L’incident de Schumacher à la Rascasse en 2006 a été inspiré par Brawn

L’Allemand a pris au sérieux une idée évoquée, selon Massa

Par Emmanuel Touzot

13 septembre 2020 - 14:40
L'incident de Schumacher à la (...)

La séance de qualifications du Grand Prix de Monaco 2006 reste encore aujourd’hui parmi les moments les moins glorieux de la carrière de Michael Schumacher. En pole provisoire, mais menacé par Fernando Alonso, l’Allemand avait volontairement raté le virage de la Rascasse, sans toucher le rail, pour neutraliser la séance qualificative.

Se défendant de toute manœuvre volontaire, il avait été disqualifié et avait dû s’élancer dernier, avant d’admettre un an plus tard que cette action était délibérée. Felipe Massa révèle aujourd’hui que l’idée est venue de Ross Brawn, qui espérait un drapeau jaune pendant la fin de qualification. Un espoir que Schumacher a pris la liberté de transformer en manœuvre illicite.

"Nous avions une réunion avec l’équipe, nous parlons des qualifications" explique Massa dans le documentaire de Sky Sports, ’The Race to Perfection’. "On avait deux trains de pneus pour les qualifications."

"Et Michael a dit quelque chose : ’si nous sommes directement plus rapides et qu’on attend pour le deuxième train de pneus...’, et Ross Brawn a répondu ’peut-être que nous pouvons créer un drapeau jaune’."

Massa décrit son incrédulité du moment : "J’ai dit ’c’est une blague ? Ce n’est pas sérieux, c’est pour plaisanter ?’. Et c’est arrivé comme cela. Michael a utilisé cette plaisanterie à son avantage."

"Je me souviens après cette réunion je me suis dit ’je ne peux pas croire qu’il l’ait fait’. Il l’a fait. Et après, la seule chose était qu’il était incapable de dire qu’il l’avait fait. Il a fallu un an pour qu’il avoue qu’il l’avait fait volontairement. Un an. J’ai dit ’comment peux-tu faire ça ? Cela montre que tout le monde fait des erreurs dans la vie, et c’en était une."

Ross Brawn avoue lui-même qu’il n’était pas sérieux à ce moment-là, mais que la compétitivité de Schumacher pouvait parfois le pousser à faire des choses à la limite du raisonnable, voire du légal.

"Michael faisait parfois des choses aberrantes, des choses auxquelles on ne pouvait pas accorder d’explication logique" se souvient Brawn. "Il avait cette compétitivité incroyable qui le dirigeait. Et parfois, ça faisait des court-circuits."

Brawn avoue que Schumacher n’avait pas besoin de ça, puisqu’il était compétitif et avait les moyens de triompher, même sans partir premier : "La pole à Monaco est normalement quelque chose que vous voulez."

"Mais ce jour-là, avec les stratégies que nous avions, avec les pneus et la voiture que nous avions, il n’y en avait pas besoin. C’était juste une manœuvre stupide. Et un de ces bugs, de ces court-circuits que Michael a eu deux ou trois fois dans sa carrière."

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