ne sont pas encore incluses dans les contrats de distribution existants. La vente des droits de diffusion télévisée s’effectue généralement pays par pays, mais les propriétaires de contenu peuvent désormais utiliser des plates-formes numériques telles que leur propre service OTT, Facebook ou YouTube pour toucher des fans dans des régions que l’on jugerait inutile de desservir dans le cadre de contrats de distribution classiques. Cela peut parfois se traduire par le partage gratuit sur les médias sociaux des temps forts, voire même de la couverture intégrale des courses ou des matchs afin de mettre en appétit les personnes qui découvrent ce sport, et de contribuer ainsi à les convertir en fidèles supporters.
Naturellement, les fans qui visionnent un match ou une compétition de chez eux bénéficient de plus d’avantages que ceux qui assistent aux manifestations en direct. Mais le numérique peut combler ce fossé. Les fans de F1 qui regardent le Grand Prix de France de l’autre côté de la planète devraient-ils vraiment avoir une meilleure idée de ce qui se passe sur le circuit que ceux qui sont sur place ?
Grâce à un graphisme de plus en plus sophistiqué et à des points de données aisément assimilables, les téléspectateurs sont en mesure de décrypter la signification de chaque arrêt au stand et de chaque dépassement réalisé à l’aide du système DRS, parfois mieux que les fans qui se trouvent dans les tribunes. Pourtant, une chose aussi simple qu’une application pour les spectateurs et un accès Wi-Fi fiable sur le lieu de la compétition peuvent améliorer l’expérience des personnes qui y assistent en direct.
Alors que l’expérience numérique « à distance » des fans s’améliore, la pression s’accroît sur les sites des manifestations pour améliorer également l’expérience sportive des spectateurs sur place. En définitive, il est crucial d’attirer les fans sur le circuit ou au stade pour assurer le succès commercial d’un sport. Il est donc important de se tourner vers les technologies du numérique, qui offrent un nombre quasi illimité de moyens de monétiser l’attrait impérissable des manifestations sportives en direct.
F1 - FOM - Liberty Media
La FIA, la FOM et les dix équipes s’unissent pour la diversité
Lego et la F1 annoncent dix sets différents avec toutes les équipes
Verstappen revient sur sa ’plaisanterie’ au sujet de l’événement F1 75
Domenicali : La F1 est le plus grand divertissement sportif au monde
+ sur F1 - FOM - Liberty Media