Hill n’était ’pas convaincu’ par le bénéfice des pingouins sur les F1
Le Britannique revient sur cette excentricité aérodynamique
En 1997 et 1998, on a vu fleurir sur les F1 des appendices aérodynamiques particulièrement disgracieux. Appelés ’pingouins’, il s’agissait en fait de petits ailerons placés en hauteur sur des supports élevés.
Le principe de ces ailerons était que les ingénieurs avaient remarqué que le règlement offrait une zone grise, dans laquelle tout était autorisé. Ils avaient donc ajouté ces appendices pour ajouter de l’appui, et plusieurs équipes l’avaient utilisé : Ferrari (photo), Jordan, Sauber et Tyrrell.
Damon Hill, qui pilotait chez Jordan en 1998, se souvient de l’ajout de ces appendices et de la genèse derrière leur conception.
"Ils avaient l’air bizarre" se rappelle Hill. "Il y a beaucoup d’appendices qui sont mis sur les voitures de course et qui n’ont pas l’air logiques, mais parce qu’il y a une faille dans les règles, les aérodynamiciens disent ’oh, on pourrait mettre un peu plus d’aileron ici’."
"Donc, sur les circuits où la traînée n’est pas un problème, disons Monaco, vous voulez juste obtenir autant d’appui que possible. Ils trouvent chaque petit endroit qu’ils peuvent et vous voyez donc sur les voitures de Formule 1 modernes, même les rétroviseurs sont utilisés comme des dispositifs aérodynamiques."
Le champion du monde 1996 se rappelle que la voiture perdait en performance à cause de ces ajouts, malgré l’appui supplémentaire : "Pour ce qui est de savoir si j’ai ressenti une différence, je dirais que j’ai ressenti une résistance. Je crois me souvenir qu’avec les pingouins, j’ai ressenti un léger appui aérodynamique supplémentaire."
"Mais je ne suis pas totalement convaincu, il s’agissait d’une amélioration minuscule. Et chaque fois que vous mettez quelque chose qui s’élève et sort dans le flux d’air d’une voiture, vous avez besoin de plus de puissance pour garder les performances."