La colère des pilotes de F1 : ’On avait parlé des grues au briefing’

La présence d’un tel engin en piste n’est "pas négociable"

Par Emmanuel Touzot

10 octobre 2022 - 09:55
La colère des pilotes de F1 : 'On

Les pilotes ont continué à s’énerver, dimanche après la course à Suzuka, du fait qu’une grue ait pu être envoyée en piste lors de l’accident de Carlos Sainz, ce qui a conduit à des situations très dangereuses.

Alex Albon et d’autres révèlent que ce problème avait, en plus, été abordé au briefing des pilotes, car la situation s’était déjà présentée à Singapour, dans des conditions piégeuses. D’où le fait que les pilotes comprennent encore moins les raisons à cette entrée en piste peu réfléchie.

"Nous en avons déjà parlé parce que c’est déjà un peu arrivé à Singapour en fait" a déclaré Albon. "Je crois que Seb a soulevé la question lors du briefing des pilotes en début de semaine, je ne sais pas si cela s’est reproduit."

"Nous savons ce qui s’est passé, nous ne voulons pas parler d’il y a quelques années, mais nous sommes dans une position où c’est vraiment dangereux, et je pense que les gens ne le réalisent pas. La FIA va discuter pour la prochaine course de la raison pour laquelle cette grue de récupération était sur le circuit."

Daniel Ricciardo confirme que le sujet a été abordé au briefing des pilotes : "Évidemment, nous n’avons pas à revenir sur 2014, mais nous savons tous qu’après cela, c’était juste non négociable. Vous ne pouvez pas avoir de grue sur la piste quand nous y sommes."

"Peu importe à quel point nous allons lentement, nous ne pouvons pas avoir ça. Nous avons exprimé notre point de vue sur le fait que nous ne voulons jamais voir cela se produire, c’était la semaine dernière, venir ici une semaine plus tard étant donné les circonstances et l’histoire bien sûr, c’est assez décevant."

Les directeurs du GPDA veulent parler à la FIA

George Russell, qui est actuellement un des directeurs du GPDA, a également déclaré que la FIA avait des explications à fournir : "Nous allons tous parler à la FIA. À notre avis, c’est assez simple : pas de tracteurs sur la piste."

"Et si vous avez besoin d’un tracteur sur la piste, mettez un drapeau rouge. Nous avons parlé un peu dans le briefing cette semaine parce qu’il y avait un tracteur à Singapour avec [Yuki] Tsunoda pendant une voiture de sécurité et c’était à un point de transition vers les slicks."

Sebastian Vettel, également directeur du GPDA, s’est lui aussi exprimé sur l’incident à plusieurs reprises : "Je pense que nous devons juste comprendre que c’était l’un de ces jours étranges où les choses auraient pu mal tourner et où quelqu’un pourrait en payer le prix."

"Un commissaire, un pilote dans la voiture, même la plus petite blessure est inutile, mais nous avons eu une scène dramatique il y a huit ans, donc c’était beaucoup trop proche pour en avoir une répétition ici."

"J’ai aussi eu peur car j’arrivais avec assez de vitesse pour que les choses puissent mal tourner. Dès que vous passez sous régime de Safety Car, vous devez vous occuper des pneus et les faire chauffer."

"On ne voit rien, en caméra embarquée, vous voyez bien mieux que nous voyons. Ce n’est pas acceptable, nous en avons parlé lors d’un briefing, les véhicules de récupération ne devraient jamais être sur la piste quand nous le sommes."

La décision de lancer la course remise en question

Albon, qui a abandonné après un contact juste avant l’accident de Sainz, s’interroge aussi de la procédure de départ maintenue dans des conditions de visibilité désastreuses : "Je ne comprends pas vraiment pourquoi nous avons fait la course, nous pouvions voir peut-être 10 mètres devant nous, tout au plus."

"Avec les voitures à l’arrière, nous faisions un peu de flipper parce que nous ne pouvions pas voir le bord de la piste, donc nous allions juste de gauche à droite, de gauche à droite dans les lignes droites, sans vraiment savoir où était la piste."

"Et oui, c’est ce qui m’est arrivé. Je ne voyais pas où j’étais sur la piste et j’ai touché une autre voiture que, bien sûr, je n’ai pas vue non plus. Donc c’est délicat mais c’est comme ça."

Fernando Alonso abonde en son sens, puisqu’il révèle ne rien avoir vu en bord de piste quand il passait à côté des lieux de l’accident : "Il n’y avait aucune visibilité. Derrière la voiture de sécurité, je n’ai pas vu le tracteur ou Carlos."

"C’est le point le plus négatif de la course. Nous sommes ici pour aider la FIA mais après 2014, nous avons convenu que cela ne se reproduirait plus jamais et c’est arrivé ici, donc nous devons travailler ensemble pour nous assurer que c’est la dernière, dernière, dernière fois."

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