La corrélation, cet atout décisif dans le développement d’une F1

Smedley en dit plus à ce sujet

Par Alexandre C.

24 février 2019 - 15:51
La corrélation, cet atout décisif (...)

Ancien ingénieur chez Ferrari et Williams, Rob Smedley est maintenant consultant et expert technique pour Liberty Media. Il a, plus précisément, un rôle de communiquant auprès du grand public, afin d’expliquer les détails techniques et les prouesses technologiques de la F1, dans le but de renforcer l’image de la discipline.

C’est dans ce contexte que Smedley en a dit plus aujourd’hui sur un élément-clef des essais de Barcelone actuellement en cours : la corrélation entre les données du simulateur et la piste.

« La corrélation, pour le dire simplement, c’est quand vous essayez de faire en sorte que les données que vous mesurez sur la voiture concordent avec les données de votre simulateur. »

« Si c’est le cas, alors vous savez que votre développement, ou votre environnement de simulation, est bon, et que vous pouvez l’utiliser pour développer la voiture. Un environnement de simulation coûte bien moins d’argent et est beaucoup plus efficient pour développer une voiture. Vous saurez ainsi qu’une pièce vous ayant profité dans votre simulateur, vous profitera sur piste réelle. »

« Quand des équipes ont des problèmes, c’est quand leur développement ou leur environnement de simulation – donc la CFD (Computational Fluid Dynamics, simulation sur ordinateur) – ou leur soufflerie – ne décrivent pas bien ce qui arrive dans la réalité (même si en fait, aucune soufflerie n’est corrélée à 100 %). Alors, vous avez un problème… et vous essayez de comprendre d’où il vient. »

« C’est ce qui vous fait le plus mal au derrière, honnêtement. C’est une question de dur labeur. Au lieu de consacrer toute votre énergie dans le développement pour trouver du temps dans la voiture, vous consacrez toute votre ingénierie et vos talents de développement à comprendre d’où provient ce défaut de corrélation. »

Ce défaut de corrélation avait touché plusieurs équipes par le passé, comme McLaren ou Red Bull.

« Dans ce cas » poursuit Smedley « vous n’avez pas seulement une voiture qui ne répond pas comme vous vous y attendez. Vous prenez de plus en plus de retard dans votre développement, parce que votre équipe rivale a une voiture dont l’environnement de simulation fonctionne. Elle ne va pas seulement être plus rapide que vous, mais aussi passer plus de temps dans le développement. Donc vous aurez une voiture plus lente et vous devrez toujours comprendre votre défaut de corrélation. »

« Il faudra passer par beaucoup de tests pour comprendre ce qui ne va pas. Et finalement vous découvrirez d’où provient ce défaut. Ensuite, il faut soit corriger les défauts qui sont sur la vraie voiture, soit corriger votre environnement de simulation – parfois, on ne sait pas avec exactitude qui est le fautif ! Donc en F1, ça vous tue, pour être honnête. »

F1 - FOM - Liberty Media

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