La FIA s’emmêle les pinceaux pour justifier la pénalité de Gasly
Un mot au centre des débats
Le ‘let them race’ était censé le plus possible s’appliquer aux « incidents du premier tour » en F1 depuis au moins deux ans : pourquoi donc Pierre Gasly a-t-il été pénalisé en Turquie, au départ, pour avoir percuté l’Alpine de Fernando Alonso ? Même l’Espagnol a jugé que la sanction de 5 secondes infligée au Français était un peu dure.
Y aurait-il un nouveau problème de constance à la FIA ? Non selon Michael Masi, le directeur de course.
En effet selon lui, quand un pilote est « totalement » à blâmer (et non « de manière prédominante », autre expression courante chez les commissaires), la tolérance due à la nature des premiers tours s’arrête. C’est d’ailleurs aussi pourquoi Fernando Alonso a été sanctionné sur son accrochage avec Mick Schumacher.
A Imola par exemple, Lewis Hamilton avait été forcé par Max Verstappen à sortir de la piste au premier virage ; mais le Néerlandais n’était pas « totalement » en faute selon les commissaires.
Mais le croustillant de l’affaire commence ici : le communiqué officiel de la FIA précisait cependant bien dans un premier temps que Gasly était de « manière prédominante » en cause… Avant que la FIA n’envoie une version corrigée, pour changer « de manière prédominante » par « entièrement ».
Il y a de l’hésitation dans l’air ! Fernando Alonso qui avait récemment dénoncé que les décisions de la FIA n’étaient « pas les mêmes » selon qu’un pilote était britannique ou non, va avoir du grain à moudre…
Ecoutons donc les précisions de Michael Masi, le directeur de course de la FIA… Cela ressemble-t-il à une justification a posteriori ?
« Pour faciliter l’interprétation, dans l’intérêt de tous, si quelqu’un est entièrement à blâmer au premier tour, il y aura une pénalité. »
« S’il faut être deux pour danser le tango et que quelqu’un est de manière prédominante responsable, alors il est probable qu’au premier tour il n’y aura pas de pénalité - ou s’il y a plus que deux voitures impliquées. »
« Mais si c’est clair, alors il y aura une pénalité. »
« L’une des choses si nous revenons au début de l’année » poursuit Masi, « si vous vous souvenez, avant le premier événement, c’est que suite à des discussions avec les pilotes et les équipes, nous avons dû réduire un peu les principes du let them race en général. Les commissaires ont déterminé que Pierre était entièrement responsable de l’incident. Et en conséquence, une pénalité de cinq secondes a été imposée. »
Pourtant Pierre Gasly s’est défendu rapidement à la radio, estimant avoir été pris en sandwich entre Alonso et la Red Bull de Sergio Pérez – il n’avait donc pas le choix.
Mais pour les commissaires et Masi, Gasly avait encore de l’espace à ses côtés et son excuse n’était pas recevable.
« Il convient également de souligner que les commissaires ne considèrent pas cet incident comme un contact inévitable entre deux voitures au premier tour, car GAS n’était pas pris en sandwich entre deux voitures lorsqu’il a touché la voiture d’ALO » précise la décision officielle de la FIA.
Quant à Masi, il conclut ainsi : « C’est l’une des raisons pour lesquelles il a fallu un peu plus de temps au départ pour regarder de plus près, parce que Sergio était évidemment à l’intérieur, mais une fois que tout était clair avec toutes les images et tout ce qui était disponible, les commissaires ont déterminé que c’était une pénalité de cinq secondes. »
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