Inconstante ou performante ? L’Alfa Romeo F1 est elle-une diva ?

Le responsable de l’ingénierie piste d’Alfa Romeo F1, Xevi Pujolar, avait plus de travail qu’à l’accoutumée hier, à Mexico. Il fallait en effet s’assurer en premier lieu que le test de Théo Pourchaire, le jeune pilote, en EL1, se déroule bien.

Mais ce ne fut pas le cas. Des problèmes de freins ont empêché l’Azuréen de faire des tours rapides, et c’est donc la frustration qui domine dans le camp du pilote comme dans celui de ses ingénieurs.

Comment Pujolar peut-il expliquer cette faible fiabilité hier, à Mexico ?

« Nous avons eu un problème avec le système de freins arrière. Nous avions un élément de développement sur la voiture, et malheureusement, il n’a pas fonctionné. Nous avons essayé de le réparer pendant la séance, mais il était évident que nous devions retirer la boîte de vitesses et la réparer. Nous n’avons donc pas pu faire de bons essais avec Théo. »

« Nous devons organiser une autre séance pour les jeunes pilotes plus tard dans la saison, mais nous n’avons pas encore décidé qui pilotera pour cette séance. »

De même que Théo Pourchaire, Alfa Romeo avait pourtant bien besoin de temps de roulage : en effet l’équipe est passée à côté de son week-end à Austin, notamment sur le plan des réglages.

Selon Pujolar, y a-t-il du mieux ce week-end à Mexico, sur un tracé où Alfa Romeo avait été plutôt performante l’an dernier (6e place de Valtteri Bottas en qualifications) ?

« Il est encore trop tôt, surtout lors d’une séance avec des pneus prototypes. Et quand on regarde à Austin, sur un tour chronométré, nous étions bons. Ensuite, en rythme de course, nous avons eu plus de difficultés. L’année dernière, nous étions donc très forts, à la fois en qualifications et en course. Nous allons essayer de reproduire ce que nous avons fait l’année dernière, voire mieux, mais il faut voir. Tout est si proche que nous devons voir comment tout évolue au cours du week-end. »

La C43 demeure quoi qu’il en soit une voiture très inconstante : double arrivée dans les points au Qatar, week-end sans relief aucun à Austin... L’Alfa Romeo est-elle une diva ?

« C’est la même chose pour toutes les équipes, car tout est très proche. Nous essayons de pousser avec des évolutions. les autres essaient de pousser aussi. Nous apportons des évolutions et il n’en faut pas beaucoup pour bien progresser. La différence entre l’avant et l’arrière du milieu de grille est minime. Parfois, même sur un tour, tout va bien, mais en course, on est plus loin, d’un circuit à l’autre, avec des pneus différents, des conditions différentes. Il ne faut pas beaucoup pour franchement reculer… »

« J’espère que nous pourrons être forts tout au long du week-end. C’est notre objectif. Nous avons une nouvelle chance parce que nous avons amélioré le développement lors de la dernière course. Nous allons donc optimiser un peu plus les choses ici. La piste est également un peu différente, avec moins de bosses. Nous verrons bien. Espérons que cela ira dans notre sens. »

La C43 ne serait-elle à l’aise que sur un seul type de circuits, selon Pujolar ?

« Au début de la saison, je dirais, OK, peut-être que lorsque la vitesse moyenne est plus faible et les températures plus chaudes, nous étions meilleurs. Mais maintenant, tout est si proche. Par exemple, nous avons beaucoup travaillé dans toutes les conditions. Les conditions ambiantes, les températures de piste plus basses, les vitesses plus élevées à Doha, les vitesses plus élevées dans les virages à Austin. Nous étions bons dans ces conditions, mais je pense que cela dépend juste de chaque condition spécifique. Et de notre situation en course. Si vous pouvez courir à l’air libre, ou pas, alors tout change beaucoup. Le premier tour est aussi important : avez-vous un bon tour au début de la course ? Où vous situez-vous par rapport à vos concurrents ? Et cela peut changer du tout au tout. »

« Je dirais donc qu’en ce moment, il s’agit d’essayer de maximiser tout ce qui est possible, parce que nous sommes tous très proches les uns des autres. »

Alfa Romeo n’a pourtant plus trop le choix : il faut performer, car Haas n’est qu’à 4 points, et AlphaTauri à 6 points...

« Pour nous, l’objectif est toujours la 7e place au classement des constructeurs, devant Williams. Mais, comme vous l’avez dit, AlphaTauri est forte, Haas a également eu des évolutions, leur voiture est forte aussi. São Paulo est une course où les choses peuvent changer très rapidement. Pour nous, ce week-end de course à Mexico et São Paulo sont cruciaux pour voir comment les choses vont évoluer, si cette 7e place est réaliste ou non. »