‘J’en ai tant rêvé’ : Russell revient sur un GP si intense pour lui

Enormément de respect pour Lewis

Par Alexandre C.

14 novembre 2022 - 08:50
‘J'en ai tant rêvé' : (...)

Il l’a fait ! George Russell a remporté sa tant attendue première course de sa carrière en F1, au terme d’un Grand Prix du Brésil pleinement maîtrisé.

Le Britannique était en larmes après l’arrivée. Comment a-t-il géré, notamment en fin de course, cette pression immense d’une première victoire ? Comment faire cohabiter cette émotion avec la nécessité de continuer à être au sommet de ses capacités, à ne rater aucun point de corde en sachant que vous êtes pourchassé par votre coéquipier et deux Ferrari ?

« Ouais, tellement d’émotions, je pense que j’ai rêvé de ce moment, pour sûr, beaucoup, beaucoup de fois. Et on ne sait jamais vraiment comment ça va se passer. La course a été bien gérée, tout était sous contrôle. Je savais à quel point Lewis était rapide et quand la voiture de sécurité est sortie, j’ai pensé "Mon Dieu, ça va être très, très délicat maintenant". »

« Mais j’ai fait une très bonne série de tours. Très peu d’erreurs et vous savez, la pression que Lewis m’a mise était immense. »

« Mais je suis très fier de toute l’équipe. Les progrès que nous avons faits depuis le début de l’année sont tout simplement incroyables. Et quelle impulsion cela va nous donner pour la saison prochaine. »

En partant de la pole suite à sa victoire en course sprint, George Russell avait-il rêvé d’un pareil scénario parfait ? Ou était-il un peu tétanisé par cette immense opportunité ?

« J’étais plutôt détendu, pour être honnête. Je pense que c’est une sorte de mentalité. Et si vous avez cette mentalité, si vous pensez que si vous faites tout bien, faire un départ propre, faire votre truc, entrer dans le rythme... alors vous pouvez gagner cette course. Et je savais qu’avec Lewis à mes côtés et Max dans mes rétroviseurs, ça n’allait pas être une course facile. »

« Mais nous avons eu beaucoup de conversations hier matin, en tant qu’équipe, stratégiquement… pour voir comment nous allions essayer d’obtenir cette victoire pour l’équipe. Et repartir avec un doublé est tout simplement irréel. »

Le départ de la course, la gestion des périodes de voiture de sécurité... la physionomie du Grand Prix n’a pas forcément facilité la vie de George Russell.

« Oui, c’est vraiment délicat, c’est sûr. Pour moi, ce circuit est toujours très difficile parce que la ligne de voiture de sécurité est si loin. C’était deux bons redémarrages. Et c’est toujours un défi, mais avec une ligne de redémarrage aussi lointaine... ça ne donne pas l’opportunité au pilote derrière moi d’avoir l’aspiration… donc oui. »

« Il y a eu un moment dans la course où je regardais beaucoup mes rétroviseurs, vous savez, je voyais Lewis derrière moi, mais j’ai réalisé que je devais juste regarder devant moi maintenant. La seule façon de gagner cette course, c’est en regardant devant, en conduisant aussi vite que possible, sans faire d’erreurs. Et vous savez, mon ingénieur était à la radio, me donnant les écarts, probablement quatre fois par tour. Et c’était toujours entre 1,1 et 1,3 seconde entre Lewis et moi, 1,1, 1,4, 1,1. Je voulais juste cette petite demi-seconde d’écart supplémentaire. Ce n’est que lorsque je suis entré dans le secteur 3 dans le dernier tour que j’ai su que nous l’avions. »

Les Mercedes libres de se battre : George Russell surpris et déçu ?

A une dizaine de tours de l’arrivée, durant la dernière période de voiture de sécurité, George Russell a demandé si Lewis Hamilton était autorisé à lui disputer la tête. "Oh, on va faire la course pendant les 10 derniers tours" a-t-il réagi, entre surprise et déception...

George Russell a-t-il été surpris de cette consigne de liberté d’action donnée par Mercedes ?

« Oui et non. Parce que nous avons toujours dit que nous étions libres de courir. Toto et l’équipe ont mis beaucoup de foi et de confiance en Lewis et moi et nous avons évidemment eu quelques moments côte à côte, sur la piste, tout au long de cette année et ils ont toujours été respectueux. Nous avons énormément de respect entre nous. Je pense que je voulais juste comprendre la position, parce que si nous n’étions pas... »

« Je savais combien ce doublé était important pour l’équipe. Donc, si nous n’étions pas autorisés à courir, c’était un peu comme, "ramenez la voiture à la maison" ; sinon, c’était un tour de qualifications chaque tour et vous risquez chaque virage. Parce que les tours devaient être parfaits. Donc oui, je suis évidemment heureux d’avoir gagné de cette façon. »

Cette W13 est-elle vraiment plus facile à conduire qu’en début d’année ? Etrangement, la réponse de George Russell est plutôt non dans le ressenti.

« Le ressenti n’est pas très différent de ce qu’il était au début de l’année. La seule différence, c’est que lorsque nous franchissons la ligne d’arrivée et qu’un ingénieur parle à la radio, il parle des cinq premiers du classement, pas de la marge pour passer en Q2, ou autre. Donc, ça nous donne, surtout à Lewis et moi, beaucoup de confiance parce que si c’est ce que nous sommes capables de faire en tant qu’équipe. »

« Et nous pensons vraiment que l’année prochaine, nous aurons une voiture qui, par ses caractéristiques, sera plus performante, ce qui donnera à Lewis et moi plus de confiance pour la pousser. Mais en général, l’équipe a juste ajouté de la performance globale et c’est pourquoi les temps au tour continuent d’être plus rapides. »

Quelle célébration pour George ?

Désormais, il s’agit de savoir, pour George Russell, comment fêter cette première victoire... même si le Grand Prix d’Abu Dhabi n’est que dans quelques jours !

« Je viens de parler à Carlos, nous sommes sur le même vol direct pour Abu Dhabi. Donc, c’est un vol de 15 heures. Donc oui... »

Et Carlos Sainz s’amuse : « J’ai dit ’les boissons sont pour moi’. »

« Je pense qu’elles sont gratuites dans l’avion, n’est-ce pas ? » poursuit George Russell.

« C’est pour ça qu’elles sont pour moi ! » conclut le pilote Ferrari avec le sourire.

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