L’ascension de Toto Wolff : comment les drames ont forgé sa résilience
Un parcours tragique et incertain
La vie de Toto Wolff n’a pas été un long fleuve tranquille, mais plutôt un torrent impétueux – si bien que sa carrière aurait pu se dérouler loin des circuits de F1.
En particulier, un drame dans sa jeunesse, avec ses conséquences à long terme, notamment financières, aurait dû l’empêcher de faire carrière dans le sport automobile.
Ce drame, ce fut celui du décès de son père (d’origine roumaine), d’une tumeur cérébrale. Toto Wolff avait alors 8 ans. Il raconte à la BBC.
« C’est un peu comme si j’avais pris le relais du chef de famille, car je devais m’occuper de ma sœur, de ma mère et de mon père. Nous avions ces week-ends avec lui [avant le décès du père] parce que mes parents ont divorcé par la suite, et j’essayais de faire en sorte qu’il soit dans une bonne situation. »
« Nous avons ensuite emménagé dans un petit appartement. Il y a eu des moments où ma sœur et moi avons dû quitter l’école l’après-midi parce que les frais de scolarité n’avaient pas été payés. Comment expliquer à ses amis qu’il faut faire ses valises et rentrer à la maison ? Comment l’expliquer à sa sœur de 10 ans dans le tramway ? Ces moments sont tellement présents dans mon esprit qu’ils sont comme une trace marquante. »
« On ne souhaite pas une telle situation à un enfant ou à un adolescent. Mais cela m’a façonné de telle sorte que ma détermination est forte et que mon niveau de résilience est élevé. Vous savez, lorsque nous ne sommes pas performants en Formule 1, cela ne me fait pas même titiller. Pour moi, c’est très loin de la souffrance ou de la douleur. »
Afin de faire face aux difficultés financières de sa famille, Toto Wolff s’est dirigé dans un premier temps dans une carrière dans la finance. Une carrière loin de ses rêves de sport automobile.
« C’était très difficile parce que j’ai fait un stage dans une banque à Varsovie - ma mère est polonaise - et je me souviens que c’était très dur. C’était un été chaud, mes amis étaient en vacances ou faisaient des courses de voitures, et moi je travaillais là-dedans. Parfois, à l’heure du déjeuner, je pleurais à chaudes larmes dans les toilettes du bureau, mais je devais persévérer. »
« J’ai commencé à me familiariser avec la banque, la banque d’investissement et les marchés, et le rêve suivant a vu le jour. »
Une relation pas évidente avec les voitures !
Ce rêve, c’était donc celui du sport automobile. Comment est d’ailleurs née cette passion dévorante de Toto Wolff ?
À vrai dire, elle naquit presque par hasard et assez tardivement !
« Nous avons été invités par un ami à le regarder courir en Formule 3. Je me suis retrouvé sur la piste et... en entrant sur la grille, c’est là que j’ai senti cette explosion massive en moi et c’était clair - c’est ce que je voulais faire. »
« Ce que j’aime dans la course, c’est contrôler l’incontrôlable ; être capable de monter ce cheval sauvage et essayer de le contrôler. C’est la chose fascinante qui m’a attiré dans la course. »
Toto Wolff a toujours eu un peu de mal avec les voitures : il reconnaît ainsi ne pas avoir eu son permis du premier coup !
« J’étais encore à l’école et je me souviens d’être parti à la pause déjeuner pour passer l’examen. À mon retour, tous mes amis se tenaient à l’extérieur de la classe et disaient : "Et ?" "Hmm, non, j’ai échoué ! »
« Et je me souviens que le professeur de conduite m’a dit : "Toi et les voitures, ça ne va pas être très bon..."" »
Toto Wolff réussit son permis à la deuxième tentative… quant à sa carrière avec les voitures, on connaît la suite !
Mais encore aujourd’hui, Toto Wolff avoue avoir du mal à supporter d’être le passager dans une voiture... même quand c’est Lewis Hamilton qui la pilote !
« Susie m’a dit qu’elle pouvait s’en accommoder [que je panique en étant passager] puisqu’elle m’a vu paniquer sur le siège passager de Lewis Hamilton sur un circuit. Si vous ne pouvez pas faire confiance au septuple champion du monde, alors il est normal de ne pas faire confiance à la personne qui conduit. C’est mon problème, pas celui du pilote ! »
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