L’absence de peur n’exclut pas l’émotion pour Magnussen

La perspective change une fois la visière baissée

Par Emmanuel Touzot

6 septembre 2019 - 10:37
L'absence de peur n'exclut pas

Kevin Magnussen explique ne pas avoir ressenti davantage de peur en courant à Spa-Francorchamps, au lendemain du décès accidentel d’Anthoine Hubert après un accident en haut du Raidillon, en Formule 2.

Le pilote Haas avoue s’être senti mal à ce sujet, mais lorsqu’il lui est demandé si, comme Daniel Ricciardo, il a hésité à prendre le départ, il explique que ce n’était pas le cas.

"Je n’ai pas eu ce genre de pensée" avoue le Danois. "Je voulais piloter, mais je ne me sentais pas bien. J’ai la peur de mourir, et pas seulement dans une voiture. Je ne suis pas complètement idiot, bien qu’on pourrait le penser parfois."

"Mais c’est fou, la différence que ça a fait une fois que j’ai enfilé mon casque et que je suis sorti en piste. Vous êtes dans un état spécial où vous n’avez pas peur" révèle-t-il, expliquant que le cerveau des pilotes est conditionné, une fois au volant.

"C’est sûrement une chose à laquelle on s’habitue et qui se fait sur plusieurs années. On coupe cette partie du cerveau. Je suis sûr que certains scientifiques pourraient être capables d’expliquer ce qui se passe."

Magnussen avoue que l’onde de choc provoquée par le décès d’Anthoine Hubert a été énorme dans le paddock, et possiblement plus que celle du décès de Jules Bianchi il y a quatre ans, notamment parce que ce dernier était resté plusieurs mois dans le coma.

"On ne s’y attend plus, de nos jours. Avec Jules, cela semblait un accident horrible et il n’est pas décédé sur place. Tout le monde était plus préparé. Il a percuté une putain de grue la tête la première, c’était hyper malchanceux."

"Mais ici, c’était comme un vrai accident de course, donc c’était le rappel que c’est encore un sport dangereux. C’était un gros choc. C’était très différent et émouvant. On pense à des choses auxquelles on ne pense pas forcément avant une course."

Il avoue que les cérémonies d’avant-course, en présence de la mère et du frère d’Anthoine Hubert, l’ont touché : "Voir la famille d’Anthoine se tenir à côté de son casque, c’était horrible. J’espère ne jamais avoir à vivre quelque chose de similaire."

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