Komatsu explique les différences entre Magnussen et Grosjean en F1
Sur le plan du retour d’expérience notamment
Kevin Magnussen a vécu un début de carrière en F1 compliqué : évincé de McLaren dès sa première année en F1, il a pu rebondir chez Renault en 2016… avant d’être de nouveau écarté. Le pilote danois avait même dû subir quelques critiques sur son manque d’implication dans ses différentes écuries.
Mais l’ingénieur Ayao Komatsu, qui a travaillé de près avec Magnussen en bord de piste chez Haas, estime que Kevin Magnussen ne souffrait pas de nonchalance, mais d’instabilité et de stress au vu de sa carrière.
« C’était bon pour lui d’avoir de la stabilité. »
« C’était toujours dans son esprit, "qu’est-ce qui va se passer l’année prochaine", mais nous l’avons signé pour plusieurs années, ce qui lui a donné confiance. »
Cette stabilité a ainsi permis à Kevin Magnussen de progresser pas à pas, poursuit l’ingénieur japonais.
« Entre la première et la deuxième année, j’ai constaté une grande différence dans la façon dont il s’est habitué à l’équipe, bien sûr nous avons aussi appris à le connaître, et aussi il s’est vraiment mis à l’aise et a compris comment les gens avec qui il travaille travaillent. »
« Ensuite, il s’est juste beaucoup amélioré avec les gens avec qui il travaille dans l’équipe. Il est devenu plus honnête et plus à l’aise pour comprendre ses propres limites. »
Pour autant Kevin Magnussen n’est pas un "metteur au point" inné comme Romain Grosjean (qui avait repéré les faiblesses des évolutions de la Haas en 2019).
« Par exemple, très souvent le vendredi, il n’est pas plus rapide que Romain. Souvent, il commence un peu plus lentement que Romain, mais ce qu’il y a de bien avec Kevin, c’est qu’il est confiant d’y arriver. Donc il ne panique pas. »
« Il passe en revue les données et ensuite il étudie tout seul : le pilotage des autres, les vidéos, le GPS, toutes les données dont il dispose. »
C’est l’occasion pour le Japonais d’expliquer les différences de pilotage entre Romain Grosjean et Kevin Magnussen...
« C’est vraiment intéressant parce que son feedback n’est pas le meilleur le vendredi. Ce que Kevin aime vraiment, c’est que la voiture ait un arrière stable dans le virage. Donc, s’il n’a pas ça, très souvent le vendredi, il ne parle que de ça : je ne peux pas faire confiance à l’arrière, je ne peux pas prendre de vitesse dans ce virage, parce que je n’ai pas un arrière stable. »
« Mais pour être juste avec lui, il est capable de l’accepter du jour au lendemain, puis d’adopter une approche différente le samedi. C’est donc très mature. »
« C’est aussi un progrès clair de son côté parce qu’avant, en sa première année chez Haas, quelle que soit la limitation qu’il évoquait le vendredi, elle était là au long du week-end, donc vous ne voyiez pas vraiment d’amélioration. »
Le manque d’adaptabilité de Kevin Magnussen face à l’évolution des conditions de piste a été aussi un défaut auquel il a fallu remédier...
« L’une des faiblesses qu’il avait auparavant était de s’adapter aux conditions changeantes. Quand tout est stable, il était vraiment bon. Mais une fois qu’il y a une sorte de perturbation, il s’effondre un peu. »
Mais en Turquie, sous des conditions dantesques, cette année, Kevin Magnussen a prouvé son adaptabilité et montré qu’il avait donc grandement progressé sur ce point, conclut Komatsu.
« Cela montre combien il a réellement mûri, combien il a appris de son expérience passée, de ses erreurs, de ses défauts. En Turquie il y avait donc beaucoup de pression, mais honnêtement il n’a pas fait une faute. C’était une course très mature, digne de finir dans les points. »
« Je ne pouvais pas imaginer qu’il pouvait faire ça il y a trois ans. C’était une amélioration vraiment significative. »
Haas F1
Grosjean : Cela me donne presque envie de courir à nouveau pour Haas F1
Steiner revient avec émotion et positivité sur l’accident de Grosjean à Bahreïn
Tost : Audi F1 ’aurait dû donner une chance’ à Schumacher
Magnussen révèle les raisons derrière sa compétitivité soudaine avec la VF-24
+ sur Haas F1