La F1 et la MotoGP sur un même week-end : tentant mais complexe
Le rachat de Liberty ouvre de nouvelles opportunités
Liberty Media doit danser sur un fil depuis le rachat de la MotoGP : pour amadouer les autorités européennes anti-concurentielles, les Américains ont assuré qu’il n’y aurait pas de synergie (ou pas trop…) entre la F1 et la MotoGP.
Pourtant, il serait logique que Liberty Media tire profit de ce rachat – par exemple en organisant un week-end commun F1-Moto. Les deux disciplines partagent aujourd’hui les circuits de Silverstone, Barcelone, du Red Bull Ring et de Lusail au Qatar. Ainsi que le circuit des Amériques à Austin.
Bobby Epstein, le promoteur du COTA au Texas, serait-il très intéressé à l’idée d’accueillir, sur un même week-end, la F1 et la MotoGP ? Ne serait-ce que pour faire grimper la popularité des deux roues aux USA, encore modeste ?
Pour lui, sur le papier, les choses semblent plus complexes que prévu…
« Il y a des complications qui vont au-delà de ce qui nous semble évident. »
« Les premières qui me viennent à l’esprit sont les aspects physiques, mais du point de vue de l’activation des sponsors… ces sports apportent tous deux différents sponsors, différentes activations et différents manufacturiers. De ce point de vue, nous serions débordés. »
« De plus, il faudrait procéder à de nombreux changements de signalisation sur la piste, et le centre des médias serait un peu trop encombré. Mais c’est possible. Je ne sais pas si c’est probable. »
Pour autant, Epstein trouve la perspective de croiser, sur le même week-end, F1 et Moto, très attirante. Afin d’attirer la lumière sur une discipline encore snobée par les Américains en bonne part...
« Nous sommes très enthousiastes, probablement plus que quiconque, je pense que la MotoGP est venue aux États-Unis et n’a pas vraiment fait l’objet d’une grande attention, et une fois que la course est finie… c’est en quelque sorte la fin (de la présence de la Moto aux USA) - c’est tout ce que vous entendez pendant les 51 semaines suivantes. Ce serait donc fantastique de ne pas être le seul porte-drapeau du MotoGP aux États-Unis (avec la F1) et de soutenir cette série pour laquelle nous nous sommes engagés depuis 12 ans et en laquelle nous croyons vraiment. »
« C’est une compétition fantastique qui ne demande qu’à être découverte par le plus grand nombre. J’espère donc que nous serons l’un des plus grands bénéficiaires de ce rachat du sport. »
« Je ne pense pas qu’ils (Liberty Media) doivent changer le sport du tout au tout, ils doivent juste se concentrer sur le fait de le mettre un peu plus en lumière et de lui donner de la visibilité. »
Liberty Media, comme pour la F1, entend développer la MotoGP prioritairement aux États-Unis.
Y aurait-il donc de la place pour une ou deux courses supplémentaires aux USA dans le calendrier Moto ? Pour Epstein, qui craint pour son beurre bien sûr, ce n’est pas encore le cas !
« Cela dépend simplement du nombre de fans. Pour l’instant, il y a assez de fans pour une course, et même cela n’est pas une vente à guichets fermés. Les fans adorent venir, mais il n’y a pas assez de gens qui connaissent ce sport. Cela nous amène directement à la question suivante : pouvez-vous faire en sorte que plus de gens aux États-Unis soient exposés à ce sport ? Pour l’instant, il n’y a pas assez de fans pour plus d’une course. »
Epstein espère plutôt que Liberty Media fera croître la MotoGP grâce à sa force de frappe marketing et médiatique...
« Qu’il s’agisse d’un accord de diffusion directe ou par le biais de la télévision, de l’Internet ou des réseaux sociaux, tout ce que vous faites pour promouvoir quelque chose, je pense qu’ils ont les canaux nécessaires. Et je pense qu’ils en ont la capacité. »
« Je ne pense pas qu’ils soient simplement un investisseur dans la MotoGP, ce qui serait très différent pour eux. Je pense qu’ils disposent d’un empire médiatique. »
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