Key décrit les étonnantes méthodes de travail de McLaren F1 avant son arrivée
Travail en silos, méfiance, manque de transparence…
Depuis son arrivée chez McLaren en 2019, James Key, le directeur technique, a vu des changements d’ampleur prendre racine à Woking. Exit, l’organisation floue et toxique (dixit Zak Brown, qui a dénoncé une culture du blâme) de l’ère Martin Whitmarsh-Ron Dennis ; McLaren a plutôt mis en place une culture claire de transparence et d’ouverture.
« Ce qui est génial, c’est que l’équipe était complètement ouverte au changement » évoque James Key à propos de ces changements.
L’ancien de Toro Rosso confirme les torts de l’ère précédente : culture du blâme, difficulté à soulever les problèmes par crainte d’être réprimandé, manque de transversalité...
« Il fallait être très ouvert sur les choses et supprimer les cultures du blâme. Non pas que les personnes, en soi, étaient nécessairement un problème à notre arrivée. Mais il est certain qu’il fallait absolument que les gens soient libres de parler et de s’attaquer aux problèmes d’une manière très mature et ouverte. »
« Ainsi, il fallait plutôt faire travailler les groupes ensemble, pour voir la voiture comme un ensemble, au lieu que les gens travaillent chacun de leur côté. Nous avons commencé à ouvrir un peu plus le processus, de sorte que nous avions un seul projet plutôt que de multiples projets essayant tous de converger en un seul. »
Concrètement, ces changements de méthode ont eu des effets concrets sur les progrès de McLaren en termes de performance pure : ou quand le management affecte directement le chronomètre...
« Nous avons introduit la fixation d’objectifs, ce qui faisait défaut. Nous avons besoin d’un plan directeur pour ce que nous essayons d’atteindre et, bien qu’il y ait eu, je suppose, des objectifs individuels dans certains domaines, il était nécessaire de les rassembler à nouveau sur l’ensemble de la voiture. »
« Mais avec le processus lui-même, je suppose qu’il s’agit de prendre du recul et de regarder quelles étaient les faiblesses de la voiture et où nous devions nous améliorer. Donc, nous avons fait beaucoup d’analyse des concurrents. Nous avons essayé de comprendre exactement ce en quoi nous étions bons, ce en quoi nous étions moins bons. Pourquoi est-ce le cas ? Est-ce une question de méthodologie ? Est-ce l’équipement dont nous disposons ? Est-ce le total de nos connaissances techniques ? »
« Ce sont toutes des questions fondamentales, puis nous avons construit à partir de là et nous nous sommes donné un objectif très clair, étape par étape, en essayant de remédier à ces faiblesses et de nous accrocher à nos forces avec un ensemble beaucoup plus complet en fin de compte. »
« Il n’y avait pas une chose sur laquelle on se dit "oui, la boîte de vitesse doit être différente" ou autre. C’était plutôt une approche globale de la voiture que tout le monde devait comprendre et travailler ensemble pour la résoudre. »
« C’est encore un travail en cours, mais ça marche vraiment bien maintenant. »
James Key admet tout de même que des chantiers structurels (soufflerie, simulateur) avaient déjà été lancés par la hiérarchie précédente.
« D’un point de vue culturel, il y avait certainement du travail à faire pour réinitialiser la façon dont nous voulons travailler. L’infrastructure est déjà bien documentée : le projet de soufflerie était déjà une proposition sur la table avant notre arrivée. Il s’agissait pour nous de l’affiner et de le faire avancer avec les personnes concernées. »
« Il y avait également d’autres domaines qui, selon nous, nécessitaient un certain travail. Le simulateur, par exemple, était déjà sur la table. Nous avons fait avancer les projets qui étaient clairement nécessaires et ils sont en cours à l’heure actuelle. »
Des progrès qui paient déjà au chrono
Reste que McLaren est revenue du fin fond du classement des constructeurs à la 3e ou 4e place ces deux dernières années.
Des progrès visibles qui satisfont Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, arrivé lui aussi pour clarifier la hiérarchie interne en s’occupant de l’équipe de course.
« Si vous regardez ce que nous avons pu réaliser en termes de résultats au cours des deux dernières années et demie, nous avons déjà pu faire de bons pas dans ce processus pour revenir au premier plan de la Formule 1. »
« En même temps, quand on voit le déficit moyen de temps au tour que nous avons encore tout au long de l’année par rapport à Red Bull et Mercedes, nous avons une image réaliste de notre situation et nous savons que nous avons encore un bon bout de chemin à parcourir. »
« Nous sommes évidemment ambitieux. Nous voulons raccourcir ce processus. Nous savons qu’il y a des choses que nous ne pouvons pas raccourcir, comme la mise en place de la soufflerie, qui sera également essentielle, mais je suis très heureux de ce que je vois en termes de développement de l’équipe. »
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