L’Alpine A523, une F1 aussi ‘fit’ que ‘fast’ ?
Comment les nouvelles suspensions ont fait gagner du poids
L’arrière de l’Alpine F1 a beaucoup évolué durant l’hiver : en particulier, les suspensions arrière ont connu un changement de concept osé, en passant d’une suspension arrière à tirant à une suspension à poussoir.
Un tel revirement sur l’A523 n’est pas anodin, mais il n’est pas non plus le seul.
Matt Harman, le directeur technique d’Alpine, s’est quoi qu’il en soit déjà dit « assez fier » du « bon travail » réalisé sur l’arrière de la voiture.
« Lorsque vous entrerez un peu plus dans les détails à Bahreïn, vous verrez à quel point nous avons poussé loin les changements - nous avons poussé très fort. »
« Cela nous a mis au défi dans la validation de ces évolutions, nous a mis au défi dans quelques domaines. Nous y sommes parvenus aujourd’hui, et je suis assez fier de ça, ça devrait être bon pour nous. »
De telles modifications apporteraient plusieurs gains. D’abord et sans surprise, un gain d’appui, avec un meilleur écoulement de l’air ; mais aussi un gain de poids, si bien que l’Alpine F1 serait désormais assez confortablement sous la limite réglementaire du poids, en pouvant utiliser des lests pour maximiser la balance totale.
Voilà bien une équipe qui regrette l’annulation in extremis du poids minimal réglementaire des voitures (le poids minimum devait être abaissé à 796 kg, il a été maintenu finalement à 798 kg).
« Nous aurions été satisfaits d’une limite de poids de 796 kg, donc nous sommes plutôt contents de notre poids final. »
Harman confirme aussi qu’Alpine devrait être moins contrainte, dans ses évolutions, par les considérations liées à la chasse aux kilos…
« Ce qui est bien avec ces choses, c’est que nous pouvons nous concentrer sur la performance. Nous avons des idées, nous avons beaucoup de choses que nous pouvons faire avec la voiture qui nous permettront de dépenser cette masse. »
« C’est juste très important de ne pas être là où nous étions l’année dernière [avec un poids trop important] - parce que ça limite ce que nous pouvons faire sur le circuit, ça limite ce que nous pouvons faire sur la distribution du poids, ça limite les jouets que nous pouvons mettre sur la voiture pour aider à l’équilibre mécanique, des choses comme ça. »
« Cela vous permet d’obtenir des pièces pour la voiture plus rapidement parce que vous n’avez pas besoin de les concevoir plus longtemps à cause de leur poids. »
« Cela vous permet également d’accepter un peu plus de modularité dans la voiture. Vous pouvez accepter une configuration un peu plus sous-optimale pour vous permettre d’apporter des évolutions plus rapidement, parce que vous avez de meilleures interfaces entre le plancher et la carrosserie. »
Autre preuve qu’Alpine semble plus à l’aise avec le poids que d’autres équipes : la voiture est un peu plus colorée que d’autres (surtout la Mercedes), même si Harman admet que la peinture a tout de même été grattée...
« C’est assez bien documenté et nous le faisons tous - les voitures ont de moins en moins de peinture chaque année, n’est-ce pas ? Mais il est important que vous vous intéressiez à toutes ces choses, car vous ne voulez pas gaspiller de masse, chaque gramme de la voiture doit être réinjecté dans les performances. C’est 35 millisecondes par kilo, donc vous devez les dépenser intelligemment - c’est ce que nous essayons de faire. »
« Nous allons continuer malgré tout. Même si nous sommes en dessous du poids, il y aura un moment où nous serons de nouveau au dessus, et puis nous serons de nouveau en dessous, donc nous allons juste continuer. »
Inquiéter le top 3 ?
Il reste cependant non une marche, mais une vraie échelle de Jacob à gravir pour pouvoir aller inquiéter le top 3 à court terme, tant Red Bull, Ferrari et Mercedes semblent encore devant.
Cette Alpine innovante sera-t-elle en mesure d’au moins se rapprocher des écuries de pointe ? C’est bien l’espoir de Matt Harman.
« Nous devons être réalistes quant à nos objectifs, combler l’écart qui était assez raisonnable l’année dernière serait une réussite fantastique pour nous. »
« Être capable de capitaliser sur certaines erreurs ou choses des autres équipes serait fantastique. »
« Pour être en mesure de le faire, nous devons être un peu plus proches que l’année dernière et je pense que c’est ce que nous essayons de faire. »
Harman finit par confirmer qu’Alpine, malgré les budgets plafonnés, aura bien un "budget complet" en termes de développement en cours d’année... "et nous prévoyons de l’utiliser en totalité " conclut-il.
Alpine F1 Team - Renault
Pulling, championne de F1 Academy mais encore loin, très loin de la F1
Bilan de la saison F1 2024 - Alpine F1
Oakes déplore une ’confusion’ sur des licenciements à Viry
Briatore : Alpine F1 n’est pas encore prête pour quelqu’un comme Newey
+ sur Alpine F1 Team - Renault