La FIA va ‘réexaminer le design’ des arches de roue
Tombazis fait le point après l’échec du premier test
La FIA a dévoilé un premier aperçu des arches de roues (voir notre article), en cours de développement pour les monoplaces. Le but est de permettre d’améliorer la visibilité des F1 sous la pluie, en réduisant les projections d’eau encore massives aujourd’hui.
Pour autant, le résultat du premier test, effectué à Silverstone (la ligne droite principale avait été artificiellement mouillée), a été plutôt décevant… mais ce n’est pas si surprenant pour une solution à l’état de prototype.
Ces arches, ou garde-boues, ont été développées par la FIA, avec le renfort de Mercedes, qui a soutenu la Fédération avec ses outils de CFD. Tout cela n’est bien sûr pas compté dans le montant des budgets plafonnés.
Mercedes a participé au test de Silverstone fort logiquement, avec Mick Schumacher au volant, tandis que McLaren et Oscar Piastri étaient aussi mobilisés.
Il faudra a priori compter 5 à 10 minutes pour que ces arches soient montées en cas de nécessité – il faudrait donc un drapeau rouge pour pouvoir les utiliser.
Nikolas Tombazis, le directeur des monoplaces à la FIA, a commenté les résultats du premier test de Silverstone. L’objectif de voir ces arches apparaitre dès l’an prochain est-il définitivement enterré, après un premier test plutôt décevant ?
« Évidemment, cela aurait été parfait si tout avait été parfaitement confirmé et si nous avions déjà une solution à appliquer en octobre ou quelque chose comme ça, mais ce n’était pas le cas. »
« Après avoir commencé ce projet vers la fin de l’année dernière et effectué de nombreuses simulations CFD, nous avons vite compris que ce n’était pas aussi simple que "OK, il suffit de mettre une protection et c’est parti". »
« Tout d’abord, les simulations CFD sont assez délicates car nous devons également simuler les particules d’eau et, il s’agit en fait d’une physique assez compliquée. »
« De plus, même dans ce cas, il est nécessaire d’établir une corrélation, car on ne sait pas exactement quelle quantité d’eau est aspirée par le sol et quelle quantité est rejetée par les pneus. Les choses se compliquent donc rapidement et c’est pourquoi nous avions besoin d’une certaine corrélation. »
« Les dispositifs utilisés étaient relativement petits et ne couvraient que de petites parties des roues. Personnellement, je n’étais pas très confiant quant à leur efficacité, je me demandais s’ils couvraient suffisamment de surface. Est-ce que cela va avoir un effet suffisant ? Et il s’est avéré que cette solution n’a pas fait de différence tangible. »
« Mais nous avons obtenu beaucoup de corrélation et beaucoup de données que nous pouvons maintenant corréler avec plus de confiance. Ce fut donc un premier test utile. »
« La configuration du circuit fait qu’il n’était pas très facile de mesurer [l’apport des arches], mais nos mesures ont plutôt bien fonctionné et nous avions donc un moyen raisonnable d’évaluer la solution testée. Cependant, nous ne sommes pas encore au point avec cette configuration technique et nous devons simplement réessayer. »
« Il n’y a pas beaucoup de projets d’ingénierie qui fonctionnent parfaitement du premier coup, nous devons donc travailler un peu plus. »
Le but des arches est de réduire les projections surtout au niveau des roues, afin d’améliorer la visibilité de 50 % environ. Mais l’aileron arrière ou le diffuseur projettent également beaucoup d’eau.
« Nous n’avons manifestement pas confirmé le concept, mais je ne pense pas que cela suffise pour dire que cela ne fonctionne pas. Nous devons travailler un peu plus. »
« L’élément critique est la quantité d’eau extraite de la piste par le diffuseur et la quantité d’eau projetée par les roues. »
« Nous prévoyons une réduction d’environ de moitié des projections, mais nous ne pensons pas que cela va tout éliminer. »
« S’occuper du diffuseur serait beaucoup plus problématique car il s’agit essentiellement d’un problème inhérent aux diffuseurs. »
« Mais dans l’ensemble, les voitures sont moins touchées par ce problème et je suis donc optimiste, ce qui indique que nous avons une chance. Mais tant que nous ne l’aurons pas quantifié correctement, nous devrons poursuivre le programme de recherche et de développement. »
Avec ces arches, les F1 seront aussi naturellement moins efficaces aérodynamiquement, mais cela inquiète encore très peu Tombazis.
« La perte d’appui aérodynamique est relativement facile à quantifier, mais ce que nous n’avons pas assez bien compris, c’est la conception de base. »
Spa 2021 dans toutes les têtes
Les arches, si elles fonctionnent, permettront d’améliorer la sécurité en F1 sous la pluie - on sait que le principal problème auquel font face les pilotes quand il pleut, c’est moins la tenue des Pirelli que la visibilité.
Mais il y a aussi un enjeu auprès des promoteurs de courses et des droits TV : il s’agit d’éviter une nouvelle farce du type Spa 2021. Un objectif que Tombazis a très bien en tête.
« Nous sommes totalement déterminés à faire fonctionner ce système car nous pensons que tôt ou tard, il fera la différence entre une course annulée et une course qui a lieu. »
« Si, au cours de sa durée de vie, ce système permet de sauver une fois une course et les centaines de milliers de personnes qui souffrent d’une situation comme celle de Spa en 2021, je pense que le jeu en vaut la chandelle. »
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