Herta s’amuse de sa Superlicence : ’Elle aurait été utile’ en 2022

L’Américain a son sésame mais n’a plus d’opportunité en F1

Par Emmanuel Touzot

20 septembre 2024 - 11:07

Deuxième du championnat IndyCar après avoir notamment remporté sa première course sur ovale, Colton Herta a officiellement décroché sa Superlicence. Trop tard pour l’Américain, que Helmut Marko et AlphaTauri (aujourd’hui RB F1) voulaient faire débuter en Formule 1 en 2022, et qui se plaint du peu de points donnés aux pilotes d’outre-Atlantique.

"Elle aurait été utile il y a quelques années" a déclaré Herta, heureux d’avoir gagné sur ovale. "Il était temps. Je pense qu’il y a eu de nombreuses fois où j’ai pensé que nous aurions pu ou dû gagner, et de nombreuses choses se sont produites pour nous empêcher de le faire. Heureusement, aujourd’hui, tout s’est bien passé."

"C’est bien d’avoir ma Superlicence, je suppose. Je pense que la sous-représentation de l’IndyCar est irrespectueuse, mais ce sont des choses que nous connaissons et dont nous avons parlé au cours des trois dernières années."

Palou a essayé mais "ça n’a pas fonctionné"

Alex Palou a lui aussi essayé d’arriver en F1, notamment en roulant pour McLaren lors d’essais en F1. Il avait aussi un contrat qui l’attendait chez Arrow McLaren, mais il a finalement décidé de rester chez Ganassi, avec qui il a remporté trois titres lors des quatre dernières saisons.

"Ce n’est pas un secret que j’ai fait beaucoup de choses pour essayer d’entrer en F1 dans le passé, ce qui n’a pas aidé ma carrière en IndyCar, et qui a créé beaucoup de drame autour de mon nom et de mon équipe" a déclaré Palou.

"J’ai essayé. Cela n’a pas fonctionné, mais j’ai beaucoup appris de cette expérience, sur la piste et en dehors. Je suis donc heureux de ce qui s’est passé, de ce que j’ai appris, de ce que j’ai pu en tirer en tant que pilote et en tant que personne."

"Mais je ne suis pas triste. Honnêtement, je suis très privilégié, non seulement d’avoir presque eu la chance d’y aller, mais aussi d’avoir pu gagner des championnats alors que j’essayais d’entrer en F1."

"Je suis heureux ici. Je ne frappe pas aux portes. Je sais aussi, j’ai 27 ans, je n’ai pas 17 ans, qu’il pourrait y avoir une chance dans un futur proche. Je ne suis pas triste. En fait, je suis très excité à l’idée d’avoir l’opportunité d’essayer de gagner un Indy 500, des circuits ovales et d’autres championnats."

"Je suis donc en pleine forme. Il y a beaucoup de pilotes talentueux qui pourraient aller en F1 dans notre grille et réussir très bien. J’espère qu’ils auront bientôt leur chance, et je serai le fan numéro 1. Je les encouragerai."

Palou "réfléchit davantage aux décisions"

Palou admet avoir été perturbé à l’époque où il a été au centre des tractations entre Ganassi et McLaren, et menacé d’un procès. Mais cela lui a aussi permis de réussir à être plus solide face à la pression et face aux demandes médiatiques.

"C’est difficile à dire, mais c’est sûr que le fait d’être constamment interrogé sur ce que j’ai fait avec ce contrat... chaque jour, on me pose des questions à ce sujet dans les médias normaux, sur les réseaux sociaux, les amis, la famille, les équipes, comme si c’était le seul sujet dont je devais parler en 2022 et que c’était de ma faute."

"Ce n’était pas la faute de quelqu’un d’autre. Je pense que cela m’a rendu plus résistant. Cela m’a fait réfléchir davantage aux décisions à prendre. Et cela m’a rendu, je dirais, un peu plus fort sous la pression."

"Cela m’a permis de me concentrer sur ce qui est vraiment important, c’est-à-dire gagner, prendre soin de ma famille, mais sur la piste, gagner seulement et tout le reste n’a pas vraiment d’importance. Cela fait partie de ce que je suis aujourd’hui et du succès que j’ai connu."