La FIA enquête sur le t-shirt de Hamilton, mais peut-elle le punir ?
Le Britannique n’enfreint aucune règle de la F1
La FIA réfléchit à enquêter sur Lewis Hamilton pour avoir porté un t-shirt à message jugé politique sur me podium du Grand Prix de Toscane. Le Britannique arborait en effet un haut avec le message "Arrêtez les policiers qui ont tué Breonna Taylor".
Breonna Taylor est une afro-américaine qui a été tuée dans son sommeil par la police lors d’une intervention ayant dégénéré, les officiers ayant entamé une perquisition en forçant le domicile de Taylor et de son compagnon, qui a répliqué avec une arme à feu possédée légalement.
Dans l’échange de coups de feu, Breonna Taylor a été tuée de dix balles de pistolet, et son nom est depuis devenu un des symboles de la lutte contre les violences policières aux Etats-Unis, à l’image de George Floyd ou Trayvon Martin.
Mercedes a soutenu son pilote sur les réseaux sociaux, d’abord en relayant les images de son t-shirt sur le podium tout en le soutenant, puis en le défendant face aux commentaires.
"Nous n’amenons pas la politique en F1, ce sont des problèmes liés aux Droits de l’Homme que nous essayons de souligner et de mettre en lumière. Il y a une grande différence" a déclaré l’équipe sur Twitter.
Le Code Sportif de la FIA cité ?
Mais la FIA ne semble pas décidée à l’entendre ainsi et réfléchit à enquêter sur Lewis Hamilton pour avoir affiché ce message. La FIA pourrait alors se baser sur l’Article 10.6.2 du Code Sportif International, qui dit ceci :
"Il n’est pas permis aux Concurrents participant à des Compétitions Internationales d’apposer sur leurs Automobiles de la publicité de nature politique ou religieuse ou de nature à nuire aux intérêts de la FIA."
Toutefois, comme le message Black Lives Matter qu’il défend depuis le début de saison, Hamilton n’a pas porté de message politique sur sa voiture, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit dans l’article 10.6.2. Celui-ci est en effet situé au sein de l’article 10.6, nommé "Publicité sur les automobiles".
Dès lors, il semble dur de sanctionner Hamilton pour un message diffusé sur un t-shirt, qui ne prend aucunement parti et ne s’inscrit pas dans le cadre d’une publicité à message politique.
On se souvient d’ailleurs qu’en 1995, Gerhard Berger avait porté un casque avec l’inscription "Pas de guerre dans le Monde". Certes, le message était bien moins accusateur que celui de Hamilton, mais il n’y avait pourtant pas eu de représailles de la fédération.
La crédibilité de "We Race As One" en jeu ?
On comprend l’inquiétude de la FIA, qui sait qu’elle s’expose à devoir laisser les pilotes communiquer des messages à tendance politique, et devoir trouver la limite à ne pas franchir pour que lesdits messages ne viennent pas interférer avec sa crédibilité.
Le message de Hamilton, s’il est accusateur, trouve un écho énorme outre-Atlantique et relate des faits qui ont choqué l’opinion publique, ce qui ne risque pas de porter atteinte à l’image de la F1 en tant que produit, via un de ses compétiteurs.
Mais si l’idée venait à un autre pilote d’afficher des messages à tendance politique mais à caractère social dont le fond est plus controversé, la FIA et la F1 se devraient alors d’agir en allant à l’encontre de la liberté pourtant laisser à Hamilton.
Une liberté qui a en plus été mise en avant pour le message End Racism, qui se traduit chaque dimanche par un moment de silence pour promouvoir la diversité et lutter contre le racisme. Treize des 20 pilotes s’agenouillent, mais la F1 a été très claire quant au fait que chacun était libre d’exprimer cela comme il le souhaite.
Mais c’est justement si elle venait à priver Hamilton de cette liberté de parole sur des sujets sensibles, mais qui ne dérogent à aucune règle du Code Sportif International ou du Règlement Sportif de la F1, que la FIA s’exposerait à des critiques bien plus importantes, et afficherait un comportement allant à l’encontre de la tendance de cette année.
En effet, le hashtag #WeRaceAsOne, soit "nous courons en ne faisant qu’un", est utilisé sur la voiture de sécurité, sur les affichages des circuits, et sur l’ensemble des monoplaces qui disputent le championnat. Prôner une telle unité semblerait de facto hypocrite si la FIA venait à sanctionner un pilote qui a réussi à unir l’ensemble du peloton contre le racisme, alors que celui-ci continue à dénoncer ce problème de société.
Mise à jour 12h15 : La FIA a annoncé qu’elle ne lancerait pas d’enquête sur Lewis Hamilton à ce sujet, puisque la fédération n’a reçu aucune plainte au sujet du t-shirt porté par le sextuple champion du monde.
En revanche, il est probable que des directives plus précises soient données sur les cérémonies d’avant-course et d’après-course, et le port de tels messages pourrait être banni.
En revanche, les t-shirts ’End Racism’ portés par les 19 pilotes lors de l’avant-course, et celui ’Black Lives Matter’ qu’arbore Hamilton ne devraient pas être interdits. Ils pourront être portés avant la course, comme c’est le cas depuis le GP d’Autriche.
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