Jetons gratuits, modes moteur : Tombazis désamorce les polémiques

La FIA juge que le règlement est bien respecté ainsi

Par Alexandre C.

17 septembre 2020 - 18:01
Jetons gratuits, modes moteur : (...)

Pour limiter les coûts de développement en pleine pandémie, la F1 a décidé d’imposer un gel partiel sur les monoplaces, qui ne pourront évoluer que dans des proportions réduites, avec deux jetons seulement utilisables sur certaines pièces.

Cependant une faille pourra être exploitée par Racing Point : car si une équipe veut utiliser des pièces 2020 sur sa voiture 2021 (ce que fera sans doute Racing Point en s’inspirant à nouveau de Mercedes), cela ne nécessitera pas de jetons ; les évolutions seront gratuites. Or, Haas et Alfa Romeo utiliseront, en 2021, des pièces contemporaines 2021 de la Ferrari, ce qui nécessitera donc des jetons.

Il y aurait donc une rupture d’égalité au bénéfice de Racing Point et certains (notamment chez McLaren) sont montés au créneau.

Mais Nicolas Tombazis, le responsable des monoplaces chez la FIA, a réfuté l’existence de tout « double standard » en F1. Le règlement de la FIA serait respecté selon lui, dans la lettre et l’esprit.

« Les arguments ne sont pas toujours corrects. Certaines équipes, comme Haas, utilisent des pièces de la Ferrari de la même année. Racing Point achète des pièces de la voiture de l’année précédente. »

« Nous avons introduit l’homologation pour des raisons de coût. Ce que font Mercedes et Racing Point permet aux deux parties d’économiser de l’argent, car elles utilisent des pièces provenant de l’usine de Mercedes et le client n’a pas à investir dans le développement de ces pièces. Racing Point n’utilise pas ces pièces pour rendre la voiture plus rapide. »

« Il faut voir les choses sous cet angle lorsqu’une équipe utilise toujours la dernière voiture (ou les dernières pièces) du constructeur. C’est pourquoi nous ne retirons aucun jeton à Racing Point pour cela. »

Tombazis s’est aussi exprimé sur un autre point polémique qui a fait l’actualité dernièrement : la fin des modes moteur, ou plutôt leur mise sous parc fermé.

Cette mesure, selon Lewis Hamilton, avait été surtout décidée pour ralentir Mercedes en qualifications ; mais Tombazis avance une autre explication : il était tout simplement devenu impossible pour les équipes techniques (réduites) de la FIA, de contrôler ces changements de mode dans leur formidable complexité.

« Malheureusement, ce n’est plus aussi simple qu’à l’époque des moteurs V8. Pour atteindre la vitesse maximale à cette époque, il fallait que les dimensions du moteur soient correctes et que le carburant soit conforme aux règles. Le problème avec les sources d’énergie d’aujourd’hui est que, bien que le matériel puisse être tout à fait légal, il est toujours possible de l’exploiter illégalement. »

« Pour éviter cela, nous devons surveiller en permanence une quantité infinie de paramètres : le software, les signaux et les messages des capteurs. Si un pilote ajuste les paramètres du moteur à chaque tour, il est très difficile de vérifier le fonctionnement du moteur à chaque tour pour voir s’il est conforme aux règles. Surtout dans certains moments bien définis d’une course, comme le tour avant ou après un arrêt au stand ou lors d’un dépassement. »

« Nous avons limité la consommation d’huile à 0,3 litre aux 100 kilomètres pour éviter que l’huile ne soit utilisée dans le processus de combustion. Cependant, nous ne mesurons pas cette consommation sur toute la distance de la course, mais après chaque tour. Il est interdit d’en utiliser plus pendant une courte période et d’en économiser plus tard. »

« Si vous passez maintenant d’un réglage de moteur à l’autre, il est extrêmement difficile de surveiller en permanence la consommation d’huile. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons mis en place cette directive technique. »

FIA

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos