L’accident du camion Renault soulève la question complexe de la logistique en F1
Un danger si le calendrier s’allonge ?
L’accident d’un camion Renault F1, entre le Grand Prix d’Allemagne et le Grand Prix de Hongrie, heureusement sans gravité pour le chauffeur, a mis en lumière l’importance et peut-être la lourdeur de l’aspect logistique en F1.
Beat Zehnder, le team manager d’Alfa Romeo, a plus de deux décennies d’expérience en F1. Selon lui, cet aspect logistique a-t-il été toujours plus ou moins le même, ou s’est-il complexifié avec le temps ?
« Une équipe est très préparée pour deux courses qui se suivent en une semaine, comme entre la Hongrie et l’Allemagne. Et sur d’autres courses européennes, vous avez normalement des chauffeurs de camion externes à l’équipe, qui se sont reposés le dimanche et qui ne conduisent que quand il le leur faut. Vous n’avez pas des salariés d’une équipe qui, comme il y a vingt ans, travaillaient toute la journée, et le soir, grimpaient dans le camion pour aller au prochain Grand Prix. Donc tout est plus sûr. Même si des accidents comme celui-ci peuvent toujours arriver. »
« Plus de 400 camions passent d’un Grand Prix à l’autre et en considérant cela, on peut dire que peu d’accidents arrivent au final. »
L’importance de la logistique en F1 impressionne encore davantage Claire Williams…
« Je ne connais pas nécessairement le tonnage que nous déplaçons en une semaine, d’un Grand Prix à l’autre. Il doit être incroyablement énorme. Et énormément de personnes sont impliquées dans la logistique dans notre équipe. Elles font un travail fantastique. Chez Williams, nous faisons tout pour respecter le règlement – combien d’heures un chauffeur peut-il conduire, bien s’assurer qu’ils ne travaillent pas avant de conduire… Donc il faut avoir la meilleure approche pour éviter ce genre de situations. Mais parfois, un accident est inévitable. Nous sommes tous heureux que le chauffeur aille bien. »
La logistique est-elle différente pour Ferrari, une équipe qui peut compter sur beaucoup plus de moyens ?
« Le tableau d’ensemble est très similaire pour toutes les équipes » assure au contraire Mattia Binotto. « Les chauffeurs ne travaillent pas durant le week-end, et encore moins lorsque deux courses se suivent. Certainement, comme directeur d’écurie, je prends grand soin de nos employés, sur la piste ou dans les camions. Nous nous assurons de respecter le règlement d’une manière très sûre. Mais ce qui est arrivé doit être considéré comme un incident sérieux ; et peu importe ce qui arrive, nous avons la responsabilité d’étudier chaque incident, de voir s’il y a peut-être une nécessité pour améliorer les choses. Chez Ferrari, nous considérerions certainement la possibilité de faire mieux sur ce point dans le futur. »
Christian Horner, pour Red Bull, rappelle que le démontage des hospitalités est aussi un gros morceau dans la logistique des équipes.
« C’est un gros défi que de mettre en place tout l’équipement, de transporter les voitures, le centre d’ingénierie, et dans notre cas l’Energy Station – nous avons plus de 40 camions allant d’un Grand Prix à l’autre, et quand deux courses se suivent, c’est encore plus de pression, il faut vraiment être là le mardi après-midi. »
« Quand l’on évoque l’allongement du calendrier, c’est un autre point à prendre en compte : il ne faut que cela ajoute trop de tension à la logistique d’un Grand Prix à l’autre. Les accidents arrivent, c’est parfois inévitable. Le plus important, c’est d’essayer de faire en sorte qu’ils soient le moins sérieux possibles. Et aujourd’hui vous avez en effet des chauffeurs sous contrat, pas comme auparavant. »
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