Kvyat se souvient ‘de moments chauds’ contre Sainz

Chez Toro Rosso et même avant

Par Alexandre C.

20 janvier 2024 - 15:50
Kvyat se souvient ‘de moments chauds

Dans la filière Red Bull, Daniil Kvyat a toujours été placé sous haute pression : il devait non seulement sans cesse obtenir des résultats probants, mais encore battre régulièrement ses collègues et concurrents de la filière.

En 2010 par exemple, le Russe, en Formule BMW Europe, faisait équipe avec un certain… Carlos Sainz.

Cette année-là, l’Espagnol prit justement le dessus sur Daniil Kvyat. Et la pression est vite montée pour Kvyat. Le Docteur Marko et sa fameuse science des ressources humaines ne manquèrent pas de marquer les esprits du tout jeune pilote alors…

« Il m’a dit : "Tu sais quoi, si tu ne t’améliores pas lors de la prochaine course, je pense qu’on s’arrêtera là", et j’ai répondu : "Wow, OK". »

« J’étais déjà sous pression. Je devais aller à Hockenheim et battre Carlos, m’a dit Helmut. »

« J’ai dit : D’accord, mais s’il vous plaît, changez la voiture à mon goût, au niveau des réglages. Nous l’avons fait et cela a très bien fonctionné, je me souviens que j’ai battu Carlos en qualifications et que j’étais devant en courses. Je pense que c’est ce qu’Helmut a vraiment apprécié chez moi, parce qu’il s’est dit : " OK, si je peux lui dire qu’il va être viré et qu’il peut faire ce travail, alors c’est bon". »

Les routes de Daniil Kvyat et Carlos Sainz continuèrent à se croiser par la suite.

En Eurocup Formula Renault 2.0., en 2011, Carlos Sainz prit de nouveau le dessus sur Daniil Kvyat (2e contre 3e place au championnat).

En 2013 encore, en GP3 Series (que remporta Daniil Kvyat, loin devant Carlos Sainz), la tension fut de nouveau au rendez-vous entre les deux pilotes (qui n’étaient alors certes pas coéquipiers) : les deux étaient en lice pour un baquet immédiat en F1…

Et bien sûr plus tard en F1, en 2016 et 2017, chez Toro Rosso, Carlos Sainz et Daniil Kvyat redevinrent coéquipiers – mais ils étaient alors sur des trajectoires bien différentes. Daniil Kvyat venait d’être relégué de Toro Rosso vers Red Bull…

Le Russe l’avoue aujourd’hui, sa cohabitation avec l’Espagnol ne fut pas toujours un long fleuve tranquille !

« Aujourd’hui, Carlos et moi sommes de très bons amis, mais lorsque nous étions coéquipiers, il y a eu des moments chauds ! »

« Nous avons beaucoup voyagé ensemble, nous avons eu des contacts sur la piste, et parfois même nos pères ont dû intervenir et dire : "Hé, les gars, calmez-vous ! »

« Pendant la saison de GP3 en 2013, Helmut nous a dit : "OK, un baquet de F1 est sur la table, donc celui qui se débrouillera le mieux l’obtiendra probablement", et c’est là que les choses ont commencé à devenir très sérieuses. Je me souviens de la manche en Belgique, où nous sommes partis premier et deuxième, presque à égalité de points, et je devais obtenir cette victoire. J’ai gagné, Carlos a eu un accident et j’ai pris une grande avance aux points. »

« Il y avait un autre championnat européen de F3 à l’époque, avec une voiture un peu différente. Helmut voulait que je participe aussi à quelques courses dans cette série, pour bien performer avec les deux voitures, et j’ai commencé à gagner là aussi. Je me souviens d’une course au Red Bull Ring et j’étais proche d’Helmut, alors il est venu me saluer, et j’ai fait trois pole positions sur trois, c’était donc une étape très importante. »

« Ensuite, Carlos a senti mes progrès, et il a dit qu’il ferait les World Series by Renault, juste pour montrer à Helmut qu’il pouvait réussir dans les deux voitures, sauf que dans son cas, cela ne se passait pas aussi bien. J’ai donc gagné le titre GP3 et on m’a proposé le contrat Toro Rosso pour 2014 avant la dernière course. À l’époque, j’ai eu l’impression de réaliser un exploit en apposant ma signature. »

Des débuts en F1 problématiques en 2014…

Les débuts de Daniil Kvyat en F1 furent cependant difficiles : la Toro Rosso de 2014 souffrait d’un net déficit de compétitivité... Et le Russe se sentait-il d’ailleurs à 100 % prêt pour la F1 ?

« Vous savez, j’ai été tellement habitué à être jeté en eaux profondes par Helmut tout au long de ma carrière junior que je me suis dit : Peu importe, c’est juste la prochaine étape… »

« Tout allait si vite dans ma vie à ce moment-là que je me suis dit : Nous devons continuer à rouler, continuer à avancer. »

« Malheureusement, les moteurs Renault ont connu une période désastreuse. Lors de mon premier test de la saison, je n’ai fait aucun tour, ou cinq tours je crois – sortie des stands, entrée, sortie, entrée - puis le moteur a lâché et nous n’avons pas pu le faire fonctionner. Nous n’avons fait que quelques tours à Bahreïn également, lors des essais de pré-saison. J’ai participé à ma première course avec très peu de tours dans la boîte, mais heureusement, j’avais participé à quelques sessions EL1 l’année précédente. »

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