La F1 ‘restera comme une expérience hyperdésagréable’ pour Bourdais

Il s’exprime sur le sort réservé à Pierre Gasly

Par Alexandre C.

25 avril 2020 - 10:33
La F1 ‘restera comme une expérience (…)

A l’image d’un autre Français avant lui – Pierre Gasly – Sébastien Bourdais a expérimenté par lui-même la dureté de la filière Red Bull et du Docteur Marko. Malgré des performances encourageantes par moments, Bourdais avait en effet été remercié, en pleine saison, par Toro Rosso. De même, après avoir longtemps promis à Pierre Gasly que son baquet était assuré jusqu’à la fin de la saison, Red Bull avait finalement décidé de rétrograder Pierre Gasly chez Toro Rosso l’an dernier.

Le sort réservé à Pierre Gasly a-t-il évoqué des souvenirs personnels à Sébastien Bourdais ?

« La différence avec Pierre, c’est que lui est un produit Red Bull » a-t-il commenté pour Canal +. « En général, leurs purs produits ne sont pas forcément traités de la même façon que je ne l’avais pu être. Je m’étais retrouvé dans un système où c’étaient Berger et Nicolas Todt qui m’avaient mis dans la voiture ; dès que Berger est parti, je me suis retrouvé comme un cheveu sur la soupe, et plutôt indésirable. »

« Le plus gros problème aujourd’hui, pour les pilotes en F1…c’est que les pilotes ont besoin d’avoir une voiture qui réponde d’une certaine façon. Clairement, Pierre ne semblait pas du tout aussi à l’aise dans la voiture que Max Verstappen. Ce n’est pas un problème de talent, c’est un problème d’adaptabilité. Aujourd’hui en F1, ils n’ont pas besoin de pilotes qui leur disent comment doit être la voiture, de faire des modifs en ce sens ; ils ont juste besoin, d’un pilote conduisant la voiture qui sort de la soufflerie. Ils disent au pilote : "c’est à toi de t’adapter à la voiture". »

« Clairement à ce niveau-là, Max Verstappen est meilleur ; cela ne veut pas dire qu’il aurait été plus rapide dans une voiture où Pierre aurait été à l’aise ; mais on ne rentre plus trop dans ce genre de considérations. Les voitures sont très très peu modifiables, c’était déjà le cas à mon époque, et je pense que ça n’a pas du tout pu s’arranger. »

Quel bilan tire aujourd’hui Bourdais de son expérience avec Toro Rosso ? De la frustration, de la déception, ou des regrets ?

« Pas de regrets, pas du tout. J’aurais regretté toute ma carrière de ne pas avoir tenté. Maintenant, c’est sûr que si j’avais su comment ça se passerait, je me serais probablement évité cette expérience désagréable. Mais je me suis aussi prouvé, si besoin était, que j’étais capable d’aller très vite même en F1. Le problème, c’est que la fenêtre opérationnelle était hyper limitée. »

« Cela restera comme une expérience hyper désagréable. Car être tenu responsable d’un manque de performance ou de résultats, quand la voiture est absolument ingérable pour ton style de pilotage, et effectivement par moments je suis limité, au niveau du comportement de la voiture. Cela fait partie du jeu. Il y a eu de belles choses, mais le problème, c’est qu’à chaque fois qu’il y a eu des opportunités, des belles choses qui se laissaient entrevoir – la première course où on était 4e [mais à deux tours de la fin, le moteur de la Toro Rosso lâche]… »

« Cela a juste été une succession de déconvenues et de déceptions, c’est sûr que la frustration était palpable. Il y a quand même eu le meilleur temps en Q1 à Spa, des moments où je surnageais. Cela ne restera pas comme un bon souvenir, mais au moins je sais. Mieux vaut des remords que des regrets. »

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