Kovalainen revient sur sa carrière F1 : un potentiel gâché ?
2009 et 2010, les années les plus rudes
Heikki Kovalainen ne restera pas comme le pilote finlandais ayant le plus marqué l’histoire de la F1. Mais avec 112 Grands Prix, une pole, une victoire et quatre podiums, l’ancien pilote Renault, Lotus/Caterham ou McLaren n’a pas non plus à rougir, lion de là.
C’est en 2007 que Kovalainen (ancien vice-champion de GP2, derrière Nico Rosberg) fit ses débuts en F1, chez Renault. Il était alors le coéquipier de Giancarlo Fisichella et avait surtout la lourde tâche de remplacer le double champion du monde Fernando Alonso, parti chez McLaren.
Les débuts de « Kova » furent cependant très poussifs et malgré un ressaisissement en deuxième moitié de saison, les critiques de Flavio Briatore ne se faisaient pas rare.
Comme il le raconte au podcast "Beyond the Grid", le Finlandais sut vite que son avenir était menacé.
« La voiture n’était pas aussi bonne que la précédente, nous étions donc en retard sur l’objectif en termes de performance aérodynamique et d’autres paramètres. J’ai eu beaucoup de mal avec cette voiture dès le début et la façon dont elle se comportait était assez nerveuse, assez brusque. »
« Il était clair que Flavio allait remettre Alonso chez Renault, donc soudainement, il n’y avait plus de volant pour moi. »
Kovalainen trouvera cependant refuge chez McLaren pour remplacer… Fernando Alonso, revenu chez Renault.
« C’était une équipe plus sérieuse et un peu plus orientée business. »
Et c’est à Woking que Kova remporta sa première victoire, en 2008, en Hongrie. Mais ce fut une victoire par élimination, après une crevaison pour Lewis Hamilton et une défaillance moteur pour Felipe Massa.
« J’aurais vraiment dû être troisième, la victoire m’a été offerte. »
« Bien sûr, c’est un sentiment agréable, la façon dont vous gagnez une course n’a pas d’importance, donc c’était satisfaisant, mais en même temps, j’étais conscient que j’avais besoin de plus de performance et que Lewis était un peu plus rapide tout le temps. »
« Je n’ai pas ressenti les émotions fortes de la victoire parce que ce n’était pas comme si je disparaissais au loin et que je détruisais tout le monde. C’était donc une journée moyenne, même si j’ai gagné. »
Cependant en 2009, il n’y aurait aucune seconde victoire pour Kova à l’horizon : la McLaren fut très mal née. Mais tandis que Lewis Hamilton sut surnager en deuxième moitié de saison, son coéquipier finit à une lointaine 12e place au classement, qui le condamnerait.
2009 fut peut-être la pire année de Kovalainen à l’entendre...
« Au cours de l’hiver, nous pensions tous que la voiture serait très rapide, meilleure que celle de 2008. Nous sommes allés au premier test à Barcelone et nous avons réalisé que nous étions à deux secondes du rythme et nous nous sommes dit "wow, nos objectifs sont manifestement beaucoup trop bas". La voiture ne se comportait pas bien. »
« Je n’ai jamais débloqué le niveau supérieur avec la voiture, il était clair qu’au milieu de l’année les choses n’allaient pas bien, je pouvais sentir que les gens regardaient mon volant dans le paddock et cela m’a probablement affecté. »
« Vers la fin de l’année 2009, j’ai réalisé les pires performances de ma carrière. »
« J’ai laissé les choses m’atteindre, je me suis laissé distraire et j’ai été frustré. J’aurais probablement dû essayer de me concentrer sur mes propres performances et, si je ne pouvais pas battre Lewis, j’aurais dû m’efforcer d’être proche de lui et d’apporter des points à l’équipe. »
« Je n’ai pas fait de mon mieux, et c’est l’une des saisons où j’ai l’impression de m’être un peu laissé aller. »
Lotus/Caterham, le dernier pari
La carrière de Kova apparaissait brisée : cependant le Finlandais tentait le pari de rejoindre une des trois nouvelles équipes apparues en 2010, Lotus (qui s’appellera ensuite Caterham).
Une expérience qui a vite tourné court en raison d’un manque de fonds... et qui est apparue rapidement inquiétante.
« L’équipe était encore en train de se constituer, rien n’était prêt, par rapport à McLaren, c’était comme le jour et la nuit. »
« Au début, tout s’est bien passé ; les performances n’étaient pas très bonnes, mais nous étions en avance sur les autres nouvelles équipes, et j’ai senti que je conduisais mieux à nouveau, mes performances étaient meilleures, et j’ai donc pensé que ce serait une plate-forme pour relancer ma carrière. »
« Mais l’équipe n’a pas progressé et les actionnaires et les propriétaires ont probablement perdu un peu la foi et ont réduit le financement, et tout a régressé, je suis tombé avec l’équipe, nous avons perdu l’élan après la première année. »
Le grand regret de Kova : Flavio Briatore
Au moment de faire donc le bilan de sa carrière en F1, Kovalainen reconnaît avoir quitté le sport avec un goût d’inachevé. S’il pouvait remonter le temps, il sait cependant ce qu’il changerait : ne pas quitter le management du puissant Flavio Briatore en 2009-2010.
« La plus grosse erreur a été de mettre fin au contrat de management avec Flavio. J’aurais dû lui faire confiance, ainsi qu’à sa société de management, pour régler les choses. Ils auraient probablement été en mesure de me proposer de meilleures options et de prolonger ma carrière en Formule 1. »
« Je n’ai pas exploité tout le potentiel qu’il y avait en moi, cela n’a tout simplement pas fonctionné pour diverses raisons. »
« J’ai remporté des épreuves dans pratiquement toutes les catégories dans lesquelles j’ai été engagé : rallye, voitures GT, Formule 1, toutes les formules juniors, mais il est évident que le championnat du monde de Formule 1 est l’une des choses qui manquent, ce qui est décevant. »
« Mais en fin de compte, je pense que les gens avec qui j’ai travaillé ont apprécié de travailler avec moi. Les résultats n’ont pas été aussi bons que je l’espérais, mais je me suis tout de même fait beaucoup d’amis, et j’attache beaucoup d’importance à cela. »
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