Krack en est certain : Aston Martin F1 n’est pas ‘perdue’ dans son développement
Ou du moins, elle ne l’est plus ?
Lors du dernier Grand Prix de Hongrie, Aston Martin F1 a apporté plusieurs évolutions significatives pour sa voiture, dont un nouveau fond plat.
Pour autant, l’équipe de Silverstone n’a pas fait un bond en avant dans la hiérarchie, ni même en Belgique une semaine plus tard, restant plus ou moins la 5e équipe la plus rapide.
Est-ce une déception, alors même qu’un certain Fernando Alonso attendait beaucoup de ces nouvelles pièces ?
« Les évolutions que nous avons apportées en Hongrie fonctionnent » a pourtant voulu rassurer Mike Krack, un directeur d’écurie plus que jamais sous pression.
« Il ne s’agit pas seulement de rendre la voiture plus rapide pour le reste de la saison, mais aussi de savoir que nous comprenons notre plateforme et que nous savons comment la développer. »
« Un journaliste qui, peut-être, n’avait pas regardé le contexte, m’a demandé si nous étions toujours perdus. J’ai répondu que le mot "perdu" signifiait que l’on ne savait pas où l’on était, que l’on ne savait pas quoi faire. Nous savons que les mises à jour fonctionnent, donc nous ne sommes pas perdus. Si les mises à jour n’avaient pas fonctionné, nous aurions été perdus, car cela aurait signifié que nous ne comprenions pas très bien notre voiture. »
L’an dernier, Aston Martin F1 avait décroché dans la course au développement. Mike Krack n’a-t-il donc pas tout de même craint que son équipe se ’perde’ de facto aussi dans le développement cette année ?
« On y pense certainement parce que notre évolution avant la Hongrie n’a pas donné les résultats escomptés, mais parce que ces dernières évolutions fonctionnent, j’ai la confiance nécessaire pour dire que nous allons dans la bonne direction. Nous avons adopté une nouvelle approche avec la voiture et nous progressons maintenant. »
« D’un point de vue technique, je vois la lumière. J’ai confiance en notre ingénierie, en notre développement des performances, en notre développement aérodynamique. Nous sommes sur la bonne voie et nous aurons une meilleure deuxième partie de saison. Je n’ai pas l’habitude de faire des déclarations aussi audacieuses, mais nous savons ce que nous avons. »
Mike Krack admet donc que les évolutions précédentes n’ont pas fonctionné pour son équipe. Aston Martin F1 a-t-elle compris pourquoi depuis ?
« Certaines de nos précédentes évolutions n’ont pas répondu exactement à nos attentes. Les tendances étaient correctes, mais les gains attendus dans certains domaines n’ont peut-être pas été aussi importants que prévu, tandis que les pertes correspondantes dans d’autres domaines ont été plus importantes que prévu. L’effet net est une évolution moins efficace qu’on ne l’espérait. Il ne s’agit pas vraiment d’un cas où les choses vont mal, mais simplement d’une question de degrés. »
« La F1 vit une époque intéressante pour ce genre de choses. Dans le passé, les évolutions avaient tendance à fonctionner immédiatement. Les déceptions étaient rares. Aujourd’hui, en particulier avec les fonds plats, parce qu’ils sont si proches du sol et si instables, il n’est pas certain que les évolutions fonctionnent immédiatement. »
« On le voit d’un bout à l’autre du paddock : nous-mêmes, Ferrari, RB, Red Bull luttons pour augmenter les performances ; d’autres équipes - McLaren, Mercedes - font d’énormes progrès. Il n’est vraiment pas facile de comprendre ce qui se passe. Heureusement, nous savons que nos dernières mises à jour fonctionnent comme prévu. »
Mike Krack en profite pour expliquer la genèse de ces évolutions : ce qui a été apporté en Hongrie a été planifié bien avant, évidemment...
« Il peut être frustrant qu’une évolution ne fonctionne pas comme prévu, mais personne ne cède à cette frustration et la nature du travail ne change pas. C’est un travail sans relâche. Nous avons ciblé la Hongrie pour ces mises à jour, dès le 8e Grand Prix à Monaco. Les délais en F1 sont peut-être sous-estimés par le monde extérieur, mais il s’agissait d’un calendrier incroyablement accéléré - mais qui limitait le nombre de courses auxquelles nous aurions été en difficulté. »
« Toute une chaîne de personnes, du bureau d’études au département de fabrication, en passant par les fournisseurs, le contrôle de la qualité et les essais, a travaillé incroyablement dur pour livrer les mises à jour, y compris un nouveau plancher en quelques semaines seulement - c’est un temps record pour cette pièce. Je suis très fier de tous les membres de l’équipe pour leur réaction et ce qu’ils ont accompli en si peu de temps. »
Que répondre aux critiques de Fernando Alonso ?
Parmi les deux pilotes de l’équipe, c’est Fernando Alonso qui a été le plus vocal et critique sur l’approche d’Aston Martin F1. Il avait ainsi demandé à son écurie de parler moins et de délivrer plus...
Mike Krack comprend-il la frustration du pilote espagnol ?
« Nous avons connu quelques mois frustrants et, de temps en temps, Lance et Fernando ont exprimé publiquement leurs frustrations. Cela ne me dérange pas, mais je pense que nous devons les protéger. »
« Ce sont des sportifs d’élite, mais ce sont aussi des êtres humains. Ils sortent de la voiture après une course, ils sont pleins d’adrénaline, ils ont chaud, ils sont épuisés, et le micro est toujours là. Les pilotes sont toujours exposés et c’est notre travail de les protéger. »
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