Horner : 10% de temps aéro en moins, c’est ’une sanction draconienne’
"Si vous brûliez notre soufflerie, ce ne serait toujours pas suffisant pour nos rivaux"
Red Bull a donc donné une conférence de presse à Mexico avant les Libres 1 pour commenter les sanctions et l’accord négociés avec la FIA en réponse aux violations de son budget 2021.
Christian Horner, le directeur de l’équipe, a rappelé qu’au final, la somme retenue était faible. Sans l’erreur sur le crédit d’impôt qui a aussi touché Aston Martin F1, l’erreur aurait été "de moins d’un demi million de dollars".
Bien entendu, le Britannique a défendu son équipe de toute malveillance.
"Rien n’est délibéré dans tout cela, il y a des points flous, 13 en ce qui nous concerne. Pour Aston c’est au nombre de 12 et je peux imaginer que pour tous les autres concurrents, il y en a eu aussi. On parle de nous parce qu’au final il y a un petit dépassement mais rien de malveillant comme l’a souligné la FIA," rappelle Horner.
"Les sanctions... 7 millions de dollars, c’est une somme énorme mais la partie la plus draconienne est la pénalité sportive qui est une réduction de 10 % de notre capacité à utiliser notre soufflerie et nos outils aérodynamiques. Cela représente entre 0,25 et 0,5 seconde de temps au tour et ça aura un impact sur notre F1 de 2023 pendant 12 mois à partir d’aujourd’hui."
"C’est un handicap en termes de temps d’essais aérodynamiques. Nous allons devoir travailler très dur, et cela donne un avantage à nos concurrents, c’est pourquoi ils réclamaient une pénalité draconienne."
Des sanctions déjà critiquées dans le paddock
Le paddock de Mexico trouve que Red Bull Racing s’en tire un peu trop bien. Ce n’est évidemment pas l’opinion de Christian Horner.
"De toute évidence, il y aura un débat sur la sanction et la taille de la sanction. Elle a été retardée à cause de la triste nouvelle concernant Dietrich Mateschitz le week-end dernier, mais a été conclu au début de cette semaine. Les 7 millions de dollars, ce qui représente une énorme somme d’argent, sont à payer dans un délai de 30 jours !"
Horner insiste que le fait qu’en coulisses la pénalité a fait l’objet de fortes pressions de la part de "nos concurrents".
"Je suis sûr que si vous brûliez notre soufflerie, ce ne serait toujours pas suffisant pour eux ! Nous avons peut-être perdu 10% en ATR [tests aérodynamiques] mais nous avons gagné 25% en motivation."
"En remportant le championnat des constructeurs, nous devenons victimes de notre propre succès en ayant un handicap incrémental de 5% par rapport aux deuxième et troisième places, donc nous aurons 15% de moins que les seconds (Ferrari à cette heure) et 20% de moins que les troisièmes (Mercedes F1), cela aura un impact direct sur notre capacité à performer en piste."
"Nous allons devoir être efficaces avec notre temps, avec les passages que nous faisons dans notre soufflerie. Je crois pleinement aux capacités de notre équipe, je pense qu’ils l’ont démontré à maintes reprises. Il y avait d’autres pénalités sportives disponibles pour la FIA, mais celle-ci a été sollicitée par nos concurrents car ils estimaient que c’était celle qui nous frappait le plus fort."
Pourquoi avoir accepté cet accord et ne pas s’être défendu jusqu’au bout comme il le voulait ?
"Pourquoi l’avons-nous accepté ? Si nous avions été dans le processus administratif, cela aurait pu prendre des mois et au-delà, le jury aurait pu prendre des mois supplémentaires. Nous envisageons une période de 12 mois pour que l’histoire soit refermée."
"Et la quantité de spéculations et de tirs nourris qui ont eu lieu, nous avons estimé qu’il était dans l’intérêt de tous de fermer ce livre car cela nuit à notre réputation. 12 mois comme ça, pour quelques centaines de milliers de dollars, c’est non."
"Nous acceptons les sanctions - à contrecœur, mais nous les acceptons."
Pas d’avantage en piste avec ce dépassement
Horner a rejeté les suggestions selon lesquelles les dépenses excessives de son équipe avaient un impact sur les performances en piste de l’équipe en 2021 ou cette saison, où ils ont remporté les deux titres de champion du monde.
"Je maintiens l’affirmation qu’il n’y avait aucun avantage. Parce que le montant que nous avons dépassé et que la FIA estime - 434 000 £ - a des facteurs atténuants."
"Max Verstappen a remporté le championnat l’année dernière. Il a fait ce qu’il avait à faire ce jour-là. Il a fait son travail, l’équipe a fait le sien. Il a gagné la course, il est champion du monde."
"Maintenant, si nous dépassons parce que nous payons des indemnités de maladie, si nous dépassons parce que nous payons des personnes qui, selon nous, n’étaient pas dans le plafond en termes de coûts de restauration, pas un sou n’a été dépensé pour les performances du véhicule. Pas un centime n’a été dépensé pour les performances de la voiture. Et je suis étonné qu’aucune autre équipe ne se soit retrouvée dans cette position, mais c’est bien pour elles que huit d’entre elles (sauf Aston) se soient pleinement conformés."
"Je pense qu’il y a des leçons à apprendre. Avons-nous eu plus de performances en piste ? Non, nous ne l’avons pas fait. Y a-t-il des choses que nous pourrions faire mieux d’un point de vue comptable ? Bien sûr, il y a des leçons qui ont été apprises. Mais pas seulement de notre côté, je pense de tous les côtés."
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