Horner évoque ce que Red Bull doit à Newey, ’le meilleur ingénieur de l’histoire de la F1’
Un recrutement qui a tout changé pour l’équipe autrichienne
Si Red Bull est devenue une machine à gagner en Formule 1, elle le doit en grande partie au fait d’avoir réussi à recruter le brillant Adrian Newey, qui permettait autrefois à Williams F1 ou encore McLaren de connaitre certaines de leurs heures les plus glorieuses dans la discipline.
Christian Horner, qui dirige l’équipe autrichienne depuis ses débuts en 2005, reconnait qu’il s’agissait probablement de l’élément le plus important pour connaitre un tel succès.
"Je pense que le consensus général était que Red Bull venait en F1 pour s’amuser et organiser des fêtes. Ce qui nous manquait, c’était une direction technique claire. J’ai toujours été un fan d’Adrian et de ses voitures depuis l’époque Leyton House à la fin des années 1980, et il était le meilleur ingénieur de l’histoire de la Formule 1. La question était donc la suivante : comment inciter Adrian à rejoindre l’équipe Red Bull ?"
Après s’être forgé une telle réputation en F1, Newey reconnait qu’il avait à l’époque des doutes au moment de rejoindre Red Bull, qui était encore loin d’être prise au sérieux par l’ensemble du paddock.
"Oui, il y avait un peu de nervosité de ma part. J’ai eu la chance de travailler pour deux grandes équipes et de pouvoir remporter plusieurs courses, ainsi que des championnats, mais je commençais à m’ennuyer un peu chez McLaren. Je voulais retrouver un projet semblable à celui que je connaissais chez Leyton House et rejoindre une équipe qui partait de zéro. Remporter des championnats était alors un rêve lointain. Mais le fait de simplement gagner des courses était quelque chose qui m’intriguait vraiment."
Vettel est une véritable "légende" pour l’équipe Red Bull
Avant que Max Verstappen n’aide Red Bull à retrouver la voie du succès, la structure de Milton Keynes connaissait sa première période de domination avec Sebastian Vettel au début des années 2010. Christian Horner n’a pour sa part jamais oublié le passage de l’Allemand qui aidait l’équipe à prendre une autre dimension en F1.
"Sebastian était un pur produit de l’équipe junior, nous suivions son développement en Formule 3 ainsi qu’en Formule BMW avant ça, puis il devenait pilote d’essais pour BMW en F1 avant que Toro Rosso ne lui donne une chance de passer à l’étape suivante. Dès qu’il recevait cette opportunité, il était évident que son talent était immense. Il a réalisé un travail incroyable et était totalement dédié. Il ne laissait rien au hasard. Il était souvent le dernier à quitter le bureau d’ingénierie les vendredi et samedi soirs."
Pour Adrian Newey, le quadruple champion du monde allemand est tout simplement "une légende. Etant Anglais de naissance, je dois dire que sa compréhension de l’humour britannique était incroyable et il le pratiquait lui même très bien. Il était méthodique dans son approche et se donnait beaucoup de mal. S’il commettait une erreur, il voulait la comprendre et s’améliorer. Il faisait rarement deux fois la même erreur. Il passait beaucoup de temps à bord du simulateur et nous aidait à obtenir ce que nous désirions. Sa contribution nous permettait de rendre la voiture meilleure."
Horner a eu du mal à convaincre Ron Dennis de lui céder Newey
Si Red Bull a remporté cinq titres pilotes et quatre titres chez les constructeurs à ce jour, c’est avant tout grâce à "l’énorme contribution d’Adrian Newey comme le rappelle Horner.
"Adrian est la seule personne capable de voir l’air. Il vit dans la matrice, il a été notre chef d’orchestre depuis toutes ces années tout en restant dédié à sa table à desseins. J’ai dû me battre avec Ron Dennis pour qu’il accepte de le laisser partir de McLaren. Nous avons bien sûr connu des hauts et des bas durant toutes ces années, mais ça a toujours été amusant. Nous avons toujours reçu un soutien incroyable de la part du groupe, de Dietrich Mateschitz et Helmut Marko, ce qui nous a permis de nous concentrer sur le fait de devenir la meilleure équipe de course possible."
Renault "s’est trompé" au début de l’ère hybride
Mais avant de retrouver le chemin du titre en 2021, Red Bull a subi, comme l’ensemble du plateau, la domination outrancière de Mercedes F1 au début de l’ère hybride.
D’ailleurs, pour qu’une équipe puisse jouer le titre, Newey estime qu’il faut avant tout "avoir un bon moteur. Nous avons abordé l’ère hybride mais Renault s’est trompé, c’était donc frustrant car même si nous réalisions un travail spectaculaire, nous pouvions gagner une course de temps en temps mais jamais un championnat. C’était une remise à zéro. Je pense que l’une des forces de l’équipe a été de garder la tête baissée et de traverser cette période. Et lorsque nous avons eu une bonne unité de puissance avec Honda, nous avons été en mesure de répondre."
Durant cette période compliquée, Horner estime que "le plus important était de faire en sorte que l’équipe reste soudée, de garder les choses sous contrôle. Nous avons bénéficié d’une grande loyauté durant cette période. Honda partageait la même passion, nous avons donc pris le risque et avons réussi à mettre en place les fondations pour remporter un nouveau championnat."
La RB18 a été la "meilleure voiture" malgré le retard pris en 2021
Adrian Newey admet avoir presque été surpris que la RB18 répondant aux nouveaux règlements aérodynamiques ait été si performante cette année, et ce en raison du fait que l’équipe autrichienne se battait pour les titres mondiaux jusqu’à la dernière course de la saison 2021.
"En termes de statistiques, la RB18 a évidemment été notre meilleure voiture. Je pense que nous pouvons en être fiers car nous avons clairement investi trop de ressources dans la saison 2021 alors que de nouveaux règlements arrivaient. C’était difficile de trouver le bon équilibre. Nous nous sommes concentrés sur les aspects fondamentaux, à savoir les suspensions avant et arrière, le châssis et les systèmes de refroidissement. Nous avons un peu été en difficulté avec le marsouinage durant les essais de présaison. Nous avions déjà effectué quelques recherches et savions ce que nous avions besoin de faire pour progresser, alors quand le nouveau package arrivait à Bahreïn, nous sommes passés d’un niveau inférieur à Ferrari à supérieur. Après ça, il était question de le développer durant la deuxième moitié de saison afin de rester compétitifs."
Et si le succès a été total en 2022, Horner évoque malgré tout "une année très difficile. Si vous regardez les statistiques, il semble que nous avons totalement dominé, mais en début de saison, Ferrari a eu sa chance et disposait probablement d’un package plus rapide. Mais Max a été exceptionnel tout au long de l’année, notamment au début."
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