Jean Alesi dénonce la situation des pilotes payants en F1

Une critique liée au départ de son fils Giuliano

Par Emmanuel Touzot

27 janvier 2021 - 12:17
Jean Alesi dénonce la situation (...)

Jean Alesi regrette que la F1 fonctionne avec beaucoup de pilotes devant payer une partie de leur place. Les pilotes payants sont aujourd’hui bien mieux formés qu’ils ne l’étaient dans les décennies précédentes, notamment parce qu’ils font partie d’académies formées par les constructeurs.

Pour celui qui a été en Formule 1 entre 1990 et 2001, le fait de voir son fils écarté de la Ferrari Driver Academy après deux saisons en F2 a été difficile à admettre. Le futur de Giuliano Alesi se fera désormais en Asie, avec un programme encore à confirmer.

"Je vais continuer à regarder et à suivre tout ce qui est lié à la F1, mais je suis trop vieux pour cela maintenant, donc c’était génial de voir mon fils piloter une monoplace Ferrari de Formule 1" a déclaré Alesi à La Gazzetta dello Sport, avant d’expliquer le choix du Japon pour la suite de la carrière de son fils.

"Si vous regardez dans notre partie du monde, en Europe, rien n’est une méritocratie. Il faut juste payer, payer et payer. Je pense que c’est fou, c’est le seul sport au monde dans lequel vous devez payer pour faire votre propre spectacle. Cela me semble plus juste au Japon."

Le Français dresse un portrait quelque peu décalé de la Formule 1. Si les fils de milliardaires trouvent effectivement leur place dans le championnat, comme ça a toujours été le cas, la mainmise supposée de Toto Wolff et Frédéric Vasseur dont parle Jean Alesi semble un peu plus difficile à comprendre.

"Il courra presque tous les week-ends, ce qui n’est plus possible en Europe, à moins de payer beaucoup d’argent. De nos jours, il faut être milliardaire pour acheter une équipe, sans quoi vous ne finissez pas dans le monde de la Formule 1. Les volants sont bloqués par les pilotes de Vasseur et Wolff."

"Heureusement, il y a Ferrari qui fournit des moteurs à plusieurs équipes de F1 afin qu’elles puissent aussi fournir des pilotes. Mick Schumacher a eu son volant en Formule 1 avec son titre en F2, mais sans le soutien de Maranello, ça n’aurait pas été possible."

Le soutien de Ferrari envers Schumacher, outre grâce à son nom, est effectivement lié à un palmarès comptant un titre en F3 Europe et en F2. Alesi dénonce à juste titre le fait que Sergio Pérez ait failli être mis sur la touche malgré des résultats probants, mais il surestime toutefois l’apport financier du Mexicain.

"Il a fini quatrième avec un budget de 15 millions en poche et il a failli finir sans équipe pour la saison à venir. Cela doit changer. On ne peut pas avoir Hamilton qui se bat pour être payé ce qu’il mérite, et avoir des jeunes pilotes qui paient pour faire le spectacle."

Cependant, il a apprécié le clin d’oeil émouvant que Ferrari lui a fait en offrant un rapide test à Giuliano, et celui fait par son fils en choisissant le numéro 28, celui de Jean Alesi lors de ses débuts pour la Scuderia.

"Ca a été une surprise pour moi, je ne peux pas croire qu’il ait regardé dans les détails comme cela. Je crois que j’ai testé la première fois en novembre 1990, le 15 d’après mon fan club, et c’est incroyable qu’il ait piloté la voiture avec mon numéro, 30 ans plus tard."

"C’était génial de le voir dans une Ferrari, c’est beaucoup d’émotions pour moi ! Mais c’est aussi un sens de la responsabilité, de ne pas faire d’erreur car il était le premier à sortir. Il faisait très froid et d’autres devaient piloter la voiture. Ce n’était pas simple pour lui, mais tout s’est bien passé et ça m’a fait plaisir pour lui."

Bien que Giuliano Alesi ne fasse plus partie de la Ferrari Driver Academy, son père assure qu’il conservera des liens avec le Cheval Cabré : "C’est la fin pour lui avec l’académie, mais pas avec Ferrari, ça reste notre famille. Et ça a été dit très clairement de la part de Ferrari."

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