Horner s’inquiète de la fatigue : ’Tout le monde quitte Las Vegas détruit’

Les directeurs d’équipe appellent la F1 à faire des modifications

Par Emmanuel Touzot

20 novembre 2023 - 16:03
Horner s'inquiète de la fatigue (…)

Christian Horner pense que la F1 doit revoir le programme du Grand Prix de Las Vegas pour l’édition 2024. Avec les retards de la première journée, les EL2 ont terminé à 4h du matin, heure locale vendredi. Les pilotes, directeurs et employés des équipes sont éreintés et vont subir un décalage horaire de 12 heures entre Las Vegas et Abu Dhabi.

L’an prochain, Las Vegas sera la première étape d’une triple course menant ensuite au Qatar et à Abu Dhabi, ce qui conclura une saison de 24 courses étant la plus longue de l’histoire.

"Cela a été un grand événement et, comme dans toute chose, il y aura un peu de débriefing pour passer en revue ce qui a été bon et ce qui a besoin d’être peaufiné" a déclaré Horner. "Quand on voit l’intérêt que suscite cette course, c’est phénoménal. En tant que premier événement, il y a bien sûr beaucoup de leçons à tirer."

"Je pense que l’une des choses que nous examinons est le programme du week-end, car il a été brutal pour l’équipe et pour tous les hommes et femmes qui travaillent en coulisses. Je pense que tout le monde quitte Vegas un peu détruit. Nous devons réfléchir à la manière d’améliorer les choses à l’avenir."

"Nous courons très tard dans la nuit, donc peut-être que nous pourrions le faire un peu plus tôt dans la soirée. Vous ne pourrez jamais satisfaire tous les téléspectateurs. C’est une course américaine, si vous la courrez à 20 heures, ou quelque chose comme ça, ce sera un peu plus confortable pour tout le monde."

Horner salue néanmoins la piste de Las Vegas et le spectacle qu’elle a offert durant tout le week-end, et surtout en course : "D’un point de vue circuit, ce n’est pas le plus excitant pour les pilotes parce qu’il ne permet pas vraiment à ces voitures de se dégourdir les jambes dans les virages à grande vitesse."

"Mais en tant que circuit urbain à grande vitesse, un peu comme Montréal, par exemple, qui produit toujours de bonnes courses, il a offert une course exceptionnelle parce qu’il y a eu beaucoup d’aspiration sur une surface très glissante avec de grandes zones de freinage, et j’ai eu l’impression qu’il a été à la hauteur."

"Vous ne savez pas où vous vous réveillez"

La situation est telle que les médias vont pour certains changer de journalistes entre Las Vegas et Abu Dhabi. Interrogé s’il faut des modifications pour le programme 2024, Toto Wolff, le directeur de Mercedes F1, reconnait que cette fin de saison est difficile.

"On est en pilote automatique. Vous ne savez pas où vous vous réveillez, dans quel fuseau horaire vous vous trouvez et où se trouvent les toilettes dans votre chambre d’hôtel. Finissons-en" a déclaré l’Autrichien.

Frédéric Vasseur, le directeur de Ferrari, pense que les horaires du week-end ne doivent plus être faits pour contenter tout le monde : "Si nous devons nous améliorer, c’est peut-être au niveau du timing. Ce n’est pas facile à trouver, si vous voulez avoir un timing correct pour l’Asie, l’Europe, la côte Est et la côte Ouest."

"Dans le passé, nous n’avions pas de problème parce que la F1 était réservée aux européens et que nous devions nous en tenir au calendrier européen, ce qui n’était pas un problème. Aujourd’hui, il s’agit d’un projet mondial et il est beaucoup plus difficile de trouver quelque chose qui corresponde aux zones des 24 heures. Mais nous allons nous adapter."

Le patron d’Aston Martin F1, Mike Krack, propose une étude complète sur le sujet avant de prendre des décisions hâtives. En revanche, il appelle à des dérogations sur les obligations de timing des week-ends de F1 : "Il ne faut pas tirer trop vite, sous le coup de l’émotion, de la fatigue. Je pense qu’il est important de prendre du recul."

"Les règlements sportifs sont assez rigides en termes de timing, ils calculent tout à partir de la course, des différentes séances. Il faudrait donc changer cela. Mais je pense qu’il est possible d’intégrer ce dont la promotion de la course a besoin, et ce dont la main-d’œuvre a besoin. Cela demande juste un peu de travail."

Matt Harman, directeur technique d’Alpine, déclare avoir relevé un nouveau défi : "C’est un peu comme si vous aviez le décalage horaire en plus d’une course de nuit. Cela a été un peu difficile, mais je pense qu’en tant qu’équipe, nous savions que ce serait le cas."

"Nous avons dû mettre en place des mesures pour y remédier, et je pense que nous y parviendrons. C’est l’une des choses dont nous devrions parler à l’avenir pour nous assurer que tout est mis en place pour le bien-être."

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