L’idée d’Alonso pour les qualifications F1 : revenir à un seul tour

En 2019, à Monza en Q3, chacun se souvient du sketch tragi-comique qui eut lieu en fin de session : pour maximiser l’aspiration et profiter d’une piste dans les meilleures conditions possibles, les voitures étaient sorties au dernier moment, ralentissant dans la dernière chicane. Résultat des courses, un embouteillage monstre s’était formé et aucune équipe n’avait pu signer un tour rapide !

Dans d’autres situations, les décalages de vitesses, entre les pilotes étant sur un tour de préparation et ceux sur un tour rapide, créent des situations dangereuses. Comme lors du Grand Prix du Canada où Carlos Sainz a été sanctionné pour avoir ralenti au milieu de la piste alors que Pierre Gasly arrivait…

Que se passera-t-il lors des deux séances de qualifications au Red Bull Ring ce week-end (pour le format sprint) ? Il y a de quoi s’inquiéter puisque les problèmes de trafic avaient aussi failli causer un incident en 2021, quand Fernando Alonso avait manqué de peu de percuter Sebastian Vettel.

Et cela a donné des idées à Fernando Alonso : le pilote Aston Martin F1 voudrait que la F1 retourne au système de 2003-2005. C’est-à-dire : un seul tour rapide, et puis c’est tout. Les pilotes s’élanceraient l’un après l’autre, pour éliminer les risques de collision.

« C’est un sujet qui revient tous les week-ends, surtout sur les circuits courts. »

« Une solution consiste à organiser des qualifications en un seul tour, comme par le passé. Ce serait idéal à mon avis, car il n’y a qu’une seule voiture en piste. »

Fernando Alonso voit des avantages aussi médiatiques et marketing à cette formule.

« On aurait une couverture télévisuelle complète pour ce tour, pour les sponsors de tout le monde et des choses comme ça. »

« Et cela peut créer un peu plus de spectacle en cas de changement de météo durant les qualifications - vous pouviez voir différentes voitures en pole position, différents noms. Ce serait donc, je pense, l’option que je préférais. »

Carlos Sainz est en accord avec son compatriote : cette formule lui aurait d’ailleurs d’ailleurs évité de prendre 3 places de pénalité au dernier GP !

« Les qualifications à un tour sont peut-être à expérimenter, comme l’a dit Fernando, et peut-être aussi lors des week-ends de sprint pour voir si cela fonctionne. »

« Je pense qu’avec la technologie dont nous disposons aujourd’hui, quelque chose comme ça pourrait être réalisable avec les mini secteurs, avec les voitures fantômes, avec ce genre de choses que je pense que nous devrions étudier. »

Le pilote Ferrari avance encore une autre piste : diviser les qualifications en deux groupes.

« La solution à court terme serait au moins de faire la Q1 en séparant deux groupes - dix voitures, une de chaque équipe. »

« En Q2, le trafic s’est déjà beaucoup amélioré. La Q3 n’est pas un problème, donc il ne s’agirait que de circuits courts en Q1, peut-être en divisant la séance en deux groupes et en faisant huit minutes avec un groupe, huit minutes avec un autre groupe. »

Valtteri Bottas approuve aussi l’idée de Fernando Alonso.

« Je serais personnellement un grand fan des qualifications sur un seul tour, tout le monde ferait un tour dans un ordre aléatoire ou quelque chose comme ça. »

Verstappen et Ocon en désaccord

Mais tous les pilotes ne sont pas unanimes.

C’est ainsi que le champion du monde Max Verstappen est contre cette idée. Les pilotes n’ont qu’à mieux gérer le trafic pour lui.

« Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure idée. »

« Je sais que certains circuits sont meilleurs que d’autres. C’est une question délicate. »

La piste des deux groupes de qualifications, avancée par Carlos Sainz, n’est pas enfin du goût d’Esteban Ocon.

« Les gens parlaient d’essayer de trouver une nouvelle façon de faire, deux groupes, des choses comme ça. Ce n’est pas la Formule 2. Ce n’est pas possible, »

« Il y a trop de différences sur l’état de la piste [quand elle s’améliore]. Et il y aura toujours une session favorisée. Nous ne pouvons pas faire cela. Ce n’est juste pour personne. Il vaut mieux conserver le système tel qu’il est. »