L’intelligence artificielle, une révolution aussi pour la F1 ?
Vowles évoque la percée de l’analyse des données
La révolution de l’intelligence artificielle générative, avec des logiciels comme Chat GPT, aura des répercussions aussi bien sûr dans le monde ultra-connecté de la F1.
« L’intelligence artificielle a une place en F1 » a par exemple estimé James Vowles, le patron de Williams.
Et Vowles de donner un exemple précis : étant donné qu’une voiture produit des gigas de données par course, l’intelligence artificielle sera très utile pour analyser bien plus rapidement ces données et en tirer des conclusions pour les réglages, la fenêtre de fonctionnement de la voiture, etc.
« Nous n’avons pas peur, bien au contraire. »
« Ce voyage ne fait que commencer, et je pense qu’il y a encore beaucoup à venir. »
« Une voiture produit 70 000 canaux de données en direct. Mais nous les étudions de la même manière que lorsque j’ai commencé dans ce sport il y a une vingtaine d’années. »
« Les données apparaissent à l’écran sous forme de lignes gribouillées, et vous les examinez pour trouver des schémas. La différence, c’est qu’il n’y a plus 32 chaînes mais des centaines. Même avec toutes les ressources dont nous disposons, il est impossible de tout passer en revue. »
« Une bien meilleure façon de procéder consiste à utiliser l’apprentissage automatique (machine learning) ou les méthodologies de la science des données, afin de comparer les données avec la simulation et de déterminer des choses comme : "en fait, il s’agit d’une valeur aberrante à cet égard", ou "il s’agit d’un modèle qui correspond à ce que nous devons faire". »
Le facteur humain n’aurait-il alors plus grande importance en F1 ? Ce n’est bien sûr pas dans l’intérêt commercial du sport.
Pour James Vowles, le développement de l’intelligence artificielle s’accompagnera plutôt d’un renforcement de l’intelligence émotionnelle. Le facteur humain restera très important dans toute organisation, dans tout Grand Prix.
« Vous avez dans cette organisation 800 personnes - vous devez établir un lien avec chacune d’entre elles, parce que tout le monde doit pointer dans la bonne direction. Il ne s’agit donc plus d’intelligence, comme dans le cas du QI. Il s’agit plutôt d’établir des relations. »
« Il y a plusieurs façons d’être un patron : on peut effrayer les gens ou travailler avec eux. J’essaie d’être ouvert, honnête, de dire "voilà où nous allons et pourquoi nous allons dans cette direction" - c’est ça être un leader. »
« Nous partons avec des voitures prototypes qui changent presque de course en course, sur des pistes différentes, avec des pneus différents. En fait, le nombre de points communs de course en course est assez faible. »
Autre question qui se pose : avec toutes ces données récoltées, le sport ne va-t-il pas devenir trop prévisible ?
« Nous partons avec des voitures prototypes qui changent presque de course en course, sur des pistes différentes, avec des pneus différents. En fait, le nombre de points communs de course en course est assez faible. »
« Oui, vous pouvez commencer avec l’intelligence artificielle, à trouver des modèles et des tendances que vous recherchez et comment rendre la voiture plus rapide. »
« C’est ce que nous faisons, dans une certaine mesure. Mais en réalité, la bonne façon de procéder consiste à utiliser des outils de modélisation qui exécutent des millions de scénarios de course. Ensuite, vous trouvez votre modèle de correspondance à travers cela, statistiquement, ce que vous pensez que vos concurrents feront, et ce que vous pensez que vous ferez en réponse à cela. »
« On en arrive alors à l’aspect intéressant de ce que j’appelle la "théorie des jeux". Si vous pensez que tous vos concurrents vont aller dans ce sens, allez-vous faire l’inverse ? »
Le jeu vidéo, un atout pour la F1
D’une manière plus générale, et sur un sujet tout de même différent, James Vowles ne pense pas que le développement de l’e-sport et du gaming, aussi stimulés par les progrès de la technologie, risquent de se traduire par une baisse d’audience de la F1.
Notamment parce que le gaming permet justement d’attirer devant la F1 de nouveaux publics, notamment des jeunes.
« Si vous regardez qui s’intéresse vraiment à ce sport aujourd’hui, et comment il se développe, c’est fantastique. »
« Il y a dix ans, je me serais presque inquiété de l’évolution du sport en termes d’audience et de croissance. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous sommes vraiment en train d’aller là où nous devons aller, c’est-à-dire nous assurer que nous attirons les jeunes générations et les femmes. »
« Ce que les deux jeux vidéo officiels annuels de la F1 permettent, c’est de faire prendre conscience aux gens que le sport automobile pourrait être une carrière pour eux. Il y a 35 ans, lorsque je regardais les courses à la télévision, je ne savais même pas qu’il était possible de travailler en Formule 1. »
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