La F1 se réjouit d’avoir convaincu sur les carburants de synthèse

"Les pétroliers se sont ralliés à nous" selon Symonds

Par Emmanuel Touzot

7 janvier 2022 - 11:44
La F1 se réjouit d'avoir convaincu

La F1 devrait adopter en 2026 des carburants de synthèse pour limiter les émissions polluantes, alors qu’elle utilisera dès 2022 du carburant E10.

Pat Symonds, un des responsables techniques de la Formule 1, explique que la discipline veut s’affranchir de sa réputation de sport polluant, et qu’elle veut un rôle dans le changement climatique.

"Nous avons dû nous fixer des objectifs assez difficiles à atteindre car nous sommes un sport très public, et c’est un peu une arme à double tranchant" a déclaré Symonds à Blackbook Motorsport.

"Je suis assez contrarié quand je vois qu’on dit que la Formule 1 est un gouffre à essence. Et on le voit très souvent dans la presse populaire, alors qu’en réalité, nous sommes tout sauf ça."

"La durabilité environnementale n’est pas seulement importante pour la Formule 1, elle l’est pour tout le monde. Nous ne débattons plus du changement climatique, ce débat est terminé depuis de nombreuses années."

"Le débat est maintenant de savoir comment s’assurer que nous contribuons à la réduction du changement climatique, que nous contribuons aux technologies qui aideront notre planète."

Convaincre les pétroliers n’a pas été facile

Symonds explique que lors des premiers débats autour des carburants de synthèse, les géants pétroliers qui fournissent leurs carburants aux équipes n’étaient pas enclins à se lancer dans le projet.

Mais avec les débats autour de l’écologie, qui incluent le recul inéluctable de la voiture thermique face à la propulsion électrique, ils sont désormais intéressés par des versions moins sales de leurs produits.

"Lorsque j’ai commencé ce projet, probablement au début ou au cours de l’année 2018, j’ai eu un peu de travail sur les bras en essayant de persuader certaines personnes que c’était quelque chose qui pouvait être fait et quelque chose que nous devions faire."

"Je dirais même qu’avec certaines des compagnies pétrolières, il y avait une certaine réticence. Mais ce qui a été vraiment instructif, ce qui a été vraiment gratifiant, c’est que depuis que nous en parlons, les pétroliers se sont ralliés à nous."

"Maintenant, nous voyons nos sponsors et nos partenaires, ils veulent de la durabilité. C’est important pour eux. Et il est particulièrement gratifiant de voir que les compagnies pétrolières sont également de la partie."

"Comme vous le savez, nous avons un partenaire mondial, Aramco, qui joue un rôle essentiel dans ce programme. Il s’agit de la plus grande compagnie pétrolière du monde qui investit des ressources considérables dans un programme comme la Formule 1."

La F1 peut aussi faire avancer l’électrification

Symonds n’est pas convaincu que l’électrification complète des voitures soit pertinente, notamment en termes de mobilité, mais surtout à l’échelle de la F1. Le Britannique prône des solutions multiples, et admet que la Formule 1 a un rôle à jouer à ce niveau.

"Je ne suis pas totalement convaincu que l’électrification soit la seule réponse. C’est une partie très, très importante de la réponse, il n’y a aucun doute là-dessus, et je pense que c’est probablement la réponse idéale dans un environnement urbain."

"Mais je pense que nous insisterons toujours sur le fait que ce n’est pas la seule réponse. Un avenir à faible émission de carbone comporte de nombreux aspects et nous devons nous engager pleinement dans ces aspects. Peu importe ce qu’ils sont, nous devons simplement en faire partie."

"Nous allons certainement accroître notre hybridation. Notre prochaine formule ne sera peut-être pas exactement 50-50 entre le moteur à combustion interne et l’énergie électrique, mais elle n’en sera certainement pas loin. Et en nous engageant dans ce secteur de la technologie, nous le ferons avancer."

F1 - FOM - Liberty Media

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