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Hülkenberg : Alonso n’a pas choisi ’le bon virage’ pour ralentir

L’Espagnol s’inquiète d’avoir été pénalisé à Melbourne

Par Emmanuel Touzot

4 avril 2024 - 10:24

Deux semaines après le Grand Prix d’Australie, la polémique sur Fernando Alonso et sa manœuvre devant George Russell continuent à faire parler. Le pilote Haas F1, Nico Hülkenberg, pense que l’Espagnol a eu tort de tenter ce type de ralentissement à cet endroit du circuit australien.

"Je n’ai pas vraiment apprécié la tactique de Fernando, pour être honnête" a déclaré Hülkenberg. "Melbourne, après tout, est une sorte de circuit urbain. C’est assez étroit, on aborde le virage à 260-270 km/h, et c’est une sortie aveugle."

"Et si, pour une raison quelconque, le système de drapeaux ou quelqu’un était en retard, et que l’un de nous aurait percuté George, je pense que le résultat et la façon dont il se serait senti auraient été tout à fait différents."

"Je pense donc que si cette tactique est assez courante en F1, dans ce virage particulier, à cette vitesse, avec une sortie sans visibilité, je pense que ce n’est pas le bon virage pour la mettre en œuvre, et qu’elle a engendré une situation assez dangereuse."

Les propos d’Alonso étonnent Hülkenberg

Hülkenberg n’est pas étonné que la manœuvre d’Alonso ait eu pour conséquence de faire sortir Russell de piste, mais il s’interroge sur les infrastructures de Melbourne et sur le problème de ce mur qui renvoie les voitures en piste.

"Comme je l’ai dit, je pense que c’est la mauvaise vitesse, le mauvais virage. Je pense aussi que le changement de vitesse, la décélération, a provoqué un delta assez important, évidemment. Alors oui, il est facile de réagir de manière excessive et de perdre l’arrière de la voiture, comme c’est arrivé à George."

"Il est évident que nous avons vu l’année dernière, avec Alex qui s’est crashé à cet endroit, que la barrière renvoie la voiture sur le circuit. Je suis sûr que nous devons examiner cela et changer quelque chose pour l’avenir, parce que ce n’est vraiment pas bon quand vous arrivez dans le virage et que vous avez une voiture au milieu de la piste."

L’Allemand ne comprend pas les justifications d’Alonso, qui a évoqué un problème mécanique sans en reparler après : "Ce que je ne comprends pas non plus, c’est que juste après, à la radio, il parle de problèmes d’accélérateur - comme l’accélérateur bloqué ou non bloqué."

"Mais plus tard, il n’en parle plus. Il se contente de dire qu’il s’agit d’une procédure standard et d’une tactique. Cela ne colle donc pas et il semble avoir changé d’avis. Mais comme je l’ai dit, je n’ai pas beaucoup apprécié cela personnellement."

Une pénalité "surprenante" pour Alonso

De son côté, le pilote Aston Martin F1 se défend encore d’avoir enfreint les règles de défense en piste, et il est convaincu que sa manœuvre était légale et non dangereuse : "C’était clair. Et je pense que c’est toujours le cas. C’était un peu surprenant, la pénalité à Melbourne."

"Il n’y a rien que nous puissions faire, nous devons l’accepter, passer à autre chose et nous concentrer sur la course. Mais je pense que cela ne changera pas grand-chose à notre façon de conduire et d’aborder la course. Il n’y a aucune obligation de conduire 57 tours de la même manière."

"Parfois, nous adoptons un rythme plus lent, pour économiser du carburant, des pneus et de la batterie. Et parfois nous allons lentement dans les virages, ou dans certains secteurs de la piste, pour donner le DRS à la voiture de derrière parce que cela sera un outil utile si la deuxième voiture de derrière a un rythme plus rapide."

"Toutes ces choses sont tout à fait normales. Et c’était, c’est et ce sera toujours le cas dans le sport automobile. Nous avons donc eu une pénalité, probablement unique, que nous n’appliquerons plus jamais."

Aucune pénalité si Russell ne se crashe pas ?

La FIA s’est défendue de juger la conséquence de l’action, mais il est difficile de ne pas le croire, et c’est aussi l’avis d’Alonso, qui est convaincu qu’il n’aurait pas écopé de pénalité si Russell n’avait pas eu d’accident : "A 100 %."

"S’il était à Abu Dhabi avec une zone de dégagement sur l’asphalte ou autre, je pense que George rejoignait la piste quelques mètres après et essayait de m’attaquer dans le tour suivant, ou dans la ligne droite suivante. Et cela n’aurait posé aucun problème."

L’Espagnol rejoint Hülkenberg sur le fait que le virage 6 du circuit de l’Albert Park pose problème : "Je pense que le point le plus important est le virage 6 en Australie. Ce n’est pas le virage le plus sûr actuellement sur ce circuit."

"L’année dernière, Alex Albon a eu un accident en course et cette année, lors des essais libres, il a endommagé son châssis. En F2, je crois que Dennis Hauger a également eu un accident dans ce virage. George, évidemment en course."

Interrogé sur la dureté de sa sanction, puisqu’il a écopé de l’équivalent d’un Drive Through, Alonso s’agace surtout du fait d’avoir été pénalisé : "C’était la pénalité la plus dure de la saison en termes de temps, ce qui est étrange, mais le fait d’avoir été pénalisé était le principal problème."