L’heure des comptes : Famin précise le futur d’Alpine en F1

Pas de vente de l’équipe, aucun salarié licencié

Par Alexandre C.

27 juillet 2024 - 08:00
L'heure des comptes : Famin (…)

Double clap de fin chez Alpine F1.

D’une part, Bruno Famin quittera son poste de directeur d’écurie d’ici la fin du mois d’août et sera en charge de toutes les autres activités de sport automobile du groupe Renault à Viry-Châtillon.

D’autre part, Enstone ne développera plus des unités de puissance pour la F1. La fin, là encore, d’une très longue histoire.

Pour l’heure, le seul constat chez Renault-Alpine est un constat d’échec. Le fameux « Plan » a échoué et l’unité de puissance n’aura finalement jamais été bien intégrée au châssis de l’équipe.

Bruno Famin, dans l’équipe d’Enstone et de Viry depuis de nombreuses années, admet-il son échec ? À titre collectif mais aussi personnel ?

C’est l’occasion pour Famin de défendre le travail effectué à Viry pour la prochaine réglementation moteur, en dépit de ce lourd désaveu.

« Premièrement, n’oublions pas que les gars de Viry font un travail formidable. Nous savons tous que depuis 2014, nous n’avons pas le meilleur moteur à Viry, mais c’est l’un des moteurs qui s’est le plus amélioré depuis 2014. Et aujourd’hui, nous ne sommes pas encore tout à fait au sommet, mais l’amélioration a été très bonne. »

« Et le travail effectué à Viry pour préparer le moteur 2026 est incroyable. Nous avons fixé un objectif très élevé et je suis convaincu que nous pourrons l’atteindre. Les chiffres du banc d’essais sont très bons. Tous les gens sont très impliqués, très professionnels, très compétents. Et c’est une situation très difficile. difficile. Je pense que tous ces gens méritent que nous leur consacrions le temps nécessaire pour les accompagner dans ce projet. »

« Je pense que l’histoire de cette équipe est assez complexe. Tout le monde la connaît plus ou moins. Elle est faite de hauts et de bas, d’arrêts et de départs. »

« Mais oui, la raison est très complexe et se trouve dans l’histoire complexe de l’équipe. Mais cela n’a rien à voir avec le projet qui a été présenté aux gens de Viry. Je pense qu’il s’agit en fait d’un projet visant à donner encore plus de chances à la marque Alpine de se développer, d’utiliser les compétences incroyables que nous avons à Viry. Et je n’ai aucun doute que si ce projet est confirmé, Enstone travaillera bien avec n’importe quel autre manufacturier. »

Quand donc Alpine F1 annoncera le nom de son prochain motoriste ? Sera-ce Mercedes, Ferrari... ou General Motors ?

« Ce n’est à moi de répondre à cette question. Nous devons terminer le processus social à Viry, et cela peut prendre une semaine, cela peut prendre deux mois. Nous devrons terminer ce processus et après, je pense que le plus tôt sera le mieux pour l’équipe, bien sûr, parce que tout le monde à Enstone a besoin de savoir comment concevoir et avec quoi concevoir la voiture de 2026. »

« Le projet qui a été présenté à Viry parle de 2026 et au-delà. Et pour l’instant, bien sûr, nous parlons avec des motoristes différents. Pour l’instant, bien sûr, rien n’est fait parce que, encore une fois, c’est un projet. Nous devons suivre… vous savez, en France, les syndicats, nous avons un processus social très strict à suivre. Et Nous ne pouvons prendre aucune décision avant d’avoir atteint la fin de ce processus. Pour cela, je veux dire que nous nous discutons avec certains manufacturiers, mais nous ne pouvons rien signer tant que ce processus n’est pas terminé. »

« C’est le droit du travail français, qui est un peu strict. Non, je ne m’attends à aucun retard. La procédure prendra quelques semaines et sera de toute façon assez rapide. Nous suivons toutes les étapes obligatoires et il n’y a aucune raison de ne pas faire les choses correctement. Une chose très importante dans le projet qui a été présenté : chaque employé se verra offrir un emploi. Il n’y a pas de licenciements. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre ce moment très difficile le moins douloureux possible, car il s’agit encore d’un projet, mais s’il est confirmé. Mais nous savons que ce n’est jamais facile, ce genre de choses. »

Reculer pour mieux sauter ?

C’est la fin de 40 ans de présence de Renault en F1 comme motoriste. Ce peut apparaître comme un vrai déchirement pour l’histoire du Losange, mais Bruno Famin rappelle aussi que c’est l’occasion de mieux rebondir, en F1 comme ailleurs.

Alpine F1 pourra-t-elle donc être plus compétitive en 2026 ? D’ailleurs il ne faudra pas perdre de temps avant de choisir le prochain motoriste, car l’horloge tourne déjà…

« Nous savons que pour la génération de voitures 2026 en Formule 1, c’est maintenant que les règlements sur les châssis ont été publiés il y a quelques semaines » admet Bruno Famin.

« C’est maintenant que nous devons décider, parce qu’encore une fois, le gars qui conçoit le châssis doit savoir avec quelle unité de puissance il va utiliser. »

Et une équipe cliente pourra donc être vraiment compétitive, même avec une intégration moteur pas optimale ? McLaren F1 le prouve certes cette année…

« Il y a un peu de potentiel dans le développement de l’intégration moteur dans le châssis, mais c’est assez théorique en fin de compte, parce que maintenant tous les motoristes travaillent très étroitement, très tôt dans le projet avec les équipes, et toute l’intégration est incroyablement optimisée. Et si nous prenons un moteur Ferrari ou Mercedes, je suis tout à fait convaincu que toute l’intégration, tout le packaging sera très bon. »

Pas de vente de l’équipe ?

On pourrait aussi penser que l’arrêt du projet moteur en F1 n’est que la première étape vers la vente de l’équipe. Celle-ci devient en tout cas plus probable. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour, assure Bruno Famin...

« Alors pour répondre à la question, non, le projet Formule 1 reste un projet clé pour la marque Alpine. C’est grâce à la Formule 1 que nous voulons développer la notoriété de la marque au niveau mondial. Cela reste, mais le projet consiste simplement à réaffecter les ressources pour mieux développer la marque en s’appuyant toujours sur le pilier du sport automobile et principalement sur la Formule 1 pour développer la notoriété. »

Alpine F1 Team - Renault

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