La F1 va refaire des tests d’arches de roues pour la pluie

Afin de mieux identifier la nature du problème des projections

Par Emmanuel Touzot

8 décembre 2023 - 14:41

La F1 va faire de nouveaux tests sur les arches de roue qui doivent permettre de réduire les projections d’eau sur piste mouillée. Nikolas Tombazis, le directeur technique de la FIA au niveau monoplaces, a expliqué qu’un nouvel essai aurait lieu au mois de mai avec une deuxième itération, après un test non concluant.

"Il est évident que pour ces tests, nous recevons le soutien des équipes qui effectuent le travail, nous n’avons pas de voitures nous-mêmes" rappelle Tombazis. "Le travail prévu devait avoir lieu vers le début du mois de novembre, mais la disponibilité des pièces et la capacité de production des équipes impliquées signifiaient qu’elles auraient dû sous traiter."

"Cela aurait été très coûteux. Ils ont donc demandé s’ils pouvaient retarder le test jusqu’au printemps afin de réduire les coûts. Nous avons pensé que c’était judicieux. D’un point de vue technique, nous aurions préféré l’avoir déjà fait, bien sûr, si ce n’était pas trop cher."

Tombazis explique que la FIA cherche encore à savoir si les projections viennent bien des roues, et explique pourquoi le premier test n’a pas été concluant : "Les arches étaient trop petites et ne couvraient pas suffisamment les roues. Nous avons estimé que cela ne répondait donc pas vraiment à la question de savoir s’il s’agissait d’un remède ou non."

"Ce dont nous doutons encore, c’est de la proportion qui est due au diffuseur général et à l’aspiration de l’eau de la piste, ce qui est quelque chose que ce dispositif ne peut manifestement pas résoudre, et de la proportion qui est due aux roues."

"Nous savons que ces deux facteurs sont significatifs, et il est clair que nous ne sommes pas là pour tout résoudre. Nous savons qu’il y aura toujours des problèmes de visibilité, mais nous devons voir quel pourcentage nous pouvons résoudre en recouvrant complètement les roues. Si nous constatons qu’il s’agit d’un progrès tangible, nous l’optimiserons."

"Ce que nous testerons en mai n’est donc pas la solution finale. Il s’agit d’une sorte de collecte d’informations pour voir si c’est vraiment la bonne voie. Sinon, si le test ne se passe pas bien, au printemps, nous pourrions abandonner cette voie et nous devrons alors repenser à ce qu’il faut faire."

L’inquiétude que le diffuseur soit la source

En revanche, la FIA n’a pas encore identifié si le problème vient majoritairement des roues ou du diffuseur, ce qui rendrait difficile une modification : "Il serait trop compliqué de le faire dans le cadre de la réglementation, avec des voitures qui ont la même configuration sur le sec et qui doivent être modifiées sur le mouillé. "

"Si nous concluons que le principal facteur est le diffuseur, je pense que la direction que prend le règlement 2026 permettra d’améliorer les choses. Mais deuxièmement, nous pourrons alors concentrer une partie du travail sur ce point et voir ce que nous pouvons faire de plus."

L’ingénieur précise qu’il sera impossible d’agir sur le diffuseur lui-même s’il est incriminé : "Il est un peu difficile de placer des choses à cet endroit et de ne pas perdre de l’appui aérodynamique. L’un des défis est de ne pas perdre trop d’appui. C’est donc un peu un compromis."

"Cette idée a été proposée, mais si vous mettez quelque chose dans cette zone, vous perdrez de l’appui aérodynamique. Et si vous perdez quelque chose comme la moitié de la force portante de la voiture, les pilotes se retrouvent soudain face à une voiture qui a très peu d’adhérence. Dans ce cas, êtes-vous plus en sécurité ou non ?"