Illien revient sur la difficile année 1991 de Leyton House et Ilmor

Malgré de bonnes performances et la présence de Newey

Par Emmanuel Touzot

15 octobre 2023 - 13:57
Illien revient sur la difficile (...)

Mario Illien a conçu Ilmor dans les années 80 avec Paul Morgan, et son entreprise se spécialisait dans la fourniture de moteurs. Après un passage réussi en IndyCar, qui a vu l’équipe dominer l’Indy 500 en 1988, le team, Illien et Morgan en tête, a réfléchi à franchir le grand saut vers la F1.

"Nous y avons réfléchi en 1988 et nous avons lancé le concept en 1989" se souvient Illienn, qui a malheureusement connu des galères avec Leyton House, qu’il motorisait. "Là encore, Roger Penske le soutenait et le finançait. Puis Adrian Newey est arrivé, nous demandant si nous pouvions lui fournir un moteur pour l’équipe Leyton House."

"Le financement de Roger ne concernait que la phase initiale. Leyton House était important à cet égard, mais cela n’a pas duré très longtemps parce que Leyton House a eu des problèmes en 1991, des problèmes financiers. Les fonds n’ont donc plus été versés."

Moins de puissance mais aussi moins de poids

C’est dans ce contexte qu’il a rencontré Adrian Newey et a appris à travailler avec : "Nous avons eu de bonnes relations. Nous avons travaillé ensemble avec Newman Haas, comme en 1987, et il était l’ingénieur de course de Newman Haas à l’époque. Je me souviens qu’à Indianapolis, nous avions un problème avec le réservoir d’huile dans les virages à gauche."

"Nous nous sommes alors assis ensemble à l’hôtel et nous avons conçu le réservoir d’huile ou modifié le réservoir d’huile qui se trouvait dans la Lola à l’époque, pour le faire fonctionner. C’est à partir de ce moment-là que nous avons construit une amitié qui dure encore aujourd’hui."

Illien se souvient que la philosophie de son entreprise, et du V10 de 1991 qui termina dans la Leyton House, était la recherche de légèreté, de sorte à lutter contre les favoris : "Je ne pense pas que nous avions la même puissance qu’eux, mais nous étions beaucoup plus légers qu’eux."

"Le premier moteur pesait 126 kg, alors que la concurrence en pesait plus de 170. J’ai mis l’accent sur le poids. Je calculais chaque goujon, chaque boulon et chaque écrou pour m’assurer que nous atteignions un poids minimum. C’est ce que j’avais prévu de faire."

Une fin de saison "très difficile" sans moyens

De quoi développer une amitié presque immédiate avec Newey, qui était professionnellement en recherche de ce type de caractéristiques : "Adrian aimait évidemment les moteurs légers, ce qui contribue à réduire le centre de gravité."

"Nous avions sans doute pas mal de choses en commun à cet égard et, évidemment, le fait de fabriquer un ensemble très petit, c’est un avantage pour le concepteur de la voiture d’avoir un ensemble qui lui donne plus de liberté pour l’aérodynamique."

"Le moteur lui-même est une chose, mais il faut toujours penser à l’ensemble, à la manière dont il est utilisé et aux éléments importants pour l’aérodynamicien. Il est évident qu’avec Adrian, nous pouvions discuter de ces choses à l’avance pour tous les projets que nous avons réalisés."

En revanche, une fois le soutien financier de Leyton House parti, l’expérience de la Formule 1 a été différente pour Illien, qui a vu son équipe en grande difficulté pour subsister : "C’était très difficile. Nous avons décidé de nous financer nous-mêmes pour continuer, mais avec des ressources très limitées."

"Il nous restait deux embrayages et quelques rapports de vitesse. Il y a donc eu de gros compromis partout où nous avons dû faire des courses. Mais nous avons réussi à marquer quelques points avec Ivan Capelli. Avec les pièces que nous avions et nos moyens limités, c’était un grand pas en avant.""

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