La F1 aura moins de GP en Europe, plus en Asie et dans les pays du Golfe

Domenicali se justifie aussi sur l’Arabie saoudite

Par Franck Drui

23 juillet 2021 - 18:18
La F1 aura moins de GP en Europe, (...)

Initialement, en reprenant la Formule 1, Liberty Media visait un objectif de 25 courses à moyen terme. D’ores et déjà cette année, malgré le contexte pandémique, l’objectif idéal reste d’organiser 23 courses – et l’an prochain il y en aura peut-être 24 avec Miami.

Or plusieurs équipes comme Haas mettent en garde contre la prolifération des triple-headers, jugés trop éreintants pour le personnel. Stefano Domenicali semble avoir aujourd’hui entendu leurs critiques : il enterre plus ou moins l’objectif de 25 Grands Prix pour se concentrer sur 23 « seulement ».

« Je pense que 23 courses est une quantité stable, bien qu’il y ait une disposition dans les Accords Concorde pour en avoir plus. »

Pour autant la distribution géographique des Grands Prix devrait varier : en clair, Stefano Domenicali annonce moins de Grands Prix en Europe et plus aux USA et en Asie. Mais ne risque-t-il pas de décevoir les fans traditionnels du sport ?

« Alors combien en voulons-nous en Europe, en Amérique, au Moyen-Orient, en Asie et en Extrême-Orient ? Je vois moins de GP en Europe, plus aux États-Unis et plus au Moyen-Orient et en Asie. »

« C’est quelque chose qui fait partie de l’évolution d’une entreprise, et c’est un divertissement. Bien sûr, nous sommes conscients de l’importance de la tradition, qui vous donne les ingrédients pour l’avenir. Mais si vous vivez dans la tradition, vous ne vivrez pas longtemps. Nous devons construire des fondations pour l’avenir. »

« Ces endroits traditionnels comprennent que le monde change. Monza, pour vous donner un exemple, est unique, mais Monza doit aussi investir dans l’avenir. Les gens qui y vont le méritent. Vous devez grandir, vous devez réagir. La pression positive que les nouveaux arrivants exercent sur le système est formidable. »

L’Arabie saoudite : Stefano Domenicali se justifie

Un symbole du déplacement géographique de la F1 est l’organisation d’un Grand Prix en fin d’année en Arabie saoudite, à Djeddah. Pour autant le circuit semble loin d’être prêt à temps, des travaux de terrassement étant encore en cours. Stefano Domenicali est-il inquiet ?

« N’oubliez pas que l’une des choses que la F1 peut faire est de mettre la bonne pression. Je suis en F1 depuis près de 30 ans et je me souviens qu’en arrivant sur un nouveau site, je me disais : "Il n’y a aucune chance que vous y arriviez."... Je me souviens être arrivé en Corée et avoir dit : "Vous êtes sûr, nous avons une course dans trois jours ?". Il y a une grosse pression. Mais nous comptons sur le fait que le pays hôte ou l’organisateur sait à quel point c’est important - ils connaissent les enjeux si on les voit ne pas être capables de le faire. À condition qu’ils le fassent de la bonne manière. »

L’Arabie saoudite inquiète pour une deuxième raison : alors que la F1 promeut l’égalité, et la tolérance, comment ne pas voir l’organisation d’une course dans le Royaume wahhabite comme contradictoire ? La F1 se soucie-t-elle vraiment des droits humains selon Stefano Domenicali ?

« En tant qu’entité, nous nous en soucions avec « We Race As One » - regardez comment la F1 a adopté cette idée. Nous croyons qu’il faut aller dans certains pays qui montrent qu’ils veulent changer à l’avenir. La F1 braque bien sûr le regard sur l’évolution de certaines valeurs, car ces événements seront beaucoup regardés. Nous ne voulons pas être impliqués dans la politique. Nous utilisons le sport automobile pour accélérer leur désir de changement, même s’il serait totalement faux de prétendre qu’une culture qui existe depuis des milliers d’années peut changer du jour au lendemain. La F1 les aidera à se concentrer sur un changement positif, même si vous vous concentrez toujours sur le sport. L’argent fait partie du business, mais il ne s’agit pas seulement d’argent. »

« Les droits de l’homme font partie de notre agenda ; ils sont inscrits dans les accords de la FIA. Au lieu de parler des aspects négatifs, nous devrions discuter des aspects positifs que la F1 peut faire évoluer. »

F1 - FOM - Liberty Media

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